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屠格涅夫中篇小说《多余人日记》法文版 Journal d'un homme de trop

屠格涅夫中篇小说《多余人日记》法文版 Journal d'un homme de trop
屠格涅夫中篇小说《多余人日记》法文版 Journal d'un homme de trop

Journal d'un homme de trop

Ivan Tourgueniev

Chapitre I

{{{commentaires}}}

Au village d’O… 20 mars 18..

Le médecin me quitte. Je l’ai obligé à s’expliquer enfin. Il a eu beau dissimuler, il lui a fallu me confesser toute la vérité. Je vais mourir : oui, je vais mourir bient?t ; les rivières vont dégeler, et je m’en irai probablement avec les derniers gla?ons… Où irai-je ? Dieu le sait ! à la mer aussi ! Eh bien ! quoi ! s’il faut mourir, autant vaut mourir au printemps… Mais n’est-il pas ridicule de commencer un journal peut-être quinze jours seulement avant l’heure de la mort ? Bah ! qu’est-ce que cela fait ? En quoi quinze jours diffèrent-ils de quinze ans, de quinze siècles ? En face de l’éternité, tout est néant, dit-on ; soit ; mais dans ce cas, l’éternité même n’est que néant. Il me semble que je tombe dan s la métaphysique, c’est mauvais signe ; aurais-je peur ? Mieux vaut raconter quelque chose. Le temps est humide, le vent souffle avec violence. Il m’est défendu de sortir. Que raconterai-je ? Un homme bien élevé ne parle pas de ses maladies ; écrire un roman n’est pas de mon ressort ; raisonner sur de graves sujets est au-dessus de mes forces ; la description des objets qui m’entourent ne m’offrirait aucun plaisir ; ne rien faire est ennuyeux ; lire me fatigue… Ah ! je vais me raconter ma propre vie. Quelle bonne idée ! Cette revue de soi-même est chose convenable avant la mort, et ne peut nuire à personne. Je commence.

Je suis né, il y a trente ans, d’une famille de propriétaires aisés. Mon père était un terrible joueur ; ma mère, une femme de grand caractère et très vertueuse, mais je n’ai jamais connu de femme dont la vertu causat moins de plaisir. Elle s’affaissait sous le poids de ses mérites et en fatiguait tout le monde, à commencer par elle-même. Pendant les cinquante années de sa vie, elle ne se reposa pas une seule fois, elle ne se croisa pas une seule fois les bras ; elle travaillait et s’évertuait comme une fourmi, mais sans aucune utilité, ce que nul ne dira d’une fourmi. Un ver infatigable la rongeait nuit et jour. Une fois seulement je la vis parfaitement tranquille, et cela dans son cercueil, le lendemain de sa mort. Aussi son visage me semblait-il vraiment exprimer un silencieux étonnement. On aurait dit que ses lèvres à demi fermées, ses joues creuses et ses yeux paisiblement immobiles respiraient ces paroles : ?Qu’il fait bon ne pas bouger ! ? Oui certes, il est bon de se dépouiller enfin de l’accablante conscience de la vie, de la sensation continue et inquiète de l’existence !

Je grandis mal et sans joie. Mes parents me témoignaient de la tendresse ; mais la vie ne m’en était pas plus douce. Ouvertement adonné à un vice dégradant et ruineux, mon père n’avait aucune autorité dans sa propre maison. Il reconnaissait son abjection, et, n’ayant pas la force de renoncer à la passion qui le domina it, il cherchait du moins à mériter l’indulgence de sa femme par une soumission àtoute épreuve. Ma mère supportait son malheur avec cette magnifique et fastueuse longanimité de la vertu dans laquelle respire tant d’orgueil et d’amour-propre. Elle ne faisait jamais de reproche àmon père ; elle lui donnait silencieusement le fond de sa bourse et payait ses dettes. Présente ou absente, il la portait aux nues ; mais il n’aimait pas rester à la maison, et il ne me caressait qu’en secret, à la dérobée, comme s’il e?t craint de me porter malheur. Ses traits altérés avaient alors une telle expression de bonté, le rire fiévreux qui errait sur ses lèvres se changeait en un sourire si touchant, ses yeux bruns entourés de rides fines s’arrêtaient avec tant d’amour sur moi, que je pressais involontairement ma joue contre sa joue humide et chaude de larmes. J’essuyais ces larmes avec mon mouchoir ; mais elles recommen?aient à couler sans effort, comme l’eau déborde d’un vase trop plein. Je me mettais aussi à pleurer, et il me consolait. Il pressait mes mains entre les siennes, et ses lèvres tremblantes me couvraient de baisers. V oilà déjàplus de vingt ans qu’il est mort, et pourtant chaque fois que je pense à mon pauvre père, des sanglots muets me montent au gosier, et m on c?ur bat dans ma poitrine ; il bat avec tant de chaleur et d’amertume, il est accablé d’une si douloureuse compassion, qu’on croirait qu’il lui reste encore longtemps à battre et à regretter.

Ma mère au contraire était toujours la même pour moi, bienveillante, mais froide. On rencontre souvent dans les livres écrits pour les enfants des mères toutes semblables, morales et justes. Elle m’aimait, mais je ne l’aimais pas. Oui, j’évitais ma mère vertueuse, et j’aimais passionnément mon père vicieux.

Mais c’est assez pour aujourd’hui. Le commencement est fait ; quant à la fin et à ce qui en adviendra, je ne m’en inquiète guère. C’est l’affaire de ma maladie.

21 mars.

Le temps est magnifique aujourd’hui, il est chaud et serein ; le soleil se joue gaiement sur la neige qui fond. Tout reluit, fume et se dissout ; les moineaux crient comme affolés autour des haies sombres et humides : un air tiède m’irrite la poitrine et me cause une sensation à la fois douce et pénible.

Le printemps, le printemps arrive ! Je suis assis à la fenêtre, mon regard franchit la rivière et se repose sur les champs. ? nature, nature ! je t’aime, quoique je sois sorti de ton sein incapable de vivre. V oilà un petit oiseau qui déploie ses ailes et sautille ; il crie, et chaque vibration de sa voix, chaque petite plume ébouriffée de son corps mignon, respire la santé et la force…

Que s’ensuit-il ? rien. Il se porte bien, et a le droit de crier et de secouer ses plumes : moi je suis malade et je dois mourir : voilà tout. Ce n’est pas la peine de s’y arrêter davantage. Ces larmoyantes invocations à la nature sont ridicules à l’excès. Revenons à notre récit.

Comme je l’ai dit déjà, je grandis péniblement et sans joie. Je n’avais ni frères ni s?urs. On

m’élevait à la maison, De quoi se serait donc occupée ma mère, si on m’avait mis en pension ou envoyé dans un établissement public ? Les enfants sont là pour empêcher les parents de s’ennuyer. Nous demeurions habituellement à la campagne et n’allions à Moscou que de temps à autre. J’avais des précepteurs et des ma?tres selon l’usage. Je me souviens surtout d’un Allemand maigre et pleurnicheur, du nom de Rickmann. Cet être extrêmement triste et maltraitédu sort se consumait inutilement à regretter sa patrie lointaine.

Plus d’une fois, tandis que, dans l’affreuse chaleur d’une antichambre étroite, tout infectée de l’odeur aigre du kvass, mon vieux menin Basile, surnommé l’Oie male, jouait aux cartes avec le cocher Potape, vêtu d’une pelisse de mouton toute neuve et chaussé de ses grandes bottes frottées de goudron, –plus d’une fois, dis-je, Rickmann chantait derrière la cloison :

C?ur, mon c?ur, pourquoi si triste ?

Qu’est-ce qui t’oppresse si fort ?

La terre étrangère est si belle !

C?ur, mon c?ur, que te faut-il encore ?

Nous nous établ?mes définiti vement à Moscou après la mort de mon père. J’avais alors douze ans. Mon père mourut une nuit d’un coup d’apoplexie. Je n’oublierai jamais cette nuit-là. Je dormais de ce profond sommeil dont dorment habituellement tous les enfants ; mais je me rappelle que j’entendais même à travers ce sommeil un ronflement pénible et pareil à un rale. Je sens tout à coup que quelqu’un me saisit par l’épaule et me secoue. J’ouvre les yeux : mon menin était devant moi. ?Qu’y a-t-il ?… – Venez, venez ; Alexis Micha?litch se meurt… ? Je me jette comme un fou à bas de mon lit et m’élance dans la chambre de mon père. Il était couché, la tête renversée en arrière, le visage tout rouge, et il ralait avec effort. Les domestiques se pressent à la porte avec des mines effarées ; une voix enrouée demande dans l’antichambre si on a envoyé chercher le médecin. J’entends les pas lourds du cheval qu’on fait sortir de l’écurie pour le conduire dans la cour : la porte cochère crie sur ses gonds. Une chandelle br?le par terre sur le plancher de la chambre ; ma mère se livre au désespoir, sans oublier toutefois ni les convenances, ni sa propre dignité. Je me précipitai sur mon père et l’embrassai en balbutiant : ? Papa, papa ! ?Il était étendu, immobile, roulant étrangement les yeux. Une terre ur insurmontable m’?ta la respiration ; je poussai des cris d’effroi comme un oiseau qu’on aurait saisi avec rudesse. On m’entra?na hors de la chambre. La veille encore, comme s’il avait pressenti sa fin prochaine, mon père m’avait caressé avec tant d’arde ur et de tristesse ! On amena une espèce de médecin endormi et velu qui répandait une forte odeur d’eau-de-vie. Mon père mourut sous sa lancette. Le lendemain, je me tenais, un cierge à la main, devant la table sur laquelle on avait couchéle cadavre, et j’écoutais stupidement les monotones psalmodies du chantre, interrompues de temps à autre par la voix fluette du prêtre. Les larmes coulaient sur mes joues, sur mes lèvres, sur mon col et sur ma chemise. Je regardais continuellement, je regardais fixement l e visage immobile de mon père, comme si j’eusse attendu quelque chose de lui, et pendant ce temps ma mère se prosternait lentement la face contre terre, se relevait lentement et faisait le signe de la croix en appuyant ses doigts avec force sur son front, sur ses épaules et sur son estomac. Je n’avais pas une seule idée dans la tête; j’étais complètement stupide, pourtant je sentais que quelque chose de terrible s’accomplissait en moi… La mort m’a regardé alors en face et m’a remarqué.

Mon père mort, nous allames demeurer à Moscou, et cela par une raison fort simple ; tous nos biens furent vendus à l’encan pour payer nos dettes, tous absolument, à l’exception d’une petite terre, la même où se termine maintenant ma magnifique existence ! Quoique je fusse encore bien jeune alors, j’avoue que la vente de notre nid me fit souffrir, ou plut?t je ne regrettai, à vrai dire, que notre jardin. Ce jardin se trouvait lié presque aux seuls souvenirs heureux de ma jeunesse. C’est là que, par une paisible soirée de printemps, j’enterrai un vieux chien à pattes torses, mon meilleur ami, un basset du nom de Trix. C’est là que, caché dans les hautes herbes, je mangeai des pommes volées, de ces pommes de Novogorod, vermeilles et douces ; c’est là enfin qu’au milieu d’un carré de framboisiers je vis pour la première fois une de nos femmes de chambre, Claudie, qui, malgré son nez camard et son habitude de rire en s’enfon?ant la face dans son mouchoir, éveilla en moi une passion si tendre que sa présence me faisait perdre la respiration et la parole. Un jour de Paques, lorsqu’arriva son tour d’appliquer ses lèvres sur ma main seigneuriale, je me souviens que je manquai me jeter à ses pieds pour baiser ses souliers de cuir tout déformés. Est-il possible, grand Dieu ! qu’il y ait de cela vingt ans ? Tant d’années se sont-elles écoulées depuis que je courais sur mon petit cheval alezan le long de la vieille haie de notre jardin, et que je me levais sur mes étriers pour arracher du peuplier blanc des feuilles à double nuance ? Pendant q u’il vit, l’homme ne sent guère sa propre existence; elle ne lui devient perceptible, comme le son, qu’à une certaine distance, après un certain temps écoulé.

? mon jardin ! ? sentiers couverts d’herbe autour du petit étang ! ?charmant recoin sablonneux sous la vieille digue où je me livrais à la pêche des goujons et des tanches ! et vous, bouleaux aux longues branches pendantes, à travers lesquelles m’arrivait, du chemin de traverse, la chanson mélancolique d’un paysan qu’interrompaient par moments les b rusques cahots de sa telega1, je vous envoie mon dernier adieu !… En quittant la vie, c’est à vous, à vous seuls que je tends les bras… Je voudrais respirer encore une fois la fra?cheur amère de l’absinthe, la douce odeur du sarrasin coupé sur les champs de ma patrie ; je voudrais encore une fois entendre au loin le modeste tintement de la cloche fêlée de notre paroisse, m’étendre encore une fois à l’ombre du buisson de chêne sur la pente du ravin, suivre encore une fois des yeux les traces fuyantes du vent qui court en vagues sombres sur l’herbe dorée de notre prairie… Bah ! à quoi bon tout cela ? Je ne puis plus écrire aujourd’hui. à demain.

22 mars.

Aujourd’hui il fait de nouveau sombre et froid. Ce temps-ci me convient davantage ; il est en harmonie avec mes occupations. La journée d’hier est venue réveiller mal à propos bien des sentiments et bien des souvenirs inutiles. Cela ne se répétera plus. Ces épanchements de la sensibilité rappellent l’impression que vous fait la racine de réglisse. Au premier abord et tant qu’on ne suce qu’un peu, le go?t n’en est pas désagréable ; mais un instant après la bouche en est tout amère. Je vais me remettre simplement et tranquillement au récit de ma vie.

Nous allames donc à Moscou… Mais il me vient une idée : est-ce bien la peine de raconter ma vie ? Non décidément… Ma vie ne diffère en rien de la plupart des autres vies. La maison paternelle, l’université, le se rvice dans les grades inférieurs, la retraite, un petit cercle de connaissances, une pauvreté honnête, des plaisirs modestes, des occupations paisibles, des désirs modérés, dites, de grace, qui donc ignore tout cela ? Une autre raison pour ne pas conter ma vie,

c’est que je n’écris que pour mon propre plaisir, et que si mon passé n’offre rien de particulièrement gai ou de particulièrement triste, même à mes yeux, c’est qu’en effet il ne renferme rien qui soit digne d’attention. Mieux vaut essayer de m’expli quer mon caractère.

Quelle espèce d’homme suis-je ?… On pourra me faire observer que personne ne me le demande non plus. J’en conviens; mais je vais mourir, et il me semble que c’est un désir pardonnable que celui de vouloir apprendre avant la mort quelle sorte d’oiseau l’on a été.

Ayant d?ment pesé cette importante question, et n’ayant d’ailleurs nulle raison pour m’exprimer avec trop d’amertume sur mon propre compte, comme le font les gens bien convaincus de leur mérite, je commence par convenir d’une ch ose : j’ai été l’homme, ou, si l’on veut, l’oiseau le plus superflu de ce monde. Je le prouverai demain, car aujourd’hui je tousse comme une vieille chèvre, et Térence, ma garde-malade, ne me laisse pas un instant de repos. ? Couchez-vous, mon petit père, et prenez du thé ?, me dit-elle. Je sais bien qu’elle me presse ainsi parce qu’elle veut du thé elle-même. Eh bien ! soit. Pourquoi ne serait-il pas permis àla pauvre vieille femme de retirer tout le profit possible de son ma?tre, tandis qu’il en est temp s encore ?

23 mars.

L’hiver est revenu. La neige tombe à flocons… ?Superflu… De trop…? C’est une excellente expression que j’ai trouvée là. Plus je pénètre dans les profondeurs de mon être, plus je regarde attentivement dans ma vie passée, et plus je suis convaincu de la sévère justesse de cette expression. Superflu !… c’est bien cela. Ce mot ne s’applique pas aux autres… Les hommes sont ou méchants, ou bons, ou intelligents, ou stupides, ou agréables, ou désagréables ; mais superflus… non. C’est-à-dire, comprenez-moi bien, le monde peut se passer de ces gens-là!… certainement ; mais la superfluité n’est pas leur signe distinctif, et, en parlant d’eux, ce n’est pas le mot ? superflu ? qui vous vient tout d’abord sur les lèvres. Quant à moi, … c’est tout ce qu’on peut dire : ? superflu, ou être surnuméraire ?, voilà tout. Il est évident que la nature ne comptait pas sur mon apparition, aussi m’a-t-elle traité en visiteur importun et non invité. Ce n’est pas en vain qu’un plaisant, grand amateur de cartes, a dit, à propos de moi, que ma mère a fait une remise, comme au boston, en me mettant au monde. à l’heure qu’il est, je parle de moi avec calme et sans aucun fiel… C’est une affaire finie! Pendant tout le cours de mon existence, j’ai trouvé ma place prise, peut-être parce que je ne la cherchais pas là où elle devait être. J’ai été susceptible, timide et irritable comme tous les malades. Il y avait de plus en moi, probablement à cause d’un amour-propre excessif ou par suite de l’organisation défectueuse de m on être moral, un obstacle incompréhensible et insurmontable entre mes sentiments, mes idées et l’expression de ces sentiments et de ces idées. Lorsque je me décidais violemment àvaincre cet obstacle, àfaire tomber cette barrière, toute ma personne prena it l’empreinte d’une tension pénible. Non seulement je paraissais affecté et guindé, je l’étais réellement ; je sentais cela, et me hatais de rentrer en moi-même. Un trouble épouvantable s’élevait alors dans mon for intérieur. Je m’analysais jusqu’à la dernière fibre, je me comparais aux autres, je me rappelais les moindres regards, les moindres sourires, les moindres paroles de ceux devant lesquels j’avais voulu briller ; je prenais tout dans le mauvais sens ; je riais amèrement de ma prétention d’être ? comme tout le monde, ? et au milieu de mon rire je m’affaissais tout à coup, je tombais dans un découragement inepte ; en un mot, je

m’agitais sans relache, comme l’écureuil dans sa roue. Je passais des journées entières à ce travail infructueux et maussade. Et maintenant dites vous-même, dites, de grace, à quoi un homme pareil peut être utile ! Pourquoi en est-il ainsi de moi ? Quel est le motif de ces sombres tracasseries intérieures ? Qui le sait ? qui me le dira ?

Je me souviens que je pris un jour la diligence pour aller à Moscou. La route était bonne, et pourtant le postillon attela un cheval de volée de front avec les quatre autres. Misérable et parfaitement inutile, attaché n’importe comment à l’avant-train par une corde épaisse et courte qui lui coupait sans pitié la cuisse, lui frottait la queue, le for?ait à courir de la fa?on la plus grotesque, et donnait à tout son être l’aspect d’une virgule, ce misérable cheval excitait toujours ma plus profonde compassion. Je fis observer au postillon qu’il me semblait qu’on aurait pu se passer du cinquième cheval… Il secoua la tête, lui donna une dizaine de coups de fouet dans toute la longueur de son dos décharné, de son ventre bouffi, et marmotta avec une sorte d’ironie : ?C’est vrai, il est de trop !… ? Moi aussi, je suis de trop… Le relais heureusement n’est plus loin.

Superflu !… J’ai promis de prouver la justesse de mon opinion, et je vais remplir ma promesse. Je ne crois pas nécessaire de m’arrêter à mille bagatelles, aux événements et incidents de chaqu e jour, quoiqu’ils puissent servir, aux yeux de tout homme réfléchi, de preuves incontestables en ma faveur, ou, pour mieux dire, en faveur de ma manière de me juger.

Mieux vaut commencer de prime abord par le récit d’un fait assez important, après lequel il ne restera probablement plus le moindre doute au sujet de l’exactitude du mot ? superflu. ? Je n’ai pas, je le répète, l’intention d’entrer dans les détails ; mais je ne puis passer sous silence une circonstance assez curieuse et remarquable, l’étrange conduite de mes amis avec moi, car j’avais aussi des amis. Chaque fois que je me trouvais sur leur chemin ou que je m’approchais d’eux, ils semblaient mal à leur aise ; ils souriaient d’un air contraint en venant à ma rencontre, fixaient leurs regards non sur mes yeux ou sur mes pieds, comme le font certaines gens, mais plut?t sur mes joues, me tendaient la main d’un air pressé, disaient d’un air pressé : ? Ah ! bonjour, Tchoulkatourine ! ? (le sort m’avait affublé de ce nom), ou bien : ? V oilà Tchoulkatourine ! ? et s’en allaient aussit?t. D’autres s’arrêtaient même quelquefois immobiles, comme s’ils cherchaient à se rappeler quelque chose. Je remarquais tout cela, car je ne manquais ni d’observation ni de perspicacité. En somme, je ne suis pas bête, il me vient même parfois à l’esprit des pensées assez amusantes et qui ont leur originalité; mais, en ma qualité d’homme superflu et verrouillé à l’intérieur, j’évitais constamment d’exprimer ma pensée, d’autant plus que je savais d’avance que je la rendrais fo rt mal. Il me semblait même parfois fort étrange d’entendre les autres parler si simplement et si librement… Quelle hardiesse ! pensais-je involontairement. Pourtant il faut avouer que, malgré mon verrou, la langue me démangeait souvent ; mais ce n’est déc idément que dans ma première jeunesse que j’arrivais à prononcer une parole : en avan?ant dans la vie, je parvenais presque toujours à me vaincre. Je me disais à part moi : ? Il vaut mieux que nous nous taisions ?, et je me calmais instantanément. Nous sommes tous habiles en silence, nous autres Russes !… Mais il ne s’agit pas de cela, et ce n’est pas à moi de critiquer les autres.

Grace à un concours de circonstances insignifiantes, mais importantes pour moi, il m’arriva, il y a quelques années, de passer six mois dans la ville de district O… Cette ville était fort incommodément batie sur le flanc d’une montagne. Elle contenait environ huit cents habitants ; la

pauvreté y était extrême, les maisons n’y ressemblaient à rien de connu. La rue principale était obstruée, par-ci par-là, d’immenses plaques de pierres calcaires brutes qui tenaient lieu de pavé, et for?aient même les telegas à un détour. Il y avait une place principale, d’une malpropreté incroyable, au centre de laquelle s’élevait un petit batiment p ercéde trous sombres. Ces trous abritaient des gens à larges chapeaux qui faisaient semblant de se livrer au commerce. Là aussi figurait une haute perche bigarrée près de laquelle on avait placé par ordre, sur l’invitation des autorités, une charrette de foin jaunatre, autour de laquelle r?dait une poule appartenant au gouvernement. Pour tout dire, on vivait misérablement dans cette ville d’O… Dès les premiers jours de mon séjour, j’y faillis devenir fou d’ennui. Je dois ajouter que, quoique je sois certai nement un homme de trop, ce n’est pas que je l’aie voulu ainsi ; je suis malade moi-même, mais je déteste tout ce qui est malsain… Je n’ai pas fui le bonheur, j’ai même essayé de l’atteindre en prenant à droite et à gauche… Aussi n’est-il pas étonnant que j’aie la faculté de m’ennuyer comme tout autre mortel. C’étaient des affaires de service qui m’avaient amené dans la ville d’O…

Térence a décidément juré de me faire mourir. V oici un échantillon de notre conversation :

TéRENCE. – Mon Dieu ! petit père, qu’écrivez-vous donc toujours là ? Cela ne vous vaut rien d’écrire ainsi.

MOI. –Mais, Térence, je m’ennuie.

ELLE. – Prenez une tasse de thé et couchez-vous. Dieu fera en sorte que vous transpiriez et que vous dormiez un peu.

MOI. –Mais je n’ai pas envie de dormir.

ELLE. –Ah ! petit père, pourquoi parler ainsi ? Que le Seigneur vous bénisse ! Couchez-vous, couchez-vous, c’est ce que vous pouvez faire de mieux.

MOI. – Je mourrai de toute fa?on, Térence.

ELLE. – Que Dieu vous bénisse, vous dis-je ! Eh bien ! faut-il vous donner du thé ?

MOI. –Je n’ai plus une semaine à vivre, Térence.

ELLE. – Hi ! hi ! petit père, que chantez-vous là?… Je vais préparer le samovar…

? créature décrépite, jaune et édentée, se peut-il que je ne sois pas un homme, même pour toi ?

[modifier] Notes

1. Charrette à quatre roues non suspendue.

屠格涅夫中篇小说《木木》阅读答案屠格涅夫木木

屠格涅夫中篇小说《木木》阅读答案屠 格涅夫木木 阅读下面的文字,完成题目。(12分) 【提示】俄国作家屠格涅夫中篇小说《木木》描述的是:农奴盖拉 新又聋又哑,是庄园的看门人。他爱上了洗衣女塔季雅娜,后来却 被女农奴主指配给了一个酒鬼。在送塔季雅娜走的路上,盖拉新捡 回了一只小狗,唤做木木,从此木木成了他生活的慰藉…… 下面是从《木木》中截取的一段文字: 他从宅子里出来,马上发觉木木不见了他从宅子里出来,马上发觉木 木不见了;他从不记得,“她”有过不在屋外等着他回来的事,于是 他跑上跑下,到处去找“她”,用他自己的方法唤“她”。……他冲进 他的顶楼,又冲到干草场,跑到街上,这儿那儿乱跑一阵。…… “她”丢失了!他便回转来向别的用人询问,他做出非常失望的手势,向 他们问起“她”来;他比着离地半俄尺的高度,又用手描出“她”的模样。……有几个人的确不知道木木的下落,他们只是摇摇头,别的 人知道这回事情,就对他笑笑,算是回答了。总管做出非常严肃的 神气,在大声教训马车夫。格拉西姆便又跑出院子去了。 他回来的时候,天色已经暗了。从他那疲倦的样子,从他那摇摇不 稳的脚步,从他那尘土满身的衣服上看来,谁都可以猜到他已经跑 遍半个莫斯科了。他对着太太的窗子默默地站着,望了望台阶,六 七个家奴正聚在那儿,他便掉转身子,口里还叫了一次“木木”。没 有木木的应声。他走开了。大家都在后面望他,可是没有人笑,也 没有人讲一句话。……第二天早上那个爱管闲事的马夫安季普卡在 厨房里讲出来,说哑巴呻吟了一个整夜。 (1)用第一人称视角,描述我(盖拉新)的心理活动。(6分) 【答案】以“我”为叙述人称,以“痛苦”为基本心理,可以结合焦急、自责、思念、担心,对往事的回忆和对未来的设想等进行心理描述。【解析】答题要求:注意人称(第一人称)、表达方式(描述)写 作方向(人物心理活动)。 【考点定位】考查外国小说阅读,强调的是外国小说的叙事角度和 写作实践。 (2)自选欣赏角度,谈谈所选文段是如何塑造盖拉新这个人物形象的。(6分)

乡村阅读答案

乡村阅读答案 乡村 屠格涅夫 ①六月的最后一天。漫漫一千俄里之内,都是俄罗斯广袤千里、幅员辽阔的疆土——我亲爱的家乡①。 ②茫茫长空,一片蔚蓝。只有一片白云——仿佛是在轻轻飘浮,又似乎是在袅袅融散。微风敛迹,天气暖洋洋的……空气就像刚刚挤出、还冒着丝丝热气的牛奶一样新鲜! ③云雀在悠扬地歌唱,大脖子鸽子在咕咕叫唤,燕子在静悄悄地飞来掠去,马儿在喷着响鼻,不停地嚼着草,狗儿一声不吠地站在那里,温顺地轻摇着尾巴。 ④空气中弥漫着烟火味和青草味,其中还夹杂着一丝焦油味,一丝皮革味。大麻地里的大麻枝繁叶茂,郁郁青青,散发出一阵阵香烘烘、醉陶陶的气味。 ⑤一条坡度平缓的深深峡谷。两边的坡上长着几排爆竹柳,一棵棵树冠似盖,枝叶婆娑,下面的树干却都已龟裂了。一条小溪从谷底潺潺流过,波光粼粼,似乎可见水底的小石子在微微颤动。远处,天地合一的地方,一条大河就像连接天地的一道蓝莹莹的花边。 ⑥沿着峡谷,一面坡上是一个个整洁的小粮仓和一间间双门紧闭的小库房;另一面则是五六家木板铺顶的松木农舍。每一家的屋顶上都高高竖着一根挂着椋鸟(椋[liáng]鸟:鸟类的一科)笼的竿子,每一家的小门廊上都钉着一匹鬃毛直竖的小铁马。……护窗板上信手涂画着一个个插满鲜花的带把高水罐。每一间农舍前都端端正正地摆着一条完好无损的小长凳,一只只猫像线团那样蜷缩在墙根附近的土台上,警觉地竖起透明的耳朵在细听…… ⑦我铺开一件披衣,躺在峡谷边沿,四周到处是整堆整堆刚刚割下的干草,清香扑鼻,让人心醉神迷。……睡在这干草堆上,那真是美滋滋的! ⑧孩子们那头发卷曲的小脑袋,从每一个干草堆里纷纷钻出来,羽毛蓬松的母鸡在干草里翻寻小蚊蚋和小昆虫,一只白嘴唇的小狗崽在乱蓬蓬的草堆里翻来滚去地自在嬉耍。 ⑨几个长着亚麻色头发的小伙子,穿着干干净净、下摆上低低束着腰带的衬衣,蹬着笨重的镶边皮靴,胸脯靠在一辆卸了马的大车上,在伶牙利舌地相互取笑。 ⑩一个脸庞圆圆的少妇,从窗口探出头来张望,她笑盈盈的,不知是

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中考语文课外阅读题(小说)题库 (一) 我家最富的时刻 第二次世界大战前,我们家是城里唯一没有汽车的人家。我母亲安慰家里人说:“一个人有骨气,就等于有了一大笔财富。” 几个星期后,一辆崭新的别克牌汽车在街上展出了。这辆车已定在今夜以抽奖的方式馈赠给得奖者。当扩音器里大声叫着我父亲的名字,明白无误地表示这辆彩车已属于我们家所有时,我简直不相信这是事实。 父亲开着车缓缓驶过拥挤的人群,我几次想跳上车去,同父亲一起享受这幸福的时刻,却被父亲给赶开了。最后一次,父亲甚至向我咆哮:“滚开,别呆在这儿,让我清净清净!”我无法A 父亲的举动。当我回家后B 地向母亲诉说的时候,母亲似乎非常理解父亲。她C 我说:“不要烦恼,你父亲正在思考一个道德问题,我们等着他找到适当的答案。” “难道我们中彩得到的汽车是不道德的吗” “过来,孩子。”母亲温柔地说。 桌上的台灯下放着两张彩票存根,上面的号码分别是348和349,中彩号是348。“你能看出两张彩票有什么不同吗”母亲问。 我看了好几遍终于看到其中一张彩票的一角上有用铅笔写的淡淡的K字。 “这K字代表凯特立克。”母亲说。 “吉米·凯特立克,爸爸交易所的老板!”我有些不解。 “对。”母亲把事情一五一十地给我讲了。 当初父亲对吉米说,他买彩券时可以代吉米买一张,吉米嘟哝了一声:“为什么不可以呢”老板说完就去干自己的事了,国后可能再也没有想到过这件事。348那张是为凯特立克买的,可以看出那K字用大拇指轻轻擦过,但仍能看出淡淡的铅笔印。 对我来说,这是件简单的事。吉米·凯特立克是个百万富翁,拥有十几辆汽车,他不会计较这辆彩车。 “汽车应该归我爸爸!”我激动地说。 “你爸爸知道该怎么做的。”母亲平静地回答我。 不久,我们听到父亲进门的脚步声,又听到他在拨电话号码,显然电话是打给凯特立克的。第二天下午,凯特立克的两个司机来到我们这儿,把别克牌汽车开走了,他们送给我父亲一盒雪茄。 直到我成年以后,我们家才有了一辆汽车。随着时间的流逝,我母亲那一句“一个人有骨气,就等于有了一大笔财富”的话语具有了新的含义。回顾以往的岁月,我现在才明白,父亲打电话的时候是我家最富有的时刻。 1.给下列加点的字注音。 馈赠 ..()()彩券.() ..()()咆哮 2.在文中横线上填写适当的词语。 A.B.C. 3.文章题目的关键词语是什么其含义是什么对你有何启示 答: 。4.文章主要记叙了一件什么事(用简要的文字叙述) 答:。5.文中的“贫”指什么“富”又指什么 答:。(参考答案:1.Kuì zèng páo xiào quàn 2.理解委屈安慰3.关键词是“最富”;其含义是指道德品质的富有。启示:富有不仅指物质和金钱上的富有,更重要的是一个人道德品质的富有。4.主

伊凡·谢尔盖耶维奇·屠格涅夫一生介绍

伊凡·谢尔盖耶维奇·屠格涅夫 伊凡·谢尔盖耶维奇·屠格涅夫(俄文名:ИванСергеевич Тургенев,1818年11月9日~1883年9月3日),19世纪俄国批判现实主义作家。主要作品有长篇小说《罗亭》、《贵族之家》、《前夜》、《父与子》、《处女地》,中篇小说《阿霞》、《初恋》等。 屠格涅夫出生在奥廖尔省一个贵族家庭,但自幼厌恶农奴制度。曾先后在莫斯科大学、彼得堡大学就读,毕业后到柏林进修,回国后和别林斯基成为至交。从1847年起为《现代人》杂志撰稿,出于自由主义和人道主义的立场反对农奴制。屠格涅夫在大学时代就开始创作,1847~1852年陆续写成的《猎人笔记》是其成名作,主要表现农奴制下农民和地主的关系。该作品反农奴制的倾向触怒了当局,当局以屠格涅夫发表追悼果戈里文章违反审查条例为由,将其拘捕、放逐。在拘留中他写了反农奴制的短篇小说《木木》。19世纪50至70年代是屠格涅夫创作的旺盛时期,他陆续发表了长篇小说:《罗亭》(1856)、《贵族之家》(1859)、《前夜》(1860)、《父与子》(1862)、《烟》(1867)、《处女地》(1877)。从19世纪60年代起,屠格涅夫大部分时间在西欧度过,结交了许多作家、艺术家,如左拉、莫泊桑、都德、龚古尔等。参加了在巴黎举行的“国际文学大会”,被选为副主席(主席为维克多·雨果)。1883年9月3日屠格涅夫病逝于法国巴黎。 屠格涅夫是货真价实的“巨人”,他的成名作《猎人笔记》,在当时就为他带来了巨大的文学声望。《猎人笔记》是一部反映俄罗斯当时生活的随笔集,其中包含了各种各样的见闻故事,既有那个年代的理想主义者和实用主义者,还有思维混乱的空谈者和洞察事物的聪明人,还有诡计多端的狡诈者和逆来顺受的老实人。 在《猎人笔记》中,有农民、地主、官员、小市民乃至农奴等俄罗斯各行各业的人们,他们在作者笔下的俄罗斯特征的田野、山村中进行着自己的故事。而当时的沙皇甚至说,他正是因为看了屠格涅夫的《猎人笔记》,才最终下定决心在俄罗斯废除臭名昭著的农奴制。 另一方面,屠格涅夫的这个“巨人”之称,并不止于文学领域,屠格涅夫本人就是一个身高190公分的大个子,而且长得还挺帅。从个人条件来看,屠格涅夫是真正的文坛宠儿。他不仅个人条件高帅,而且家境优渥[wò]——屠格涅夫出生的家庭,是拥有20个村庄和5000个农奴、土地面积相当于当时法国两个省那么大的俄罗斯大地主。屠格涅夫用自己的家财培育了自己的慷慨之名,他周游欧洲各国,在巴黎买别墅,收藏各种名画,同时对帮助他人毫不吝啬,给巴黎的俄罗斯艺术家协会提供资金、开设侨民图书馆等等。 高帅富属性的屠格涅夫,朋友也特别多,他与普希金、果戈里这样的文坛巨匠有一面之缘,狄更斯等人奉其为上宾,而他那份特别长的朋友名单上面,写满了托尔斯泰、陀思妥耶夫斯基、雨果、福楼拜、莫泊桑、龚古尔兄弟、左拉、都德等等著名作家的名字。在当时,屠格涅夫就被评价为俄罗斯第一位具有欧洲声誉的文学家。 在后世文学评论家眼中,屠格涅夫是一个充满矛盾的作家,他生于农奴制下的上流社会家庭,却对农奴制和贵族的腐朽给予坚决的批判;他敏锐地看到了俄罗斯社会中的各种弊端并在作品中予以反映,却又在实际工作中刻意地与激进的革命保持着距离;他聪明敏锐,却又敏感脆弱,对人友善真挚,但是也跟自己的朋友发生过不少尖锐的争执。也许这种矛盾,正是屠格涅夫文学创作的痛苦来源吧。 屠格涅夫终身未娶。他一生中唯一的真爱献给了歌唱家波琳·维亚尔多夫人。她是有夫之妇,而

[俄国]屠格涅夫<乡村素描>全文.doc

[俄国]屠格涅夫<乡村素描>全文_99 [俄国]屠格涅夫乡村素描全文 这是六月的最后一天。在周围一千俄里之内,便是俄罗斯我的故乡。 整个天空染满均匀的蓝色;天上只有一片云彩不知它是在飘浮呢,还是在消散。没有风,天气晴和空气呢像刚刚挤出的牛奶那样新鲜! 云雀在高声鸣叫;鼓胸鸽在咕咕低语;燕子在静悄悄地飞掠;马儿有的在打着响鼻,有的在嚼(jio)草;狗儿没有发出吠声,站在一旁温驯地摇着尾巴。 空气里呢,散发着烟和青草的气味还夹杂着一点儿松脂和一点儿皮革的气味;大麻田里大麻花盛开,散发着浓郁的令人愉快的芳香。 一条深深的,但缓缓倾斜的沟壑(h)。两边长着好几行爆竹柳,枝叶婆娑(suō),下边的树干却已龟(jūn)裂了。一条小溪顺着沟壑流去;透过碧清的涟漪,溪底的小石仿佛在颤动。远处,在天空和大地尽头的边缘上,闪现着一条大河的碧流。 沿着沟壑一边是整齐的小粮仓,门儿紧闭着的小贮藏室;另一边是五六间木板屋顶的松木小农舍。每个屋顶都竖着一根装有鸟巢的高高的杆子;每家的小门廊上,都装饰有一匹铁铸的短鬃(zōng)小马。粗糙不平的窗玻璃上,辉映出七色彩虹。木板套窗上描绘

了花瓶。每座小农舍前,都端端正正地摆着一张完好的条凳;几只猫儿在墙脚周围的小土堆上蜷成一团,耸着透明的耳朵;高高的门槛后边,现出凉爽、幽暗的前室。 我铺开马衣,躺在沟壑的边缘;四周围一堆堆刚刚割下的干草,散发着使人懒洋洋的芳香。机灵的主人们,把干草散放在小农舍前边:让它在向阳处晒得更干透一些,然后再从那儿放到草棚去!要是睡在那上面,再舒服不过了! 这篇短文描写的是俄罗斯夏季的乡村风光. 2.天空是(蓝色)的; 空气是(新鲜)的; 花儿是(芳香)的; 鸟儿是(欢快)的; 小溪是(碧请)的; 农舍是(简陋)的; 我的感受是(舒服)的. 3.(1)空气呢--像刚刚挤出的牛奶那样新鲜!

亨利-詹姆斯 介绍简介-亨利-詹姆斯 简历-亨利-詹姆斯,名人故事

精心整理亨利?詹姆斯介绍简介-亨利?詹姆斯简历-亨利?詹姆斯,名人故事 亨利·詹姆斯(HenryJames,1843年4月15日-1916年2月28日),英国-美国作家。他出身于纽约的上层知识分子家庭,父亲老亨利·詹姆斯是着名学者,兄长威廉·詹姆斯是知名的哲学家和心理学家。詹姆斯本人长期旅居欧洲,对19世纪末美国和欧洲的上层生活有细致入微的观察。詹姆斯是同性恋者。他与同时代的美国女作家伊迪丝·华顿保持着长期的友谊。詹姆斯的主要作品是小说,此外也写了许多文学评 、《作 1902)中,他发掘了人物“最幽微,最朦胧”的思想和感觉,把“太空中跳动的脉搏”转化为形象。在兰登书屋1996年评选的20世纪百部最佳英文小说中,亨利个人就占了三部。美国作家。1843年4月15日生于纽约,1916年2月28日卒于伦敦。父兄都是美国颇具声望的哲学家。由于家境富裕,从小受到良好的教育,掌握多种语言。1862年考入哈佛大学法学院。1869年游历了英国、法国和意大利等国后,决定离开

美国,移居欧洲。1875~1876年住在巴黎,结识了屠格涅夫、左拉、都德等作家。2年后迁居伦敦。1904~1905年曾回美国,1915年因不满美国在第一次世界大战初期的“中立”态度而加入英国籍。詹姆斯从1864年起开始文学创作。1879年中篇小说《黛西·密勒》使他一举成名。小说描写美国姑娘黛西·密勒游历欧洲时的遭遇。她的天真浪漫、热情开朗的性格招来了许多误解和麻烦。最后客死他乡。小说将美 1881 世纪峰。《使 、詹姆斯被誉为西方现代心理分析小说的开拓者。作品列表RoderickHudson(1875)

名著《猎人笔记》导读及练习

名著《猎人笔记》导读及练习 名著简介《猎人笔记》(屠格涅夫著随笔集) 《猎人笔记》是俄国作家屠格涅夫的一部通过猎人的狩猎活动,记述19世纪中叶俄罗斯农村生活的随笔集。最初发表的为21个短篇小故事;1852年出单行本时,增加一篇(《两地主》);到1880年作者自己编辑文集时.又收进2篇——《车轮的响声》和《活骷髅》,共25篇。 作品采用见闻录的形式,真实、具体、生动、形象,体裁风格多样,语言简练优美,可谓散文化小说、诗化小说的范例。《猎人笔记》是作者成名之作,对俄罗斯文学产生了很大影响。 1847年~1851年,屠格涅夫在进步刊物《现代人》上发表其成名作《猎人笔记》。该作品反农奴制的倾向触怒了当局,当局以屠格涅夫发表追悼果戈里文章违反审查条例为由,将其拘捕、放逐。 内容简介 作品以一个猎人的行猎为线索,刻画了地主、管家、磨房主妇、城镇医生、贵族知识分子、农奴、农家孩子等众多的人物形象,真实地展现了农奴制背景下外省城乡各阶层人民的生活风貌。在美丽的大自然景色中,发生的却是种种悲剧,表达了对农奴制度的无言控诉。作品也生动地描述了人民对美好生活的追求和向往。 作者简介 屠格涅夫(1818—1883),俄国作家。生于贵族家庭。早期写诗(《帕拉屠格涅夫莎》《地主》等)。1847~1852年发表《猎人日记》,揭露农奴主的残暴,农奴的悲惨生活,因此被放逐。在监禁中写成中篇小说《木木》,对农奴制表示抗议。以后又发表长篇小说《罗亭》(1856年)、《贵族之家》(1859年),中篇小说《阿霞》《多余人的日记》等,描写贵族地主出身的知识分子好发议论而缺少斗争精神的性格。在长篇小说《前夜》(1860年)中,塑造出保加利亚革命者英沙罗夫的形象。后来发表长篇小说《父与子》,刻画贵族自由主义者同平民知识分子之间的思想冲突。后期长篇小说《烟》(1867年)和《处女地》(1877年),否定贵族反动派和贵族自由主义者,批评不彻底的民粹派,但流露悲观情绪。此外,还写有剧本《村居一月》和散文诗等。 创作背景 《猎人笔记》是19世纪40年代末50年代初问世的。这时正是俄国解放运动从贵族革命向资产阶级民主主义革命过渡的时期,是俄国社会生活处在大转变的历史时期。这一时期,俄国专制制度腐朽的本质更加暴露出来了,农奴制度的危机更加加深了。从20年代起,俄国的农奴制度就进入了危机阶段,并且,这种危机在不断地加深着。资本主义在俄国逐渐地发展起来了。它猛烈地冲击着农奴制度,使农奴制度的经济逐渐解体了。应该说,农奴制经济的解体,是农奴制危机的根本原因。同时,农民反对农奴制度的斗争也在不断地加强着。据统计,从1826年到1850年,农民骚动达到了

《乡村屠格涅夫》阅读答案(2)

《乡村屠格涅夫》阅读答案(2) 《乡村屠格涅夫》阅读答案(2)文章来自:爱师网 乡村屠格涅夫 ①六月的最后一天;漫漫一千俄里之内,都是俄罗斯大地——我的故乡①。 ②茫茫长空匀净地碧悠悠;只有一片白云——仿佛是在轻轻飘浮,又似乎是在袅袅融散。微风敛迹,天气暖洋洋的……空气——就像刚刚挤出、还冒着丝丝热气的牛奶一样新鲜! ③云雀在悠扬地歌唱;大嗉囊鸽子在咕咕叫唤;燕子在静悄悄地飞来掠去;马儿在喷着响鼻,不停地嚼着草;狗儿一声不吠地站在那里,温顺地轻摇着尾巴。 ④空气中弥漫着烟火味和青草味——其中还夹杂着一丝焦油味,一丝皮革味。大麻地里的大麻枝繁叶茂,郁郁青青,散发出一阵阵香烘烘、醉陶陶的气味。 ⑤一条坡度平缓的深深峡谷。两边的坡上长着几排爆竹柳,一棵棵树冠似盖,枝叶婆娑,下面的树干却都已龟裂了。一条小溪从谷底潺潺流过;波光粼粼,似乎可见水底的小石子在微微颤动。远处,天地合一的地方,一条大河就像连接天地的一道蓝莹莹的花边。 ⑥沿着峡谷——一面坡上是一个个整洁的小粮仓和一间间双门紧闭的小库房;另一面则是五六家木板铺顶的松木农舍。每一家的屋顶上都高高竖着一根挂着椋鸟笼的竿子;每一家的小门廊上都钉着一匹鬃毛

直竖的小铁马。……护窗板上信手涂画着一个个插满鲜花的带把高水罐。每一间农舍前都端端正正地摆着一条完好无损的小长凳;一只只猫像线团那样蜷缩在墙根附近的土台上,警觉地竖起透明的耳朵在细听…… ⑦我铺开一件披衣,躺在峡谷边沿;四周到处是整堆整堆刚刚割下的干草,清香扑鼻,让人心醉神迷。……睡在这干草堆上,那真是美滋滋的! ⑧孩子们那头发卷曲的小脑袋,从每一个干草堆里纷纷钻出来;羽毛蓬松的母鸡在干草里翻寻小蚊蚋和小昆虫;一只白嘴唇的小狗崽在乱蓬蓬的草堆里翻来滚去地自在嬉耍。 ⑨几个长着亚麻色头发的小伙子,穿着干干净净、下摆上低低束着腰带的衬衣,蹬着笨重的镶边皮靴,胸脯靠在一辆卸了马的大车上,在伶牙利舌地相互取笑。 ⑩一个脸庞圆圆的少妇,从窗口探出头来张望;她笑盈盈的,不知是小伙子们的说笑让她忍俊不禁,还是乱草堆里孩子们的嬉闹使她笑逐颜开。 ⑾一个年老的主妇站在我面前,她身穿一件崭新的家织方格呢裙子,脚蹬一双新崭崭的厚靴子。空心大珠子串成的一条项链,在她那黑黝黝、瘦筋筋的脖子上绕了三圈;斑斑白发上系着一条带红点的黄头巾;老人的眼睛和蔼殷勤地微笑着;皱纹密布的脸上也堆满了笑容。嗨,这老人也许有七十岁了吧……不过,就是现在也依然看得出来:她当年是一个美人儿!

李文忠《摆渡老人》中考现代文阅读练习及答案

(三)课外阅读(13分) 摆渡老人 李文忠 ①读中学时,学校设在邻村,与我们村有一条河隔着,便认识了那摆渡老人。 ②当时,那老人一直是我们取乐的对象。每到放学,肚子饿得直叫的我们便一窝蜂向渡口跑去,挤在那儿。渡船只要一近岸,大家便争先恐后地向船上跃去。虽然老人很有经验,未到岸边便做好回撑的准备,但超载和落水的事仍然时有发生。超载时,船上的,岸上的,都望着老人手忙脚乱的样子大笑。夏天下雨时,大家总是把伞迎着风,看着渡船被吹到离渡口好远的地方,老人一番折腾,将船撑到渡口,我们便哄笑着上了岸。 ③最有意思的要数冬天(当时我是这样认为的)。冬天很冷,河面结了一层厚厚的冰。每天早晨,当我们赶到渡口时,总看见老人在那边晃着船,好长时间,才把船晃过来。望着老人跳舞似的笨拙姿势,我们总是哄笑,一直到船靠岸。我们往往因此耽误了早读,但我们都挺愿意。于是就希望天再冷些,便可迟点起来,反正去早了也过不了河。我们都为找到一个偷懒的理由而感到高兴。当时的我们,是“心忧读书愿天寒”。 ④那一天特别冷,我因有事起了个早,吃过早饭后,便不紧不慢地向学校走去。到渡口时我惊奇地发现,那老人不是我预料的那样正在“跳舞”,却已经到了这边。我和他攀谈起来。我问他:“你今天怎么这么早?”老人咳嗽了一声,缓缓地说:“许是人老了,早上总起不来。昨天听学校说耽误了学生上早读,今天我就起了早。谁知等了好长时间,才来了你一个人。”说完,便送我过河。 ⑤船到河心,老人忽然回头对我说道:“你们小孩子可要好好读书啊。”那双眼中竟满含着期待和爱意,我心中一震,看着老人瘦弱的身体,沾满冰碴的白胡子,一双手冻得发紫,猛地问道:“你干啥要吃这份苦呢?”好久,老人长叹一声说道:“干啥?哎,以前我也有一个可爱的儿子,他曾吵着要上学,但终究没上成。后来他得病去了,我一直感到对不起他,我在这儿摆渡,接送你们上学,心里好受些。”谈话间,船已到岸。待我上岸后,老人把船向河那边撑去。看着老人的背影,我不再感到笨拙可笑,鼻子有些酸酸的。 ⑥那天,我把老人的故事讲给同学们听了。以后,我们上船再也没有起哄。于是老人饱经风霜的脸上出现了笑容。 ⑦再后来,两岸之间架起了一座桥。最后一次过河时,老人对我们说:“以后不再送你们过河了,你们要记住,好好读书。” ⑧“好好读书”,这句话一直留在我记忆中。 ⑨真想再见见摆渡老人。 20、本文具体描述了摆渡老人接送“我们”过河上学的辛劳。先写老人因“我们”的___________而手忙脚乱,一番折腾;再写因_________,老人好不容易“才把船晃过来”;最后写老人不顾自己__________,特地起大早送“我们”过河上学。(3分) 21.第⑤段中摆渡老人说“我在这儿摆渡,接送你们上学,心里好受些”。请你用自己的语言简要说说为什么老人觉得这样做“心里好受些”。(3分) ________________ 22.第⑤段中划横线的语句表现了“我”当时___________和___________的心情。(2分) 23.结合全文内容回答以下问题。 原先,摆渡老人在孩子们的眼里是一个________________的形象;后来,摆渡老人在孩子们的心中却是一个________________的形象。(2分) 24.“摆渡老人”中的“摆渡”可以理解为老人对“我们”生活、思想上的帮助。其实生活中还有许多这样的“摆渡者”,请你展开联想,按照下面的示例仿写两个句子。

【乞丐歌手】乞丐与玫瑰花的小故事

【乞丐歌手】乞丐与玫瑰花的小故事 乞丐与玫瑰花的小故事洛琳嫁给威尔逊的时候,25岁,威尔逊51岁。洛淋是从泰国偷渡到美国来的,为了有口饭吃,为了有个合法的身份,不要说嫁给一个老头儿,就是让她跳火海她都愿意。 每当这对老夫少妻出去的时候,周围的人都觉得真是一朵鲜花插在牛粪上。人们理所当然地认为这段婚姻是没有爱情的,威尔逊是个老头儿,而且还是个穷老头儿。虽然洛琳自己也很穷,但起码她还年轻,可是威尔逊呢,都这把年纪了,还一贫如洗,靠领政府的救济金过日子。 当初,洛琳在纽约街头穷困潦倒到走投无路的时候,写了一张卖身契贴在了墙上。内容大概是:谁要是愿意给她一口饭吃,她愿意终身侍奉。为了能活下去,她已经打算破罐子破摔了。后来,威尔逊把洛琳领回了家,就像领一只流浪狗一样。威尔逊无儿无女,孤家寡人多年。别人认为这是因为威尔逊性格古怪,很难与人相处导致。威尔逊有很多怪癖,譬如洁癖,音乐癖,种花癖。 威尔逊的某些物品洛琳任何时候都不能碰;威尔逊在拉小提琴的时候,洛琳不可以发出任何声响,唯有洗耳恭听;威尔逊种的兰花和玫瑰花不是靠浇水的,而是比婴儿更娇嫩地需要一滴滴喂水。 洛琳一切照做,从没有一句怨言,并且她总认为威尔逊是好人。因为威尔逊从来没有借机占过洛琳一丝便宜,像一个名正言顺的雇主那样,也像一个父亲对待女儿一样。

两人在同一间屋檐下生活一年之后,威尔逊向洛琳求婚了。洛琳以为,是因为威尔逊想晚年有人照料,所以才娶的她。洛琳渴望能过上自力更生的生活,自从结婚之后,她就有了合法的身份出去找工作了,这是让她最快乐的一件事情。她在一家餐厅打工,像个机械一样重复地叠纸巾洗盘子,工资也不高,但她很努力很知足。 她的这种情绪也影响了威尔逊。在天气好的情况下,威尔逊也会到街边拉小提琴,小提琴旁边放个可以扔钱的帽子。这虽然算是乞讨吧,但也是靠自己的一技之长来乞讨,总比原来光指望政府施予救济金强多了。 每天听威尔逊的琴声,给玫瑰花喂水的平静婚姻,一晃就过去五年了。自从在餐厅遇上了罗宾汉之后,洛琳原来的爱情理论就不被她自己信服了。罗宾汉是餐厅的新经理,他待人和气,而且给洛琳安排了服务生的工作。服务生是在前边招呼客人的,相比于原来的工种,这是一件体面的工作。而且服务生还是有小费的,工资高出原来很多。洛琳工作起来更有劲儿了,她每天笑容满面,精气神十足。 罗宾汉不时带洛琳去酒巴狂歌劲舞一番,偶尔会兴致大发地带着洛琳去飙车,甚至领着她去蹦极。洛琳在惊恐尖叫声中体验了她之前从没经历过的刺激和兴奋。 这一切让洛琳全身上下溢出五颜六色、朝气蓬勃的芬芳气息。连威尔逊都夸她,比原来跟他结婚的时候漂亮多了。甚至自知之明地慨叹:你跟我这个糟老头儿一起生活,真是委屈了! 罗宾汉此时也向洛琳大胆地表白,并进一步提出:希望洛琳离婚

论风景大师屠格涅夫的风景描写

论风景大师屠格涅夫的风景描写 作者:蔡健, CAI Jian 作者单位:苏州工业职业技术学院,江苏苏州,215104 刊名: 湖南工业职业技术学院学报 英文刊名:JOURNAL OF HUNAN INDUSTRY POLYTECHNIC 年,卷(期):2009,9(5) 被引用次数:0次 参考文献(3条) 1.屠格涅夫;陆蠡罗亭 1957 2.屠格涅夫;陆蠡罗亭 1957 3.屠格涅夫;丽尼;巴金前夜父与子 1979 相似文献(3条) 1.期刊论文钱培鑫从《阿达拉》看夏多布里昂的写景艺术-法国研究2001(2) 法国文学的山水风景描写是相当迟的,不必说中世纪和文艺复兴时期,就是古典文学发达的十七世纪,山水风景仍然不登大雅之堂.直到十八世纪中期,法国文学才走出人工花园和华丽的沙龙,山水风景开始进入作家的视野.卢梭一出,崇尚大自然蔚然成风.1801年匆匆问世的<阿达拉>正是一部开浪漫主义先河、巩固自然风景的文学地位的写景杰作. 2.期刊论文丁世忠.Ding Shizhong《远离尘嚣》中的生态伦理思想及其矛盾性-外国文学研究2008,30(3) 哈代在<远离尘嚣>中以其生动的风景描写与丰满的艺术形象提出了独特的生态伦理思想:强调自然的非工具性价值,认为大自然存在物具有内在的生命目的性;提倡关爱动物的生命;主张人与自然和谐共生.无论在当时还是在今天,这些思想都具有重要意义.然而,其生态伦理思想也具有矛盾性:有的时候表明作家对自然的工具性价值过分看重,有的时候存在一种过分重视个人感受而轻视动物感受的倾向,有的时候独到地表现了命运对人的影响,却没有探究背后的生态原因.其生态伦理思想的矛盾性,值得我们思考. 3.学位论文王巍蒲宁小说诗化特征研究2009 19世纪末20世纪初白银时代的俄罗斯文学一直受到世界文学研究的特别关注。伊万·阿列克谢耶维奇·蒲宁是这一时期俄罗斯文学史上一位极具个性和成就的诗人和小说家。他在小说创作上进行了艺术革新,因此他的小说成就超过了诗歌。本论文对蒲宁小说的诗化特征进行了分析。文章分为三个部分,即蒲宁小说的抒情性、音乐性和绘画性。旨在揭示出蒲宁小说是如何将诗歌和小说两种文体完美地融合在一起,使小说在情节、语言、人物塑造等方面出现了诗化的特征。超越性的视角、独立的风景描写、淡化的情节结构和哲理性的思考使小说不仅在形式上,而且在内容上具有了浓郁的抒情性;极富个性化语言的运用将诗歌的节律和音乐的旋律结构赋予了小说,因而其小说文本呈现出独特的音乐性;印象主义手法的借鉴与运用,使其小说在对大自然的描绘和人物的塑造过程中,既闪烁着斑斓的色彩,如诗如画,又饱含着作家对现实社会所抱的至诚感受,因而具有深刻的思想性。蒲宁小说具有的诗化特征使其作品在19世纪末20世纪初的俄罗斯文坛上成为了一个独特的存在并产生了深远的影响。 本文链接:https://www.doczj.com/doc/1016754955.html,/Periodical_hngyzyjsxyxb200905035.aspx 授权使用:鲁东大学(lddx),授权号:bc0a6679-7e77-4a25-9f02-9eff0127db3e 下载时间:2011年6月11日

中年级阅读理解题

暑假阅读理解题(B) (一) 猫的身上有不少学问,如果你把猫抛向空中,它总是平稳的落到地面,原来猫是靠尾巴来(保持、保证)身体平衡的。 猫眼也有一种奇异的功能,瞳孔能调节外来光线的程度,白天眯成一条线,夜晚变得圆圆的,在夜间还能放出可见光,为它在夜间捕捉老鼠提供了(有利、有效)条件。 猫的胡子除了能显耀出那种“虎威”之外,还是(衡量、丈量)鼠洞的一把尺子。猫探洞时,如果胡须左右撞不着洞口,它就可以自由入洞,直捣鼠窝;若胡子与洞口两边碰撞,它就索性不进,守洞待鼠。 猫的爪子也非常特别,它可(随意、来回)伸缩。猫爪的伸缩往往是根据对象和喜怒哀乐的程度来使用。 随着仿生科学的发展,人们根据猫的优点制造了一些新的仪器,微光夜视仪就是其中一种。 1、给短文加上题目。 2、划去文中括号内不恰当的词语。 3、这篇短文描写了猫的()、()、()、()等部位的作用。 4、人们根据猫的优点,制造新的仪器。把名字写在下面。 _____________________________________________________________________ 5、你观察过吗,猫抓到老鼠后,是怎样把它吃掉的?写在横线上。 _____________________________________________________________________ (二) 我爱家乡的柿子树 我的家乡在安宁,那里的人们常在庭院中栽上惹人喜爱的柿子树。我爱家乡的柿子树。‖

阳春三月,百花争艳,经历了寒冬的柿子树,沐浴着春天的阳光雨露,开始吐芽抽枝长叶,并开满了细小的黄色花朵。随着夏季的到来,天渐渐地热起来。这时的柿子树,绿叶覆盖,舒展着粗枝大叶,像一把巨大的绿伞,为人们挡住骄阳,让人们在伞下乘凉。 金色的秋天来了,柿子树的一身绿叶悄悄地变红。青绿的果实也渐渐地变成了金红色。这时的柿子树,像燃烧的火球一样,装点着祖国河山大地。几经银霜,柿子树脱下美丽的红装,留下满树的又大又圆的果实,在秋风中摇摇欲坠,在太阳下露出诱人的笑脸,仿佛告诉人们:快来收获吧!‖ 1、阅读第一个画线句子,回答问题。 (1)“这时”指_____________________________________________ (2)这句话是个________句,用____________比喻________________。(3)这句话描写的是_______________________________________的景象。2、阅读第二个画线句子,回答问题。 (1)“几经”的意思是_________________ (2)这句话是_______句,从__________________和__________________这些词可以看出。 (3)这句话写____________________________的景象。 3、这篇短文按_______顺序来写_______________,表达了__________________的思想感情。 (三) 屠格涅夫小时候,特别喜欢读寓言故事。 一天,一位大作家到屠格涅夫家做客。屠格涅夫的妈妈为了显露儿子的 才能,便对儿子说:“快朗诵一则先生写的寓言!”屠格涅夫朗诵得流利,也很动听。 大作家很高兴,亲切地问:“你喜欢我的寓言故事吗?”屠格涅夫认真地回答:“喜欢。但是我更喜欢克雷涅夫的寓言。他写的寓言比你的更好!”大作家听了一点也没生气,从心里佩服这个孩子。可是,屠格涅夫的妈妈却急了,

摆渡老人的阅读答案

摆渡老人的阅读答案 摆渡老人 ①读中学时,学校设在邻村,与我们村有一条河隔着,便认识了那摆渡老人。 ②当时,那老人一直是我们取乐的对象。每到放学,肚子饿得直叫的我们便一窝蜂向渡口跑去,挤在那儿。渡船只要一近岸,大家便争先恐后地向船上跃去。虽然老人很有经验,未到岸边做好回撑的准备,但超载和落水的事仍然时有发生。超载时,船上的,岸上的,都望着老人手忙脚乱的样子大笑。夏天下雨时,大家总是把伞迎着风,看着渡船被吹淌到离渡口好远的地方,老人一番折腾,将船撑到渡口,我们便哄笑着上了岸。 ③最有意思的要数冬天。冬天很冷,河面结了一层厚厚的冰。每天早晨,当我们赶到渡口时,总看见老人在那边晃着船,好长时间,才把船晃过来。望着老人跳舞似的笨拙姿势,我们总是哄笑,一直到船靠岸。我们往往因此耽误了早读,但我们都挺愿意。于是就希望天再冷些,便可迟点起来,反正去早了也过不了河。我们都为找到一个偷懒的理由而感到高兴。当时的我们,是心忧读书愿天寒。 ④那一天特别冷,我因有事起了个早。吃过早饭后,便不紧不慢地向学校走去。到渡口时我惊奇地发现,那老人不

是我预料的那样正在跳舞,却已经到了这边。我和他攀谈起来。我问他:你今天怎么这么早?老人咳嗽了一声,缓缓地说:许是人老了,早上总起不来。昨天听学校说耽误了学生上早读,今天我就起了早。谁知等了好长时间,才来了你一个人。说完,便送我过河。 ⑤船到河心,老人忽然回头对我说道:你们小孩子可要好好读书啊。那双眼中竟满含着期待和爱意。我心中一辱,看着老人瘦弱的身体,沾满冰碴的白胡子,一双手冻得发紫,猛地问道:你干啥要吃这份苦呢?好久,老人长叹一声说道:干啥?哎,以前我也有一个可爱的儿子,他曾吵着要上学,但终究没上成。后来他得病去了,我一直感到对不起他,我在这儿摆渡,接送你们上学,心里好受些。谈话间,船已到岸。待我上岸后,老人又把船向河那边撑去。看着老人的背影,我不再感到笨拙可爱,鼻子有些酸酸的。 ⑥那天,我把老人的故事讲给同学们听了。以后,我们上船再也没有起哄。于是老人饱经风霜的脸上出现了笑容。 ⑦再后来,两岸之间架起了一座桥。最后一次过河时,老人对我们说:以后不再送你们过河了,你们要记住,好好读书。 ⑧好好读书,这句话一直留在我记忆中。 ⑨真想再见见摆渡老人。 13、本文具体描述了摆渡老人接送我们过河上学的辛劳。

屠格涅夫 初恋

《初恋》是根据作者本人少年时期的印象写成的。他承认,沃洛佳就是他本人。他的父亲、母亲和他十三岁时爱过的少女,是小说中其他主要人物的原型。他说过《初恋》“是我最爱的一部作品。其他作品或多或少有编造的成分,《初恋》却是根据事实写成的,不加一点修饰。每当我反复阅读时,人物形象就在我眼前鲜明地显现出来了。”的确,在屠格涅夫的作品中,没有一部具有像《初恋》那样明显的自传性。 小说的女主人公菊娜达出身在一个破落的贵族家庭。她二十一岁,是一个身材苗条的美丽的少女,第一眼就给人一种令人神往的、专横的、亲密的、嘲弄的、动人的印象。在她的周围,聚集着她的一群崇拜者。她仿佛是一个没有教养的,放浪形骸的女人。她同他们作各种游戏,嘲弄他们,但在内心深处她厌恶这些人的无耻和庸俗,渴望遇到一个在精神上能够支配自己,或者说自己可以依赖的男子,渴望能够从这个男子的身上得到一种真正的,她愿为之作出牺牲的爱情。 十六岁的沃洛佳对菊娜达怀有一种纯真的感情。作者对沃洛佳初恋时的那种激动、羞怯、紧张、那种清新的,令人心神摇荡等心态,描写得十分细腻,真切。菊娜达有点为这个少年的真情所感动。只是在她看来,他毕竟还是一个小孩。 沃洛佳的父亲是一个以自我为中心的人物。“自己的事自己作主——人生的奥妙全在其中了”。按照他的逻辑:人的意志,就有自由,就有能力去驾驭别人。菊娜达以为自己在彼得(沃洛加的父亲)身上找到了她理想中的英雄,她拜倒在他的脚下,甘心充当他的奴隶。但是,他对菊娜达的感情,不是少年沃洛加的那种纯真的爱,而是一种情欲。他并不准备为自己的行为承担责任。当他与菊娜达的隐私被沃洛加的母亲知道后,他也就离开菊娜达寄居的乡村了。在最后一次会面时,他甚至鞭打了她,而依然驯顺地去吻那被鞭打地伤痕。 菊娜达与“父亲”的爱情关系是不平等的。父亲所谈论的意志不过是一种驾驭别人的权力。沃洛加所看到的父亲鞭打菊娜达的一幕,把两人之间的这种不平等关系再清晰不过地展现出来了。 屠格涅夫认为,在爱情生活中,这种不平等简直不可避免的。在在爱情中没有平等,没有所谓的心灵自由结合和德国教授们闲中苦思冥想出来的理想……在爱情中一个人是奴隶,另一个人是主人。”“爱情是锁链,是沉重的锁链。”他把这种渗透在人类最美好的感情中的不平等关系,归结为是由当时贵族社会中那种“奴役人的习惯”造成的。 在屠格涅夫看来,爱情是一种崇高的,无私的感情。他说过“爱是那能够摧垮我们的…我?、迫使人忘记自己和自己利益的那样一种激情。”他确信只有这种爱情,才能给人们带来真正的幸福。正因为如此,他认为,主要爱情欲冲动所驱使的结合,同基于纯粹利益考虑的结合一样,都是不可取的。 屠格涅夫的中短篇小说,内容紧凑、凝练,情节高度集中,它往往着重描写主人公一生中的一段刻骨铭心的经历,篇幅虽不长,容量却不小。有的故事结构精巧、层次错落有致,犹如中国式的古代园林建筑,给人从曲径通幽的感觉. 作者擅长于心理描写,但小说的主人公很少有长篇的内心独白,在多数情况下,作者主要是通过对话,通过人物的外部动作和面部表情来表现人物的内心活动。《初恋》则以第一人称来叙述整个悲剧故事,以便于直接地表达主人公那些深藏着的,隐秘的感情,使读者感受到一种诗意的抒情气氛。 伟大的作品都有自传的性质,深以为然。而《初恋》,据说也是源自作者的个人经历,读罢,我信了。只有亲身经历过,才能描绘出那些细碎的强烈的感情,才能写出这样的残酷而美丽的作品。 16岁的少年,爱上了邻家搬来的21岁少女。女孩有公爵小姐的头衔,却又家境贫寒,会不羁地戏弄裙下那些追求者,也会在面对傲慢的邻人时端出冷若冰霜的架子,总之性格复杂,脾气古怪。但,对于少年来说,却有着奇异的魅力,他对她一见钟情。而她,对他似乎

乡村(屠格涅夫)

乡村 文/屠格涅夫 六月里的最后一天。周围是俄罗斯广袤千里、幅员辽阔的疆土——我亲爱的家乡。 整个天空一片蔚蓝。天上只有一朵云彩,似乎是在飘动,又似乎是在消散。没有风,天气暖和......空气里仿佛弥漫着鲜牛奶似的味道! 云雀在鸣啭,大脖子鸽群咕咕叫着,燕子无声地飞翔,马儿打着响鼻、嚼着草,狗儿没有吠叫,温驯地摇尾站着。 空气里蒸腾着一种烟味,还有草香,并且混杂着一点儿松焦油和皮革的气味。大麻已经长得很茂盛,散发出它那浓郁的、好闻的气味。

一条坡度和缓的深谷,山谷两侧各栽植数行柳树,它们的树冠连成一片,下面的树干已经皲裂。一条小溪在山谷中流淌,透过清澈的涟漪,溪底的碎石子仿佛在颤动。远处,天地相交的地方,依稀可见一条大河的碧波。 沿着山谷,一侧是整齐的小粮库、紧闭门户的小仓房;另一侧,散落着五六家薄板屋顶的松木农舍。家家屋顶上,竖着一根装上椋鸟巢的长竿子;家家门檐上,饰着一匹铁铸的扬鬃奔马。粗糙不平的窗玻璃,辉映出彩虹的颜色。护窗板上,涂画着插有花束的陶罐。家家农舍前,端端正正摆着一条结实的长凳。猫儿警惕地竖起耳朵,在土台上蜷缩成一团。高高的门槛后面,清凉的前室里一片幽暗。 我把毛毯铺开,躺在山谷的边缘。周围是整堆整堆刚刚割下、清香醉人的干草。聪慧的屋主人把干草铺散在小木屋前:让干草再晒上一会儿,然后就送进草棚里贮藏起来。到时候,睡在干草上面那才舒坦呢! 孩子们长着卷发的小脑袋,从一堆堆干草后面钻出来。凤头鸡在草堆里寻找蚊蚋和小虫吃;白唇的小狗在乱草堆里打滚戏耍。 几个长着淡褐色卷发的小伙子,穿着干净的衬衫,衬衫的下摆低低地束在腰间,脚蹬沉重的镶边皮靴,胸口靠在卸掉了牲口的大车上,彼此兴致勃勃地谈天、逗笑。 一个圆脸的少妇从窗户里探出头来。不知是由于听了小伙子们的说笑,还是因为看到了干草堆里孩子们的嘻闹,她也笑了。

摆渡老人阅读题答案

摆渡老人阅读题答案 读中学时学校与我们村隔着一条河由此认识了那摆渡老人。当时那老人一直是我们取乐的对象。每到放学肚子饿得直叫的我们便一窝蜂向渡口跑去挤在那儿。渡船只要一靠近岸大家便争先恐后地向船上跃去。虽然老人很有经验来到岸边便做好回撑的准备但超载和落水的事仍然时有发生。超载时船上的岸上的都望着老人手忙脚乱的样子大笑。夏天下雨时大家总是把伞迎着风看着渡船被吹到离渡口好远的地方老人一番折腾将船撑到渡口我们便哄笑着上了岸。 最有意思的要数冬天。冬天很冷河面结了一层厚厚的冰。每天早晨当我们赶到渡口时总看见老人在那边摇着船好长时间才把船摇过来。一直到船靠岸。我们往往因此耽误了早读但我们都挺愿意。于是就希望天再冷些便可迟点起来反正去早了也过不了河。我们都为找到一个偷懒的理由而感到高兴。当时的我们是“心忧读书愿天寒”。 那一天特别冷我因有事起了个早。吃过早饭后便不紧不慢地向学校走去。到渡口时我惊奇地发现那老人不是我预料的那样正在“跳舞”却已经到了这边。我和他攀谈起来。我问他“你今天怎么这么早”老人咳嗽了一声缓缓地说“许是人老了早上总起不来。昨天听学校说耽误了学生上早读今天我就起了早。谁知等了好长时间才来了你一个人。”说完便送我过河。 船到河心老人忽然回头对我说“你们小孩子可要好好读书啊。”那双眼睛竟满含着期待和爱意。我心中一震看着老人疲弱的身体沾满水碴?6?7碴á?6?8小碎块。的白胡子一双冻得发紫的手猛地问到“你干啥要受这份苦呢”好久老人长叹一声说道“干啥哎以前我也有一个可爱的儿子他曾吵着要上学但终究没上成。后来他得病去了我一直感到对不起他。我在这儿摆渡接送你们上学心里好受些。”谈话间船已到岸。待我上岸后老人又把船向河那边撑去。看着老人的背影我不再感到笨拙可笑鼻子有些酸酸的。 那天我把老人的故事讲给同学们听了。以后我们乘船再也没有起哄。于是老人饱经风霜的脸上现出了笑容。 再后来两岸之间架起了一座桥。最后一次过河时老人对我们说“以后不再送你们过河了你们要记住好好读书啊。” “好好读书”这句话一直留在我的记忆中。 真想再见见摆渡老人。 1本文具体描述了摆渡老人接送“我们”过河上学的辛劳。先写老人因“我们”的______而手忙脚乱一番折腾再写因 ______老人好不容易“才把船晃过来”最后写老人不顾自己________特地起大早送“我们”过河上学。用概括的语言填空 2第⑤段中摆渡老人说“我在这儿摆渡接送你们上学心里好受些”。请你用自己的语言简要说说为什么老人觉得这样做“心里好受些”。分析摆渡老人的心理答______________________________________________________ 3第⑤段中加粗的词句表现了“我”当时_______和_______的心情。 4原先摆渡老人在孩子们的眼里是一个______的形象后来摆渡老人在孩子们的心中却是一个______的形象。用自己的话填空5“摆渡老人”中的“摆渡”可以理解为老人对“我们”生活、思想上的帮助。其实生活中还有许多这样的“摆渡者”请你展开联想按照下面的示例仿写三个句子。新题型示例1作家把读者摆渡到精神的彼岸。 训练联想和表达能力 2 “希望工程”把贫穷的孩子摆渡到求知的校园。 仿句1______________________________________________________

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