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par Barbara McGillivray, présidente du CNERH

par Barbara McGillivray, présidente du CNERH
par Barbara McGillivray, présidente du CNERH

J’en suis à ma première communication avec vous àtitre de présidente et c’est avec plaisir que j’entame mon mandat, tandis que le CNERH, lui, poursuit ses activités dans le domaine de l’éthique en recherche.Notre organisme est maintenant constitué en personne morale et conserve une structure de conseil dont la com-position permet d’englober la grande variété de la re-cherche chez l’humain au Canada.

Lors de sa dernière réunion, le Conseil a été gratifié de la présence d’un certain nombre d’observateurs provenant non seulement d’organismes canadiens engagés dans la recherche, mais aussi du bureau de l’Office for Human Research Protections des états-Unis.Ce n’est qu’en ?uvrant de concert que l’on peut arriver à déceler les lacunes et les chevauchements.Ces derniers mois ont été marqués par une intense activité. Nous avons re?u notre financement tardivement dans l’année financière, ce qui nous a laissé peu de temps pour réaliser nos objectifs avant la fin de mars et pour continuer de dresser nos plans en vue de la pro-chaine année. Nous avons repris les visites dans les établissements, ce qui est l’une de nos principales ac-tivités. Ces visites s’avèrent toujours aussi enrichissantes, car on y propose des solutions souvent innovatrices et il s’y déroule des discussions pour le moins éclairées sur le thème de l’éthique en recher-che. Il ressort de l’analyse des visites effectuées ces trois dernières années que certains sujets reviennent constamment (particulièrement en ce qui concerne les CER plus petits ou nouveaux), mais également que les questions de conflits d’intérêt et de protection des ren-seignements personnels préoccupent de plus en plus.Nous avons organisé deux ateliers de formation desti-nés aux inspecteurs qui se rendront dans les établissements et nous estimons qu’ils ont été une grande réussite. Les nouveaux visiteurs feront partie des équipes pour les visites à venir.

En collaboration avec le Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche, nous avons mis sur pied un nouveau cours de type CER 101 portant sur les ques-tions de sciences sociales et humaines. Il ressort clai-rement de ces séances de formation (ainsi que les visi-tes dans les établissements) qu’il était urgent de revoir

l’énoncé de politique des trois Conseils pour faire en sorte qu’il tienne compte davantage des préoccupations particulières de cette grande communauté. Pour souligner ce besoin, nous consacrons le présent numéro de Communiqué aux questions de recherche en sciences humaines et sociales et de l’EPTC.

Le Conseil a donné son aval à la mise sur pied d’un Groupe de travail pour étudier la question de l’accréditation des programmes de protection concernant la recherche chez l’humain. Il s’agira d’un projet majeur s’échelonnant sur les 18 ou 24 prochains mois, en vue d’élaborer, de pair avec des groupes d’intervenants, un modèle d’accréditation. Le Conseil reconna?t qu’il faut voir rapidement à mettre en place des normes et une forme d’évaluation concernant le domaine de l’examen de la recherche. Une telle entreprise ferait appel aux institutions (p. ex. h?pitaux, universités, col-lèges et autres intervenants) engagées dans la recherche.Le Groupe de travail doit tenir sa première réunion en avril.à mesure que de nouveaux membres viennent grossir la composition du Conseil, nous voulons en arriver à élargir et à ouvrir le processus en ajoutant des participants externes au comité des nominations.

Nous comptons poursuivre nos échanges avec la collecti-vité de l’éthique en recherche et, en fonction de l’engage-ment relatif au processus de recherche quant à une supervision à l’échelle nationale, nous pourrons aller de l’avant pour ce qui est de relever le défi qui nous attend.

éditorial

par Barbara McGillivray, présidente du CNERH

Table des matières

éditorial 1Cher lecteur

2Message de la rédactrice invitée 2Liste des membres du Conseil du CNERH 3Nouvelles du Conseil

4Communications sollicitées 6Vignettes d’étude de cas 25Activités du CNERH

40Annonces/Communiqués

40Liste des publications du CNERH

41

VOLUME 12 NUMéRO 2

NATIONAL COUNCIL ON ETHICS IN HUMAN RESEARCH (NCEHR) / CONSEIL NATIONAL D’éTHIQUE EN RECHERCHE CHEZ L’HUMAIN (CNERH)

PRINTEMPS 2004

J’ai apprécié la chance qui m’a été offerte d’être rédactrice invitée pour la préparation du numéro du printemps 2004 de Communiqué. Ce numéro met en lumière les impacts du processus d’analyse éthi-que selon les lignes directrices et les procédures de l’énoncé de politique des trois Conseils (EPTC) pour la recherche en sciences sociales et en sciences humaines. Dans la première étude bibliométrique sur les sciences sociales au Canada, utilisant le Social Science Citation Index , Godin, Gendron et Macaluso (2002) ont découvert qu’en 2000 le Canada se classait troisième au niveau internatio-nal avec 5,8 % (soit 3 198 articles) des publications dans le domaine social. De plus, la part canadienne d’articles ? internationaux ? publiés était plus impor-tante qu’en sciences de la nature, qu’en sciences biomédicales et qu’en ingénierie. Le r?le important joué par le Canada dans la publication d’articles dans le domaine social corrobore la nécessité de s’assu-rer que l’EPTC ne décourage pas certains types de recherches tout en privilégiant d’autres méthodolo-gies. Une telle situation pourrait restreindre le cadre idéologique et ralentir la recherche scientifique.

Les deux communications sollicitées peuvent être des agents catalytiques vers un nouveau dialogue sur l’EPTC et son impact sur la recherche en sciences sociales et en sciences humaines. à l’automne 2003, le CNERH a émis une demande de vignettes d’étude de cas pour cette parution de Communi-qué afin d’inclure de brefs exemples de méthodologies de recherche spécifiques aux sciences sociales, des outils et des techniques qui soulèvent des défis auxquels sont confrontés les chercheurs pendant les analyses de protoco-les basées sur l’EPTC ou pour les CéR. J’aimerais remercier tous les auteurs qui ont contribué à l’approfondissement de notre compréhension.

J’aimerais souligner le travail spécial et dévoué réalisé par Sarah Rosenhek, employée à temps partiel au CNERH, dans la production du numéro du printemps 2004 de Communiqué.

Connie H. Nelson Rédactrice invitée

Printemps 2004 Communiqué

MESSAGE DE LA RéDACTRICE INVITéE

Connie Nelson, Lakehead University

Cher lecteur,

C’est avec un immense plaisir que je vous présente l’édition du printemps de Communiqué. Dans ce numéro, vous trouverez les dernières nouvelles du Conseil. Mais encore plus important, ce Communi-qué s’articule autour d’enjeux soulevés par la recher-che dans le domaine des sciences sociales et des sciences humaines.

J’aimerais tout d’abord remercier notre rédactrice invitée, la D re Connie Nelson, qui a si aimablement accepté de diriger ce numéro. La D re Nelson,professeure à l’Université Lakehead, est membre et présidente du Comité d’évaluation. J’aimerais également remercier tous les auteurs qui ont contribué au numéro ainsi que Sarah Rosenhek,membre du personnel, pour son travail dévoué.La publication de ce numéro co?ncide avec le lancement de la nouvelle version de notre site

CHER LECTEURS

Richard Carpentier, Le rédacteur en chef, CNERH

Internet. Nous sommes très enthousiastes à l’idée que notre site sera ainsi mis au service de la communauté d’une fa?on plus efficace. Au fil du temps, nous ajouterons de nouvelles informations et de nouvelles sections de fa?on à vous garder informés sur les nouveaux développements qui pourraient avoir une incidence sur les activités liées à la protection des partici-pants humains à la recherche.

Alors que le CNERH projette plus d’activités éducatives et collabore au développement d’un système d’accréditation,nous compterons sur le site Internet et sur le serveur de liste comme principaux modes de communication avec vous.Restez en ligne!Richard Carpentier

2

CNERH

774 promenade Echo, Ottawa (Ontario)Canada K1S 5N8

Téléphone : (613) 730-6225Télécopieur : (613) 730-8251

Site web : https://www.doczj.com/doc/586320202.html, Courriel : bureau@https://www.doczj.com/doc/586320202.html,

Richard Carpentier, Ph.D.Directeur général

rcarpentier@https://www.doczj.com/doc/586320202.html,

Christine MacRae

Coordonnatrice du bureau/

Administration, réunions et événements cmacrae@https://www.doczj.com/doc/586320202.html,

Felicetta Celenza

Coordonnatrice des visites éducatives fcelenza@https://www.doczj.com/doc/586320202.html, Chloe Bouza

Adjointe du bureau

cbouza@https://www.doczj.com/doc/586320202.html,

Jennifer Br?lé Gough

Administratrice du site web et des publications jbrulegough@https://www.doczj.com/doc/586320202.html,

Conseil national d’éthique en recherche chez l’humain National Council on Ethics in Human Research

CONSEIL NATIONAL D’éTHIQUE EN RECHERCHE CHEZ L’HUMAIN 2004-2005

Barbara McGillivray Présidente

Vancouver (Colombie-Britannique)Kenneth Davey Président-sortant Toronto (Ontario)Denise Avard Montréal (Québec)

Fern Brunger

Halifax (Terre-Neuve-et-Labrador)Louis-Philippe C?téCarp (Ontario)Pierre Deschamps Montréal (Québec)Gordon DuVal Toronto (Ontario)Michael Enzle Edmonton (Alberta)Jaroslav F. Kotalik Thunder Bay (Ontario)

Michael McDonald

Vancouver (Colombie-Britannique)Connie Nelson

Thunder Bay (Ontario)Jeffrey A. Nisker London (Ontario)Michael Owen

St. Catharines (Ontario)

Deborah Poff

Prince George (Colombie-Britannique)Dale Quest

Saskatoon (Saskatchewan)Membre d’office :Richard Carpentier Directeur général Ottawa (Ontario)

D re Barbara C. McGillivray , MD, FRCPC (pédiatrie et génétique médicale) et FCCMG, est professeure en génétique médicale à l’University of British Columbia (UBC). Elle est présidente de l’UBC Clinical Research Ethics Board et siège aux deux comités suivants : B.C. Children’s Hospital et B.C. Women’s Hospital Ethics .

Membre du Comité permanent sur l’éthique du CMR, la D re McGillivray a aussi été membre du Groupe de travail des trois Conseils lors de l’élaboration du ‘’Code d’éthique de la recherche avec des êtres humains’’ La D re McGillivray pratique la génétique médicale à la B.C. Children’s Hospital et au B.C. Cancer Agency . Parmi ses champs d’intérêt en recherche,soulignons notamment les anomalies liées au sexe, le diagnostic prénatal et les cancers d’origine héréditaire.D re McGillivray est présidente du Conseil national d’éthique en recherche chez l’humain et continue de siége au comité

d’évaluation.

Le Conseil national d’éthique en recherche chez l’humain a le plaisir d’annoncer que la D re Barbara McGillivray est présidente du CNERH depuis

janvier 2004.

Le Conseil national d’éthique en recherche chez l’humain est heureux d’accueillir comme nouveau membre du Conseil, le docteur Gordon DuVal .

Le docteur Gordon DuVal est avocat et bioéthicien au Joint Centre for Bioethics et au Centre for Addiction and Mental Health de l’Université de Toronto, le plus grand centre de recherche et de traitement en santé mentale et toxicomanie au Canada. Il est également professeur adjoint au Département de psychiatrie et à la Faculté de droit.Il détient une ma?trise en philosophie morale de l’Université de Calgary et un doctorat en droit et bioéthique de l’Université de Toronto.

Le docteur DuVal a été boursier au MacLean Center for Clinical Medical Ethics de l’Université de Chicago et au National Institutes of Health Department of Clinical Bioethics . Ses intérêts en recherche incluent l’éthique de la recherche – particulièrement la recherche en santé mentale et en toxicomanie – le droit portant sur la santémentale et la consultation en éthique clinique.

Liste des organismes invités

Association des facultés de médicine du Canada (AFMC)Association des universités et collèges du Canada (AUCC)Association canadienne des comités d’éthique de la recherche (ACCER)

Conseil canadien de protection des animaux (CCPA)Fédération canadienne des études humaines (FCEH)Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)

Santé Canada (SC )

Groupe consultatif interagences en éthique de la recherche (GCIER)

Office for Human Research Protections (OHRP)

Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC)

Rx&D

Rapport du Conseil

Lors de sa réunion de novembre 2003, le CNERH a invité 13 organismes à participer à la première partie de la rencontre. Cette innovation deviendra un élément permanent des réunions à venir du Conseil. Ci-dessous, vous trouverez la liste des organismes invités.

à l’ouverture de la réunion, le D r Ken Davey,président du CNERH, était fier d’annoncer que le Conseil venait de recevoir la confirmation de son incorporation et qu’il s’agissait de la toute première réunion du CNERH nouvellement incorporé.Quelques propositions furent adoptées en vue d’en faire une réalité.

Quelques faits saillants de la réunion du Conseil, novembre 2003

Suite au rapport du CNERH en 2002 sur le Groupe de travail sur l’accréditation , le D r Ken Davey a animé une discussion entre les membres du Conseil concernant les prochaines étapes à suivre pour obtenir l’accréditation. Après examen de la question, une propo-sition fut adoptée dans le but de constituer un nouveau groupe de travail : ? Le Groupe de travail sur l’élabora-tion d’un régime d’accréditation des programmes de pro-tection des participants humains à la recherche ?. Ce groupe de travail est actuellement coprésidé par le D r Ken Davey, maintenant ancien président du CNERH de l’Université Y ork, et le D r Michael Owen, membre du CNERH de l’Université Brock. Le groupe de travail doit se rencontrer à Ottawa à la mi-avril et communiquera régulièrement avec la communauté pour lui faire part de ses progrès.

COMMUNICATIONS SOLLICITéES

II a été bien plus facile d’amorcer des débats

sur les plans politique, économique,

technologique et éthique que de trouver des

cadres juridiques relativement aux mesure à

prendre. (Gollin, 2001, p.5)*

Plus particulièrement, la relation entre la

science et l’état, voire entre la science et

l’économie a toujours été très compliquée.

Chacun de ces trois systèmes obéit à une

logique qui lui est propre, et l’expérience

vécue dans d’autres sociétés tend à démon-

trer que leur incompatibilité peut s’avérer hau-

tement destructrice. (Bernard, 1999, p. 11)*

Vu sous beaucoup d’angles - population en crois-sance, prévalence de maladies chroniques et nou-velles sources de connaissances médicales non encore exploitées – il existe un intérêt accru pour la recherche portant sur les peuples autochtones. Au Canada, le taux de croissance des peuples autoch-tones est presque le double de celui du reste de la population canadienne (AINC, 1998). La prévalence de maladies chroniques telles que le diabète, l’hy-pertension artérielle, les maladies cardiaques et l’asthme continue d’augmenter. Presque la moitié(45 %) de tous les Autochtones adultes ont déclaréêtre atteints d’un ou de plusieurs problèmes de santéchroniques comme l’arthrite, le rhumatisme et le diabète (Enquête auprès des peuples autochtones de 2001). Ces types de problème de santé entra?-nent une hausse importante du co?t des soins de santé. En outre, on reconna?t de plus en plus les limites des connaissances médicales occidenta-les de l’heure pour ce qui est de traiter nombre de maladies infectieuses, alors qu’une trop grande dé-pendance pour ce qui est des antibiotiques est ré-sultée en l’émergence de bactéries plus persistan-tes, plus résistantes et plus meurtrières. Or, les col-lectivités des peuples autochtones sont per?ues comme étant des réservoirs de connaissances inu-tilisées (Dodson et Williamson, 1999; ONSA, 2002). Comme l’indiquent Dodson et Williamson (1999) en prenant pour exemple l’Australie, l’absence de lois applicables concernant les territoires autochto-nes fait en sorte de susciter l’intérêt pour le patrimoine géné-tique à titre de source de nouvelles connaissances médica-les, via des entreprises pharmaceutiques qui élaborent des brevets et con?oivent de nouveaux produits. Les questions de consentement individuel et collectif ne sont peut-être pas ré-solues, mais, en Australie, le fait de ne pas reconna?tre aux peuples autochtones le droit de disposer d’un territoire per-met de faire l’impasse sur ceux-ci purement et simplement. Cependant, au Canada, la situation est clairement distincte et elle est implicitement prise en compte dans la jurisprudence canadienne. En vertu des textes de loi canadiens, les Indiens et les Indiennes de plein droit vivent dans des réserves impo-sées par la loi, où ils sont totalement pris en charge et où ils ne peuvent consentir ni sur le plan éthique ni sur le plan légal à s’engager dans la recherche. Il n’y a que le(la) ministre des Affaires indiennes qui soit habilité(e) à donner un consente-ment légal concernant les Indiens et les Indiennes de plein droit. Même les résolutions de conseil de bande (RCB) offi-cielles ne sont pas valides tant que le(la) ministre ne les a pas approuvées. Ce type de consentement légal constitue une voie sans issue : il viole les principes éthiques du consente-ment éclairé - bien que le(la) ministre puisse donner un con-sentement légal, il(elle) ne saurait donner un consentement éclairé. Selon le principe du consentement éclairé, c’est, àjuste titre, la personne prenant part au projet de recherche (ou à la procédure médicale) qui est en droit d’être informée des risques encourus et des avantages éventuels. En outre, le(la) ministre ne conna?t sans doute pas la personne en question et ne sait probablement que peu de choses sur la collectivitéoù vit celle-ci. Fait paradoxal, la seule fa?on pour le(la) minis-tre d’obtenir l’information requise pour donner un consente-ment éclairé est que l’on procède d’abord au type de recher-che en question auprès de sujets humains dans la collectivitéen question, ce qui, justement, ne peut être fait sans un con-sentement très éclairé. Jeungst (1998) n’a peut-être pas aussi tort que semble le croire Dodson lorsqu’il affirme que la pro-tection des groupes autonomes ne peut passer par une ap-probation préalable en matière de consentement pour partici-per à des études génétiques.

Il y a lieu de penser que, même au nombre de ceux et celles que l’on considère comme jouant un r?le de premier plan pour ce qui est de défendre l’adjonction du ? respect des com munautés ? à titre de principal élément du principe d’éthi-

Dennis H. McPherson, Connie H. Nelson et J. Douglas Rabb

L’éthique en recherche appliquée chez les peuples autochtones : un dilemme canadien

que, d’aucuns ont du mal à saisir qu’il faut d’abord comprendre la situation juridique unique en son genre des Indiens et des Indiennes de plein droit et l’inci-dence que cela a sur les relations d’ordre éthique au Canada avant d’aborder des questions comme celles portant sur la fa?on d’obtenir le consentement d’une communauté faisant partie des peuples autochtones. Par exemple, Weijer (1999) mentionne que ? concer-nant les recherches auxquelles prennent part des com-munautés des Premières nations, il existe des lignes directrices claires qu’il faut respecter et qu’il faudrait voir à renforcer ? (p. 510)*. évidemment, on a beau-coup de mal à comprendre que les membres des Pre-mières nations ne soient pas tous des Autochtones, que les Autochtones ne soient pas tous et toutes des Indiens et des Indiennes de plein droit, et que les In-diens et Indiennes de plein droit ne soient pas tous et toutes de sang autochtone. Dans les discussions por-tant sur l’approche appropriée à adopter pour obtenir un consentement quant à des recherches auxquelles prendraient part des peuples autochtones, certains su-jets reviennent constamment, tels que : des recom-mandations concernant le respect des croyances et des traditions culturelles; la certitude de résultats bé-néfiques pour la recherche; un double consentement, c’est-à-dire à la fois aux niveaux individuel et collectif; des procédures équitables en matière de consente-ment (Dodson et Williamson, 1999; Glass et Kaufert, 1999; Glass et Kaufert, 2001; ONSA, 2002; Castellano, 2004). Ces questions constituent des sujets d’intérêt secondaire - elles n’ont pas leur place dans les dis-cussions portant sur les considérations éthiques en rapport avec les peuples autochtones et les Indiens et Indiennes de plein droit, et ce, jusqu’à ce que la corré-lation entre la loi et l’éthique ait été expliquée. En outre, Weijer (1999) reproche au Groupe de travail des trois Conseils sur l’éthique du Canada d’avoir tenté de con-sidérer toutes les collectivités comme étant sembla-bles aux communautés des Premières nations en in-voquant le large éventail de significations que recèle le terme ? communauté ?.

Les auteurs du code de conduite se sont

laissés prendre à un piège linguistique [...]

Wittgenstein décrit ce piège comme étant

? une image dont nous étions captifs - nous

ne pouvions y échapper car elle s’était

installée dans notre discours, et ce dis-

cours semblait s’imposer à nous inexora-

blement ? [...] Les membres du Groupe de

travail des trois Conseils sur l’éthique du

Canada ont agi comme si toutes les

communautés étaient plus ou moins

semblables aux Premières nations, et c’est

une erreur. (Weijer 1999, p. 509)*

Weijer appuie la position selon laquelle l’on ne devrait pas tenter d’appliquer ? aveuglément ? des lignes di-rectrices d’une communauté à une autre. Toutefois, il ne semble pas prendre en compte le fait que toutes ces autres communautés canadiennes, y compris certaines fai-sant partie des Premières nations, ne sont pas assujetties aux mêmes articles de loi que le reste du Canada, et donc que l’on ne peut pas discuter des questions de consente-ment éclairé en fonction d’un cadre juridique de base analo-gue. Par exemple, le consentement éclairé n’a en soi aucune signification spéciale ni pour les Premières nations, ni pour les Indiens et les Indiennes de plein droit, lesquels n’in-cluent pas toutes les catégories de personnes entrant dans la dénomination de Premières nations, ni pour les Indiens et les Indiennes de plein droit qui ne résident pas sur l’un des territoires des Premières nations (réserves indiennes). Si Weijer avait reconnu la portée du caractère englobant que l’on a donné aux termes ? Premières nations ? et ? peuples autochtones ? pour décrire l’application des lignes directri-ces relatives à l’éthique, et s’il avait compris qu’il existe des Indiens et des Indiennes de plein droit tant à l’extérieur qu’àl’intérieur des réserves et qu’il en découle une différence de statut, il n’aurait pas défendu la position selon laquelle l’on dispose de lignes directrices ? bien établies ? et ? parfaite-ment sensées ? devant être respectées et consolidées con-cernant les recherches portant sur les communautés des Premières nations. Il semble que Weijer lui-même soit ? tombé dans le piège linguistique ? et qu’il soit demeurécaptif de l’? image ? qu’il a donnée des peuples autochto-nes en tant que groupe homogène.

On considère que les lignes directrices en matière d’éthi-que peuvent se prêter à une application universelle en pre-nant pour exemple des précédents internationaux tels que le Code de Nuremberg, la Déclaration d’Helsinki et les rap-ports Belmont.

En outre, d’aucuns s’accordent à dire que, alors que l’on peut percevoir tous ces documents d’éthique comme étant universellement applicables, ils s’appuient sur une concep-tion occidentale des règles d’éthique en recherche (Weijer, 1999). Par exemple, les discussions sur l’éthique en re-cherche sont à ce point imprégnées des notions d’indivi-dualité et d’universalité que même lorsque la discussion porte sur les communautés, on finit par y traiter de l’applica-tion universelle des règles à des communautés individuel-les. Plus encore, les efforts visant à faire une distinction entre les processus de consentement éclairé à l’échelle individuelle et à l’échelle collective procèdent simplement de l’imposition sous une autre forme d’une loi à connotation colonisatrice.

L’adoption, en 1998, de l’énoncé de politique des trois Conseils a marqué le nouvel engagement des organismes subventionnaires fédéraux à intégrer le processus d’éthique dans la recherche par le biais d’un énoncé de politique commun, lequel permettait de s’auto-réglementer en matière d’éthique et ainsi d’éluder l’intervention du gouvernement par voie législative. Toutefois, l’annonce des organismes subventionnaires selon laquelle les conseils allaient retirer le financement en recherche advenant que les universités ne se conforment pas à l’énoncé de politique des trois Conseils (EPTC) a signifié de fait que les examens éthiques devenaient obligatoires pour les universités, pour les étudiant(e)s de deuxième et troisième cycles ainsi que pour

tout partenaire de recherche (EPTC, 1998; Joly, 2002). Cette nouvelle politique émergente a donné lieu à un dialogue à l’échelle nationale qui a eu pour effet de sensibiliser davantage les uns et les autres aux ques-tions de consentement éclairé pour la recherche concernant les peuples autochtones. Les questions abordées se sont avérées être d’une telle complexitéque les organismes subventionnaires fédéraux ont finalement approuvé l’énoncé de politique des trois Conseils sans adopter de résolution visant à définir ce qu’était le programme de recherche concernant les peuples autochtones et quelle était sa finalité. Par la suite, deux ateliers nationaux (Glass) et Kaufert, 1999; Glass et Kaufert, 2001) ont fait ressortir l’étendue de la mésinformation et de l’incompréhension chronique qui régnaient quant aux questions de consentement éclairé pour la recherche auprès des peuples autochtones. Par exemple, la conclusion centrale du second atelier, en 2001, fut que ? au prix d’échanges respectueux et d’efforts considérables, les valeurs traditionnelles des peuples autochtones ne sont pas incompatibles avec l’instauration de relations mutuellement productives [...] ?. (Glass et Kaufert, 2001, p.7)*

L’incapacité à résoudre les questions relatives aux prin-cipes directeurs de l’éthique en recherche concernant les peuples autochtones perdure en raison d’un man-que d’intégration de la science, de l’éthique et de la loi. L’EPTC se fait purement et simplement silencieux en ce qui concerne les points de droit. Cette ignorance évidente de la pertinence de la notion de loi lorsqu’il est question de science et d’éthique est perpétuée par ceux et celles qui considèrent que tous les peu-ples autochtones du Canada forment un groupe ho-mogène dans le cadre de l’application de l’éthique en recherche. Par exemple, Piquemal (2000) reconna?t àla fois l’importance centrale du consentement libre et éclairé et la possibilité d’une application différente dans le cas des peuples autochtones. Néanmoins, on voit la solution comme étant ? applicable à tous ? en ce qui concerne tous les peuples autochtones et axée sur la collaboration et la consultation auprès des auto-rités concernées - en outre, on considère que le con-sentement est dynamique et présent tout au long du processus, et que les données dont disposent les participant(e)s en vue de fournir une rétroaction aux chercheurs sont fonction de la fa?on dont devront être utilisés et diffusés les résultats de recherche. On a fait une supposition grave selon laquelle ? une recherche considérée comme contraire à l’éthique par les com-munautés autochtones représente un risque pour les sciences sociales ? (p. 51)*. Même l’Assemblée des Premières nations défend une position qui élude la complexité des corrélations d’ordre juridique que com-porte le terme générique ? peuples autochtones ?. Elle appuie fortement l’approche dite de l’appropria-tion, du contr?le, de l’accès et de la possession (ACAP) en ce qui concerne les institutions qui désirent mener des recherches auprès des communautés des Premières nations (Day, 2001).laire de l’éthique contemporaine de la recherche avec ses fondements historiques dans la théorie libéraliste et la mé-decine scientifique de l’Occident ? (Fayden et Beauchamp (1986), dans Burgess et Brunger, 2002). On croit souvent que la théorie libérale se caractérise par la même neutralitépolitique et culturelle que la science occidentale, mais il con-vient de revoir minutieusement cette supposition lorsque entrent en jeu des considérations d’ordre transculturel. L’hy-pothèse sous-tendant la théorie libérale, selon laquelle il est nécessaire de faire une distinction aussi bien entre les biens ? publics ? et les biens ? privés ? qu’entre le séculier et le religieux, a tendance à favoriser les communautés et les modes d’organisation sociale de type occidental, tout particulièrement lorsque le domaine culturel est tributaire du secteur privé (Peetus, 2003). Les droits collectifs et commu-nautaires, si chers à bon nombre de communautés des Pre-mières nations, constitueraient-ils tout au plus des biens privés allant de pair avec de simples passe-temps et des préférences personnelles? Même le point de vue de Michael Ignatieff, à savoir sa ? vision disparate de notre territoire en tant que réseau où se chevauchent différentes formes d’auto-nomie politique ?* doit être considérée avec circonspection (Ignatieff, 2000, p. 77). Selon lui, il est vrai de dire que ? notre collectivité a été forgée à partir de l’expérience initiale de la négociation de conditions de règlement entre trois groupes : les Britanniques, les Fran?ais et les Premières nations autochtones. Il en est résulté pour nous une “culture des droits” particulière, et c’est elle qui nous distingue des autres ?(Ignatieff, 2000, p. 14)*. Bien qu’Ignatieff approuve les droits collectifs enchassés dans la constitution canadienne, lors-qu’il y a opposition entre les droits collectifs et les droits individuels, il penche en faveur de ces derniers. Cela, soutient-il, se justifie ainsi : ? Les droits des groupes - en matière de langue, de culture, d’expression religieuse et de territoire - ont une valeur dans la mesure où ils promeuvent la liberté individuelle. ? (Ignatieff, 2000, p. 24)*. Son point de vue sur la nature de l’individualisme vient cependant nuan-cer quelque peu sa prise de position - en effet, selon lui,? notre individualisme à proprement parler est social ?(Ignatieff, 2000, p. 138)*. Cela le rapproche beaucoup plus du point de vue des Autochtones qu’il ne veut l’admettre lui-même. Par exemple, le philosophe cherokee Jace Weaver,épousant en cela l’opinion du professeur Donald Fixico, qui est d’origine à la fois shawnee, sauk, fox, muskogee et séminole, fait valoir que ? les Autochtones ont tendance àavoir une perception “d’eux-mêmes dans la société” plut?t que “d’eux-mêmes et de la société”[...]. ? (Weaver, 1997, p.

39)*. Cette distinction entre ? soi-même dans la société ? et ? soi-même et la société ? mérite que l’on s’y attarde plus attentivement qu’on ne l’a fait auparavant. La question de fond est à vrai dire de savoir si l’on peut attribuer au fait d’adhérer à une culture une valeur intrinsèque ou bien seu-lement accessoire. Par exemple, Will Kymlicka, tout comme Ignatieff et de nombreux autres tenants de la théorie libérale, fait valoir que la raison fondamentale pour laquelle les ? li-béraux occidentaux devraient prendre en compte l’adhésion culturelle est que cela établit les bases sociales sous-tendant l’essor de l’autonomie individuelle, celle-ci étant considérée comme la valeur première du libéralisme ?. (Peetus 2003: p.68; Kymlicka 2001, p. 53, 59-60, 208-209; Kymlicka, 1995, p. 75, 80-84, 87-89, 101)*. évidemment, cela fait en sorte de donner à l’adhésion culturelle une valeur purement acces-

soire, car sa principale utilité est alors de mener à l’auto-nomie individuelle. Dans le cadre de leur discussion sur le consentement éclairé, laquelle s’est avérée avoir une grande portée, Beauchamp et Childress (1983) ont ouvertement admis qu’ils souscrivaient ? au point de vue selon lequel la fonction première du consente-ment éclairé est de protéger et de favoriser l’autonomie individuelle ? (p. 67, italiques ajoutés)*. Charles Taylor, pour sa part, soutient qu’? il n’y a aucun besoin de dé-finir la société libérale uniquement en fonction d’un en-gagement envers l’autonomie individuelle ou la neu-tralité en tant que valeur principale ou supérieure, bien que celles-ci soient importantes ? (Peetus, 2003, p. 75; Taylor et al., 1993, p. 81)*. C. Taylor fait valoir que la société libérale peut être fondée sur une pluralité de biens, les problèmes de nature conflictuelle entre biens étant résolus par le biais de débats publics et démo-cratiques. ? Les politiques libérales doivent être en con-nexion avec les conditions de la prise de décisions véritablement démocratique. [...] Il ne faut pas voir le champ public comme une forme sociale limitant le champ politique, mais plut?t comme représentant lui-même un véhicule des politiques démocratiques. ?(Taylor 1995, p. 287)*. Bien que cette approche puisse être plus à même de répondre aux attentes culturelles des Autochtones, il faut s’attacher à étudier l’incidence de telles considérations tant sur la théorie de l’éthique générale et biomédicale que sur l’éthique concernant la recherche en sciences sociales en particulier. Com-ment s’y prend-on pour décider qu’un principe d’éthi-que biomédicale, par exemple, est de nature à s’en ? accommoder ? ou l’? assimiler ?? à proprement par-ler, les éthiciens peuvent aussi bien s’en tenir aux pré-ceptes du modèle de libéralisme tout en croyant sincère-ment suivre le modèle de type plus ? accommodation ? de Taylor. Autrement dit, de nos jours, nombre de chercheurs peuvent très bien causer plus de tort que de bien en faisant fi de leurs propres principes d’éthique, et ce, sans le vouloir ou sans même s’en apercevoir.

Ces considérations d’ordre théorique, au même titre que les récentes discussions mentionnées précédemment au sujet des études menées à l’instigation des chercheurs, soulèvent nombre de questions irrésolues quant àl’inclusion des peuples autochtones et des Indiens et des Indiennes de plein droit en tant que participant(e)s égaux(les) au programme national de recherche.

Le phénomène de la mondialisation suscite davantage l’in-térêt quant à la fa?on dont s’y prend un pays donné pour gérer les affaires autochtones (Burgess & Brunger, 2002). Dans l’ensemble, le Canada subit une énorme pression pour ce qui est d’élaborer des lignes directrices favorisant la participation des peuples autochtones à la recherche génétique. Jusqu’ici, le Canada a compté sur les déclara-tions et les accords internationaux pour obtenir l’appui des décideurs nationaux (Conley, 2001). Nous sommes d’avis que la recherche éthique pourrait devoir s’arrêter brusque-ment, à moins que l’on s’attache en temps opportun à dé-faire la toile d’ignorance qui sous-tend la composition com-plexe de ceux et celles qui sont inclus dans le terme géné-rique ? peuples autochtones ?. (Se reporter au tableau 1).

Comme l’indique le tableau ci-dessus, le Canada est le

Tableau 1

seul pays à disposer de deux ensembles de lois in-ternes - un pour les Indiens et Indiennes de plein droit et un pour tous les autres. La Couronne, en vertu du paragraphe 91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867, s’est auto-proclamée tutrice légale des Indiens et In-diennes de plein droit. En ce qui concerne l’obtention du consentement éclairé, cela fait en sorte de donner à l’ensemble des Indiens et Indiennes de plein droit, peu importe leur age, un statut similaire à celui de personnes d’age mineur en vertu de la loi. Fayden et Beauchamp (1986) soulignent à ce sujet que ? tous les ordres de pouvoir s’entendent pour dire que, sauf dans des circonstances spéciales, une personne d’age mineur n’est pas en mesure de donner un con-sentement éclairé applicable ou valide, et qu’il faut donc le consentement d’un parent ou d’un tuteur lé-gal pour que cette personne puisse recevoir un traite-ment donné ? (p. 36)*. Le cas du traitement médical est particulièrement préoccupant pour la raison sui-vante : ? Le traitement sans consentement est en soi une faute donnant lieu à des poursuites pour voies de fait. ? (Fayden et Beauchamp, 1986, p. 27)*. Cela signifie que tout médecin ayant un jour ou l’autre traitéun Indien ou une Indienne de plein droit a commis un délit de type voies de fait. Les Indiens et Indiennes de plein droit constituent une classe de personnes con-sidérées comme n’étant pas en mesure de donner leur consentement légal.

Certaines personnes que l’on juge pour le

moins apte, sur le plan psychologique,

à donner leur consentement ne seront pas

considérées par la société comme étant

en mesure de fournir une autorisation va-

lide, que ce soit pour une intervention ou

une mesure générale ou particulière. En

règle générale, on juge cette restriction

légitime parce que ces gens appartien-

nent à une catégorie de personnes qui,

pour des raisons juridique, politiques ou

de convention sociale, ne peuvent assu-

mer la responsabilité des conséquences

de leurs décisions [même si certaines de

ces personnes font montre des aptitudes

psychologiques requises]. (Fayden &

Beauchamp, 1986, p. 292)*.

Au Canada, nous faisons face à une situation unique en son genre en ce sens que les personnes appartenant à une catégorie donnée, dont la majoritédes membres possèdent les ? aptitudes psychologiques requises ?, de nos jours encore, ? de par la loi, [...] ne peuvent assumer la responsabilitédes conséquences de leurs décisions ? - et c’est le cas des Indiens et Indiennes de plein droit. Cette situ-ation anormale n’est pas le simple fruit du hasard - des raisons historiques viennent l’étayer. En fait, la Loi sur les Indiens tire son origine d’une loi de 1857 intitulée : L’Acte pour encourager la civilisation graduelle des tribus sauvages en cette Province [...]. Il importe de ne pas perdre de vue l’esprit et la volontédu législateur sous-tendant l’adoption d’une telle loi historique si l’on veut comprendre la place qu’occupent les Indiens et Indiennes de plein droit dans le Canada d’aujourd’hui. Nous serions d’avis, contrairement à la croyance populaire, que cette loi visait à l’origine non pas à protéger les Indiens et les Indiennes, mais plut?t à protéger la classe dominante contre ceux-ci.Alexander Morris, qui fut l’un des principaux négociateurs de traités pour le gouvernement, a commenté le système de réserves indiennes de fa?on on ne peut plus franche. Par exemple, il a déclaré de manière tout à fait explicite que ? le système canadien des réserves de bande a tendance àamoindrir la force d’attaque des tribus indiennes, s’il advenait qu’un jour elles donnent des signes d’agitation ? (Morris, 2000, p. 288)*. Cela, a-t-il précisé, est de beaucoup préférable aux grandes réserves centralisées qu’on retrouve aux états-Unis.? Selon moi, le système canadien consistant à attribuer des réserves à une ou plusieurs bandes dans les localités [vastement dispersées] où elles ont l’habitude de vivre est bien meilleur que le système étatsunien, en vertu duquel des tribus entières sont établies dans de grandes réserves [...] dont la fragmentation s’est si souvent soldée en guerres indiennes. ?(Morris, 2000, p. 288)*. Il ne fait aucun doute que le système canadien de réserves a été créé, au moins en partie, pour affaiblir les Indiens et les Indiennes dans l’? éventualité impro-bable ? de soulèvements. En fait, les réserves, de pair avec leurs chefs et leurs conseils de bande, ont été con?ues en vue d’exercer un contr?le sur les Indiens et les Indiennes. Au sujet des chefs plus particulièrement, A. Morris a décrit ? combien il est avantageux pour la Couronne de traiter avec un si grand nombre de responsables indiens, d?ment reconnus comme tels, et qui peuvent acquérir un sens approprié des responsabilités qu’ils ont envers le gouvernement ? (Morris, 2000, p. 287)*. Morris nous a fait part de paroles prononcées lors de négociations de traité :

Les chefs doivent être respectés; leur peuple

doit les tenir en haute estime. [...] Les chefs et

les dirigeants ne seront pas facilement écar-

tés. Lorsqu’un traité est signé, ceux-ci devien-

nent des serviteurs de la Couronne; il leur in-

combe d’essayer de faire régner l’ordre dans

leur peuple. (Morris, 2000, p. 206)*.

Les états-Unis ont utilisé la force pour arriver à leurs fins; le Canada s’est efforcé d’obtenir les même résultats, mais, dans sa fa?on typiquement canadienne de faire les choses pourrions-nous ajouter, à coup de lois et de traités.

C’est au début des années 1950 que l’on a commencé à met-tre l’accent sur le consentement éclairé en matière de recher-che chez l’humain, c’est-à-dire peu de temps après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la découverte que des expérien-ces avaient été faites sur des êtres humains, lesquelles, nous le savons maintenant, ont été menées au Canada aussi bien qu’en Allemagne et qu’aux états-Unis. ? Les atrocités perpé-trées par les Nazis et les cas célèbres d’abus commis sur des cobayes humains aux états-Unis ont amené d’aucuns à s’in-terroger sur le degré général de confiance que l’on pouvait accorder à la profession médicale. L’intérêt accru soulevé par le consentement éclairé dans le domaine des soins médi-

10

caux, dans la seconde moitié du XX e siècle, peut tout aussi bien être attribué aux forces sociales complexes ayant modifié le r?le et le statut de la médecine aux états-Unis qu’à une réaction face à l’évolution de procédures légales particulières. ? (Fayden & Beauchamp, 1986, p. 87)*. En fait, l’expression ? consentement éclairé ? elle-même a été ? incluse dans la jurisprudence en 1957 ? (Fayden & Beauchamp, 1986, p. 87)*.

Il faut mettre un terme à la dérobade que l’on observe au Canada en ce qui concerne la recherche chez les Indiens et les Indiennes de plein droit. En 1982, le Canada s’est doté d’une Charte des droits et libertés pour protéger ses citoyens et ses citoyennes - malheureusement, celle-ci ne s’applique pas aux Indiens et Indiennes de plein droit. Et cette charte ne donne à qui que ce soit au Canada, qu’il s’agisse d’un chercheur ou d’un médecin, un droit absolu de venir violer cet état de parfaite ? infantilisation ? dans lequel se retrouvent les Indiens et les Indiennes de plein droit en vertu de la Loi sur les Indiens. Il faut s’attaquer de front aux répercussions qu’a sur l’éthique en recherche cette distinction constitutionnelle consistant en une fiction juridique que constitue la dénomination ? Indiens et In-diennes de plein droit ?. Même si nous voulons tous croire que les lignes directrices de l’éthique en recherche sont universelles et qu’une recherche effectuée dans les rè-gles doit être à la fois éthique et légale, il reste qu’au Canada cela demeure une utopie. S’il faut que soit main-tenue en l’état la loi Suprême du Canada, à savoir la Cons-titution, alors on ne pourra atteindre les objectifs que l’on s’est fixés quant à la recherche faite dans les règles lorsque celle-ci concerne les Indiennes et les Indiennes de plein droit, du moins jusqu’à ce que l’on réussisse à résoudre la question de la séparation coloniale qui fait la distinction entre les Indiens et les Indiennes de plein droit et le reste de la société. Si, dans les faits, le Canada est bel et bien une société multiculturelle, alors peut-être faudrait-il cesser de craindre les ? Indiens et les Indiennes ?.

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Cinq ans après la mise en ?uvre de l’énoncé de politi-que des trois Conseils : éthique de la recherche avec des êtres humains (EPTC), il persiste du mécontente-ment quant au caractère approprié des lignes directri-ces relatives aux évaluations éthiques lorsque les su-jets examinés le sont au moyen de méthodologies de recherche qui ne relèvent pas du domaine des essais cliniques biomédicaux. Au c?ur de cette insatisfaction, il y a au moins trois grandes questions fondamentales :menaces per?ues pour l’autonomie des chercheurs qui mènent l’enquête scientifique, accent mis sur la recher-che qui vise explicitement à profiter à la société et degréde correspondance entre le processus d’évaluation éthi-que proprement dit et les différentes approches de re-cherche. Ces aspects soulèvent de la controverse et menacent la collégialité au sein de la communauté des chercheurs. Il s’agit de problèmes inhérents aux lignes directrices et procédures contenues dans l’EPTC. Cha-que problème présente un défi considérable du point de vue du processus d’évaluation éthique.

La mise en ?uvre d’une série universelle de lignes di-rectrices pour tous les types de recherche avec des êtres humains a radicalement changé le processus d’évalua-tion éthique pour les chercheurs en sciences sociales et humaines (Mueller et Lupker, 2003, Sanders, 2003). Tan-dis que ces chercheurs se fondent sur une grande va-riété d’approches de recherche découlant d’une diver-sité de paradigmes et de méthodologies, les évaluateurs spécialisés en éthique prennent leurs décisions en se basant sur une série de lignes directrices et de procédu-res formulées à partir d’un paradigme positiviste médi-cal strict basé sur des expériences cliniques (ACPPU,1997, FCSHS, 1997, et van den Hoonaard, 2001). Jus-qu’à présent, rares ont été les théoriciens qui se sont intéressés à la question de l’incompatibilitéparadigmatique et méthodologique du travail du cher-cheur et des lignes directrices de l’EPTC.

Le but du présent mémoire est de décrire comment la perspective paradigmatique des lignes directrices et pro-cédures exposées dans l’EPTC influe sur une proposi-tion de recherche présentée par un chercheur en scien-ces sociales et humaines aux fins d’une évaluation éthi-que. Premièrement, nous nous penchons sur le lien entre les grands paradigmes de recherche et les supposi-tions méthodologiques qui y sont associées et le pro-cessus de recherche et la nature des lignes directrices et procédures de l’EPTC. Deuxièmement, nous expli-quons la différence entre une ? méthode ? et un ? para-digme ?. Troisièmement, nous décrivons l’effet de ces

par Connie H. Nelson et Dennis H. McPherson

L’évaluation éthique : les Comités d’éthique de la re-cherche devraient-ils se concentrer sur l’approche ou le

paradigme?

paradigmes du point de vue de l’indépendance de la re-cherche universitaire, des analyses du rapport risques-avantages et du consentement éclairé dans le contexte du processus d’évaluation éthique. Finalement, nous fournis-sons des exemples pour montrer que ces paradigmes distincts n’aboutissent pas à des conclusions identiques et que leurs résultats peuvent se compléter et améliorer la compréhension.

Paradigmes : le processus de recherche et l’EPTC Les paradigmes. L’une des questions clés que l’on se pose au sujet de la recherche est une question politique/juridique, à savoir ? à qui appartient la connaissance? ?et, par voie de conséquence, ? Qui définit la réalité? ?(Reason, 1994, p. 325). Les paradigmes et leurs métho-dologies connexes ne sont pas neutres et servent simple-ment à définir la ? vérité ? inhérente à ces méthodologies (J. Smith, 1990). Pour répondre à ces questions, il est im-pératif que toute évaluation éthique commence par une solide compréhension des paradigmes sur lesquels re-pose la recherche, ainsi que des stratégies d’enquête et des méthodes spécifiques qui y sont reliées. Les ques-tions clés abordées dans les évaluations éthiques décou-lent des perspectives paradigmatiques sur lesquelles re-posent toutes les approches de recherche. Les paradig-mes englobent des prémisses épistémologiques, ontolo-giques et méthodologiques (Guba, 1990) dans leur tenta-tive de décrire une réalité. Les différences sont immuables et insolubles. Ceci dit, le choix des paradigmes n’est ja-mais pur (L. Smith, 1990). On fait plut?t une distinction en-tre les approches de recherche acceptables, à savoir si elles sont quantitatives ou qualitatives. à l’intérieur de ces approches, il faut résoudre le problème difficile consistant à harmoniser les positions contradictoires du paradigme positiviste et du paradigme interprétatif/critique/de défense d’intérêts particuliers. Ce qui ajoute à la confusion, c’est que ces grands paradigmes continuent chacun d’avoir une multitude de noms. Avramidis et Smith (1999) fournissent un résumé de ces appellations. Par exemple, le terme ‘pa-radigme positiviste’ désigne aussi les approches postpositivistes, expérimentales, quasi-expérimentales,corrélationnelles et quantitatives et le paradigme interpré-tatif inclut le constructionnisme, la recherche naturaliste, la phénoménologie, l’herméneutique, l’interaction symboli-que, ainsi que des approches ethnographiques et qualita-tives. Le paradigme critique/de défense d’intérêts englobe la théorie critique, le néomarxisme, le féminisme, des ap-proches de Freire, l’action participative et l’action transformative. De plus, il existe des arguments justifiant l’adoption d’autres approches, telles que des méthodolo-

gies autochtones, ce qui montre bien que cette liste n’est pas exhaustive. Pour limiter l’étendue de la dis-cussion, nous mettons l’accent sur les paradigmes positivistes et interprétatifs en tant qu’exemples des paradigmes implicites aux approches quantitatives et qualitatives appliquées dans le domaine de la re-cherche en sciences sociales.

Lorsqu’on examine les différences entre les paradig-mes positivistes [quantitatifs] et interprétatifs [qualita-tifs], il est clair que l’intervention représente la carac-téristique clé du positivisme et a le plus grand impact sur la méthode scientifique. Selon la perspective po-sitiviste, toute recherche de connaissances porte sur une réalité singulière et tangible qui attend d’être dé-couverte et qui peut être divisée en unités distinctes que le chercheur peut ensuite étudier séparément; le chercheur est objectivement séparé de ses observa-tions, les lois naturelles peuvent être généralisées, la causalité est linéaire et l’enquête est libre de va-leurs. (Lincoln et Guba, 1985, Neuman, 2003). Le but ultime est de prédire et de contr?ler des événements. Les principales méthodologies appliquées consis-tent à varier les conceptions expérimentales et d’enquête.

Par contraste, en ce qui concerne le paradigme inter-prétatif, il y a de nombreuses traditions méthodologi-ques, qui présentent chacune des variations au cha-pitre des techniques, de l’épistémologie et des ca-dres théoriques appliqués (Evertz, 2001). Pour répon-dre aux questions dans le domaine des sciences sociales et humaines, on mène des études empiri-ques systématiques par l’application de nombreu-ses approches faisant intervenir différentes perspec-tives théoriques. Ainsi, la recherche de connaissan-ces selon un paradigme interprétatif accepte de mul-tiples vérités selon les contextes culturels, sociaux et politiques, des interprétations qui découlent de con-textes spatio-temporels précis, l’insécabilité du cher-cheur et de son domaine d’étude et la réciprocité des événements déterminants de sorte que les causes et effets se confondent entièrement. En effet, la valeur attribuée aux constatations tangibles dépend du con-texte (Upshur, 2001). [traduction] ? Les chercheurs qualitatifs sont des bricoleurs; ils apprennent à ac-complir avec efficacité de nombreuses activités, àconsulter une variété de sources et à se contenter de ce qui leur tombe sous la main ? (Neuman, 2003, p. 147). La meilleure fa?on de décrire la recherche effectuée au moyen d’un paradigme interprétatif est de dire qu’il s’agit d’un processus de va-et-vient entre les questions de recherche qui se profilent, le déve-loppement du concept de recherche et la collecte des données, le tout se déroulant dans un processus transformatif. Tout se produit simultanément et rien n’est prédéterminé. Le résultat de la recherche est d’améliorer la compréhension de ce qui se passe. Si, une fois finalisées, les données présentées doi-vent refléter le point de vue des participants à la re-cherche, il est nécessaire d’appliquer, dans le cadre de l’étude, un paradigme interprétatif assorti d’une approche qualitative; elle ne peut utiliser un paradigme po-sitiviste accompagné d’une approche quantitative ni un pa-radigme positiviste assorti de données qualitatives. Un paradigme interprétatif est [traduction] ? une méthode d’analyse sociale qui définit les contours matériels des vies de personnes ? et contraste avec ? le travail intellectuel qui se fait dans la tête, comme si les corps n’existaient pas ?(Campbell, 2003, p. 4 et 13). Dans la recherche qualitative, le chercheur s’engage dans le domaine d’étude sélectionnécomme un apprenant, et non pas comme l’expert de la re-cherche quantitative qui décide à l’avance du cadre d’étude, du choix et de la définition des variables et du processus d’échantillonnage.

Lorsqu’elle est utilisée en tant que fondement des lignes directrices et procédures de l’EPTC, la recherche positi-viste présente des faiblesses en ce sens qu’elle n’est pas aussi infaillible et uniforme qu’on le croit généralement. Il y a une perception que les essais cliniques biomédicaux sont prévisibles puisque les procédures appliquées sont nor-malisées, alors qu’inversement, la recherche en sciences sociales et humaines est reconnue comme une discipline complexe, dynamique et à facettes multiples, au plan de ses construits méthodologiques. Or, de plus en plus, les limites du paradigme positiviste sont exposées. Les pro-cessus appliqués dans le cadre de la recherche reposant sur un paradigme positiviste sont beaucoup plus ? vagues ?qu’on ne le reconna?t généralement. Par exemple, la re-cherche dans le domaine de la santé publique est un do-maine où l’on reconna?t de fa?on croissante qu’il y a des limites. [traduction] ? Les données scientifiques peuvent fournir des conclusions opposées, même si à la surface les méthodes utilisées sont assez similaires, alors qu’en réalité elles sont assez différentes à des niveaux plus pro-fonds, où de nombreux choix s’offrent aux chercheurs pour ce qui est des critères, des règles d’inférence et d’autres éléments de la méthodologie (Weed, 1997, p. 121). Par ailleurs, Weed (1997) souligne que les critères servant àévaluer des hypothèses sont influencés par les études et le perfectionnement professionnel qu’a suivis le chercheur et par ses normes culturelles et ses idéologies politiques. De plus, il y a certains facteurs inhérents au processus de re-cherche positiviste lui-même qui contribuent à la fragilitédes résultats. Ces facteurs incluent des erreurs aléatoires, les techniques statistiques méta-analytiques utilisées, des erreurs systématiques (préjugées mal définies ou erreurs de mesure), des biais de sélection et des variables confusionnelles. Par contraste, la recherche qui est effec-tuée selon un paradigme interprétatif peut souvent com-penser pour le terme d’erreur à l’aide de modèles statisti-ques. Le chercheur peut accro?tre la signification statisti-que en éliminant davantage le contexte, mais cela risque de réduire la signification utile. De plus, les études interpré-tatives/qualitatives peuvent tenir compte de la signification de la variance par association. De plus, ces études peuvent améliorer la compréhension en réponse à une question de recherche lorsqu’il y a sous-détermination dans l’acquisi-tion des données pour des raisons statistiques, telles que le choix du modèle, ou à cause de variables non reconnues (Lavery et al., 2003).

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Les paradigmes et l’EPTC

T el que mentionné, les lignes directrices et procédu-res de l’EPTC reposent sur un paradigme positiviste basé entièrement sur les méthodes d’expérimenta-tion et de recherche-sondage utilisées couramment dans la recherche biomédicale. Pour explorer davan-tage cette question, supposons, pendant un instant, que les suppositions positivistes suivantes sont cel-les qui servent de fondement aux lignes directrices et procédures de l’EPTC : les sciences biomédicales, sociales, humaines et naturelles ont des objectifs semblables en ce qui concerne la formulation de lois pouvant être appliquées de fa?on générale pour faire des prévisions et fournir des explications, les diffé-rences méthodologiques ne nécessitent que de lé-gers ajustements pour s’aligner, l’expérimentation scientifique peut se faire indépendamment de la théo-rie, les associations sont externes à la fois par rap-port à l’enquêteur et par rapport aux objets d’étude, le langage scientifique est exact et formel, et la signifi-cation est distincte des faits. Il est utile de fournir ici un bref historique pour montrer comment on en est arrivé à ces suppositions.

Des aspects comme le consentement volontaire de participer à de la recherche, à un exercice de validitéscientifique, à des risques injustifiés et à l’évaluation de valeurs sociétales trouvent leur origine dans les règles d’éthique du Code de Nuremberg. Ce code a eu d’importantes conséquences en ce sens qu’il a créé un précédent pour l’élaboration de la Déclara-tion universelle des droits de l’homme par les Na-tions Unies en 1948 et la Déclaration de Helsinki de 1964 adoptée par l’Organisation mondiale de la santé. Lavery et al. (2003) affirment que le document de Hel-sinki [traduction] ? est devenu une sorte de constitu-tion mondiale pour la recherche médicale ? (p. 2-3). Par conséquent, tous ces documents ont été utilisés par la American Medical Association (AMA) pour for-muler des lignes directrices déontologiques s’appli-quant à la recherche clinique. Les lignes directrices de l’AMA ont été utilisées au moment de l’élaboration de la politique canadienne sur l’éthique contenue dans l’EPTC. [traduction] ? Essentiellement, les con-seils [canadiens] ont proposé que la constitution des comités d’éthique de la recherche se fasse confor-mément aux normes énoncées dans la législation adoptée récemment aux états-Unis, en vertu de la-quelle les comités doivent inclure au moins deux ex-perts scientifiques, un expert de l’éthique, un avocat (mais non pas le conseiller juridique de l’université), et un membre non affilié venant de la collectivité. La normalisation opérationnelle prévoyait notamment l’adoption de mécanismes pour assurer l’examen de la validité scientifique des protocoles de recherche, ainsi que des exigences précises portant sur des aspects comme la tenue de dossiers, les procédu-res d’appel et l’accélération des examens ?(Kondro,1997).Ensemble, les efforts déployés à l’échelle mondiale pour éviter le genre d’atrocités commis au nom de la recherche durant la Seconde Guerre mondiale, principalement dans les domaines de la recherche médicale, ont influencé pro-fondément les lignes directrices et procédures éthiques auxquelles doivent se conformer les chercheurs modernes (Berg, 1998, van den Hoonaard, 2002). Les éléments fon-damentaux du processus d’évaluation éthique – le consen-tement éclairé, la confidentialité et la protection des rensei-gnements personnels, la qualité de la recherche et l’ana-lyse des rapports risques-avantages – sont autant de cons-truits sociaux issus d’un processus de recherche compor-tant des normes et des valeurs. à l’époque de la formulation du Code de Nuremberg, le terme ? expérience ? était sim-plement synonyme de ? recherche ?, comme en témoigne le langage utilisé dans les documents. Comme l’a affirméSmith (1997) en citant Greenfield : [traduction] ? Le langage est un dialecte ayant sa propre armée et sa propre marine ?(p. 196). Les principes commencent ainsi : [traduction] ? l’ex-périence devrait… ?. De même, la Déclaration de Helsinki porte sur la recherche et les expériences biomédicales. La recherche est une activité culturelle et, par conséquent, les valeurs et les normes qui étaient répandues à l’époque parmi les chercheurs correspondaient assez bien aux préoccupa-tions éthiques de cette même époque. Quoi qu’il en soit, dans l’EPTC, le langage continue de restreindre et de con-ceptualiser la nature du processus de recherche. Par exem-ple, l’EPTC utilise des mots comme sujet humain plut?t que participant et protocoles plut?t que processus. De plus, l’EPTC interprète étroitement la justice comme une ? justice distri-butive ? dans le contexte de la sélection des bassins d’échantillonnage d’êtres humains, en ce cens que la pos-sibilité de participer à la recherche est protégée, mais que cette participation n’est pas imposée ind?ment. Toutefois, d’une fa?on similaire, le document EPTC reflète les valeurs qui dominaient parmi les savants au moment de son élabo-ration. Par conséquent, les lignes directrices et procédures de l’EPTC correspondent davantage à un paradigme positi-viste [quantitatif] et continuent de présenter de nombreux défis pour les chercheurs appliquant un paradigme inter-prétatif [qualitatif] (Adler et Adler, 2002, Kellner, 2002, van den Hoonaard, 2002). Le processus de formulation de normes semble limiter la reconnaissance de la contribution que peut apporter, au savoir de la société, la reconnais-sance des différences paradigmatiques dans les appro-ches de recherche.

Méthodes et paradigmes

De nouveau, tel que mentionné plus haut, l’une des erreurs que l’on peut commettre lorsqu’on effectue une évaluation éthique est de considérer qu’une méthodologie qualitative, utilisée pour la collecte de données, est identique à une méthodologie qualitative correspondant au paradigme interprétatif [qualitatif]. Si les membres d’un comité d’éthique de la recherche (CéR) ne comprennent pas cette distinc-tion, il sera difficile pour eux de comprendre pourquoi certaines évaluations éthiques utilisant une méthodologie qualitative satisfont à tous les critères relatifs aux évaluations éthiques alors que d’autres n’y parviennent pas. Dans le domaine de la recherche, le terme qualitatif a un double sens. En effet, l’expression ? qualitatif ? peut désigner soit

la méthode de collecte des données à l’intérieur d’un paradigme, soit un paradigme de recherche interprétatif particulier dans le domaine de la collecte des données.à des fins de comparaison, le terme quantitatif peut désigner l’analyse statistique de données dans des catégories prédéterminées ou l’exploitation statistique et numérique de données illimitées. Ainsi, tandis que les données réunies dans le cadre d’un paradigme interprétatif formulé par un scientifique social sont essentiellement qualitatives, les données peuvent également être quantitatives, et vice versa, c’est-à-dire que les données quantitatives réunies selon un paradigme positiviste peuvent également être qualitatives. On peut se servir d’un étude de cas à titre d’exemple. Si l’étude est menée selon un paradigme positiviste, en général, les questions ouvertes qui seront posées durant l’entrevue sont déterminées avant celle-ci et l’entrevue se déroule typiquement dans un milieu spécial préétabli à l’écart de l’environnement quotidien normal du participant à la recherche. De l’information détaillée et unique peut être réunie au sujet du cas, peu importe qu’il s’agisse d’un individu, d’un groupe ou d’une organisation (micro, mezzo ou macro), mais les données restent dans des limites étroites, sans contexte. Une analogie serait de dire que l’on conna?t un poisson en l’examinant alors qu’il est conservé dans du formaldéhyde. On arrivera peut-être à déterminer quelle est la structure anatomique unique du poisson et se faire une idée de certains aspects de sa vie, mais on ne peut pas savoir comment de son vivant, le poisson interagissait avec son habitat, quelles sont les interac-tions de ce type de poisson au sein de l’espèce et avec d’autres espèces et quels sont ses mécanismes de défense. Donc, on peut accumuler des renseignements très détaillés dans le cadre d’une étude de cas effectuée selon un paradigme positiviste, mais il s’agira toujours d’un cas sans contexte. Par contraste, lorsque les études de cas se font selon un paradigme interprétatif, où la signification provient de l’étude proprement dite du cas (individu, groupe, organisation ou état) dans son environnement, on pose différents types de questions de recherche et la connaissance qu’on acquiert est différente puisqu’elle résulte d’une compréhension du contexte. Pour comprendre la qualité expérientielle du bien-être d’un individu il faut [traduction] ? … examiner la perception qu’a une personne de sa vie en tenant compte de ses propres normes ? (Diener et Suh, 1997, p. 191). Le chercheur qui entre dans l’environnement de recherche et qui a une interaction avec le participant à la recherche crée une étude de cas fondée sur un paradigme interprétatif [qualitatif]. Le sens et la signifi-cation résultent de l’interaction. La théorie repose solidement sur les données recueillies.

Le paradigme positiviste peut avoir une influence géné-ralisée et difficile à contrer sur la méthodologie de la recherche même lorsque le chercheur informe le CéR que la recherche est menée conformément à un para-digme interprétatif. Ellis (1995) et Fine (1994) montrent tous les deux combien difficile il est d’abandonner le paradigme positiviste même lorsqu’on admet que l’on applique un paradigme interprétatif [qualitatif]. Fine donne de nombreux exemples où des chercheurs appli-quant un paradigme qualitatif ont continué à objectiver le sujet étudié plut?t que d’établir un lien réciproque entre eux et les participants. Ellis décrit comment au nom de la science, on s’est approprié des travaux de certains cher-cheurs et purifié les expériences pour éliminer ? l’ambi-gu?té, la complexité et les aspects contextuels des expériences ? et que le but était ? de découvrir une cul-ture homogène existant en vase clos séparée du chercheur ? (p. 94).

Les paradigmes et le processus d’évaluation éthique de la recherche

Il y a plusieurs décennies, Glaser et Strauss (1966) ont remis en question [traduction] ? l’applicabilité des canons de la recherche quantitative comme critères permettant de juger la crédibilité de la recherche et de l’analyse qua-litatives ? (p. 56). Dans le présent mémoire, nous allons plus loin en nous demandant si les ? canons ? du posi-tivisme peuvent être utilisés dans les évaluations éthi-ques de paradigmes interprétatifs comme ceux relevant du constructionnisme, du féminisme, de la recherche-action participative (RAP), du pragmatisme et de la théorie critique. Même s’il y a des indications dans les lignes directrices de l’EPTC qu’un effort a été fait par les auteurs pour tenir compte de la diversité des paradig-mes et des méthodologies connexes pouvant être appli-qués, les mécanismes décrits dans l’EPTC, de par le choix de la terminologie utilisée, l’inclusion du principe du caractère exceptionnel et la préférence pour l’unifor-mité des procédures, vont à l’encontre de toute intention de créer un équilibre dans le processus d’évaluation éthi-que. De plus, la section renfermant les lignes directrices sur l’observation en milieu naturel montre à quel point le paradigme interprétatif est mal compris. Or, si l’on ne comprend pas clairement ce qui distingue les paradig-mes positivistes des paradigmes interprétatifs, il ne peut y avoir de solide processus d’évaluation éthique de la recherche.

Pour chaque paradigme, l’examen d’évaluation éthique est différent. à cause du pluralisme paradigmatique, un important débat entoure les procédures d’évaluation éthi-que clés. Les paradigmes déterminent l’information dont dispose un chercheur et qu’il peut soumettre à un pro-cessus d’évaluation éthique. Il est important de bien com-prendre et de respecter les différences épistémologiques qui distinguent les approches qualitatives et quantitati-ves, ne f?t-ce que pour simplement discuter des lignes directrices et des procédures que suivra l’évaluation éthi-que. De même, la mesure dans laquelle un CéR com-prend l’importance cruciale que revêt la méthodologie pour ce qui est de la nature, de l’étendue et de la signifi-cation de l’information qui lui est soumise dans le cadre d’une évaluation éthique influe sur l’analyse et l’interpré-tation de cette information et les conditions liées à l’octroi des approbations. Par exemple, l’approche quantitative souligne l’universalité des normes et, au moyen d’une généralisation, élimine le contexte fourni par les détails particuliers. Par contraste, les approches qualitatives sont

complexes et sont aussi variées idéographiquement que l’ensemble des idiosyncrasies de la nature hu-maine. Lorsque le processus d’évaluation éthique embrasse ces contrastes immuables en tant que ca-ractéristiques méthodologiques, l’inclusion d’une grande variété de chercheurs appliquant de nombreu-ses approches différentes permet d’éviter l’omission d’aspects clés de la diversité dans le monde social àcause de variables ou de préjugés épistémologiques non exprimés ou non reconnus. Dans le contexte des évaluations éthiques, il ne s’agit pas de se demander quand les approches qualitatives de la recherche se-ront uniformisées, car la nature intrinsèque du para-digme de recherche interprétative [qualitative] exclut la normalisation. La précision et la rigueur de la recher-che déterminent la richesse du texte et des observa-tions dans un contexte fluide. Une approche qualita-tive contraste vivement avec les approches quantitati-ves, caractérisées par leurs définitions a priori, tech-niques standard, données numériques, analyses sta-tistiques et répétitivité universelle.

Le processus d’évaluation éthique de la recherche décrit dans l’EPTC est interventionniste et reflète la forte influence de la perspective positiviste. Dans une évaluation éthique de la recherche, on procède à un classement des priorités : examen de la qualité de la recherche, décisions concernant la proportionnalitédes risques et des avantages, et détermination d’un processus approprié visant à obtenir des consente-ments éclairés. Mais l’EPTC renferme de nombreux compromis qui pour l’essentiel sont présentés comme devant répondre aux écarts qui existent entre la re-cherche biomédicale et la recherche clinique, d’un c?té, et la recherche en sciences sociales et humaines, de l’autre. Cette division simpliste obscurcit fortement le processus d’évaluation éthique. Les exceptions et les compromis que l’on retrouve à différents endroits dans l’EPTC montrent que les auteurs ne comprennent pas réellement les influences très différentes qu’exercent les paradigmes positivistes et interprétatifs sur le pro-cessus de recherche. Qui plus est, à cause des tenta-tives faites pour contrer les vives objections soule-vées par les chercheurs en sciences sociales et hu-maines qui s’opposent à l’inclusion de l’examen criti-que par des pairs au processus d’évaluation éthique, ces compromis ont créé des liens artificiels entre la recherche universitaire, les risques et avantages et le consentement informé. Il en a résulté une situation des plus confuses qui complique encore davantage l’établissement de liens cohérents entre les paradig-mes et le processus d’évaluation éthique.

Examen critique indépendant par des pairs

Au c?ur des préoccupations soulevées par les cher-cheurs et particulièrement ceux en sciences sociales et humaines, il y a la question de l’inclusion de l’exa-men critique par des pairs au processus d’évaluation éthique. Au premier atelier national sur l’éthique (1989), [traduction] ? les participants ont convenu que l’exa-men scientifique et l’examen éthique devraient être combinés (Miller, 1990, p. 30). De plus, on s’accordait pour dire que le [traduction] ? processus d’examen scientifique doit se faire au niveau local, en tant que partie intégrante de l’éva-luation éthique ? (Miller, 1989). Mais contrairement à ce qui se fait dans le contexte de l’évaluation éthique, il y a une tradition établie en sciences sociales et humaines selon laquelle l’exa-men de la qualité effectué par les pairs se fait par la publica-tion de résultats plut?t qu’à travers un processus d’évaluation éthique. Par conséquent, la politique sur l’éthique contenue dans l’EPTC a le potentiel d’agir comme mécanisme de con-tr?le du processus traditionnel d’examen par les pairs en ren-dant des décisions ? non approuvé ? fondées entièrement sur le mérite scientifique de l’examen. Pour le scientifique en sciences sociales, un examen perd de sa rigueur universi-taire lorsqu’il est accompli par un comité d’évaluation éthique composé d’un assortiment de membres, tels des représen-tants de la collectivité et des avocats, plut?t que par un groupe défini plus étroitement de collègues érudits dans une disci-pline universitaire particulière.

Cette divergence dans les perspectives entre les chercheurs dans le domaine biomédical et les chercheurs en sciences sociales et humaines trouve son origine dans un précédent historique établi dans le domaine de la recherche expérimentale positiviste, dont les membres voient les critères d’éthique comme des procédures plut?t que comme des principes. [traduction] ? Dans le cas de la recherche empirique, un jugement porté sur la qualité de la recherche était en fait un jugement porté sur la méthodologie; les études valides sont celles dont les procédures sont correctes, les études boiteuses sont celles dont les procédures laissent à désirer ? (J. Smith, 1990, p. 169, Greene, 1990). Selon ce point de vue, la recher-che n’est pas conforme aux principes de l’éthique à moins d’avoir un solide mérite scientifique; une bonne étude scientifique en est une qui repose sur des procédures bien définies. Freedman (1987) affirme en citant Rutstein : ? On pourrait accepter comme une maxime qu’une étude mal con?ue ou con?ue de fa?on erronée à laquelle participent des sujets humains – une étude qui ne pourrait jamais produire des données scientifiques pertinentes (c’est-à-dire des ob-servations reproduisibles) par rapport à la question à l’étude –est par définition contraire à l’éthique. De plus, lorsqu’en soi, une étude est invalide scientifiquement, toutes les autres considérations éthiques deviennent superflues ? (p. 7). En d’autres termes, la validité scientifique est le critère par excel-lence. Toutefois, un grand nombre des méthodologies acceptées et nouvelles dans le domaine de la recherche en sciences sociales et humaines ne sont pas procédurales a priori. Par exemple, dans le contexte de méthodologies comme la phénoménologie, la RAP (recherche-action participative), les études de cas, la recherche-action et les études exploratrices, les questions de recherche, le cadre de référence théorique, les techniques d’échantillonnage, les méthodes de collecte des données et le choix des techniques d’analyse de celles-ci découlent du processus de recherche. Par exemple, un chercheur en sciences sociales qui étudie des questions d’injustice et d’oppression sociales, d’un point de vue qualitatif utilisant un paradigme interprétatif, ne dispose pas d’une hypothèse définitive ni d’un cadre théorique prédéterminéguidant sa recherche, ni de techniques d’échantillonnage ou d’instruments précis qu’il peut présenter au comité d’évaluation éthique pour lui prouver que des recherches sont effectivement

Les lignes directrices et les procédures de l’EPTC sem-blent donner la préférence à la présentation d’une proposi-tion décrivant un processus de recherche prévisible et sta-ble fondé sur la randomisation. Si, dans le cadre d’une évaluation éthique, les critères découlent strictement de la perspective positiviste, toute présentation décrivant un pa-radigme interprétatif est insuffisante. Le CéR risque d’affir-mer que de l’information manque. Dans ces circonstan-ces, le chercheur devra soumettre des renseignements additionnels. Donc, dans ce cas-là, le problème est que le chercheur n’a pas préparé à fond toutes les phases de la conception de l’étude. Les situations où le CéR est le plus susceptible de faire cette constatation sont celles où les paradigmes ne constituent pas l’élément central de la pro-position de recherche qui lui est soumise pour étude. Risques et avantages

Les décisions prises par un CéR au sujet du rapport risques-avantages ne peuvent être séparées des paradig-mes. Quelques exemples des exceptions et compromis contenus dans l’EPTC peuvent servir à illustrer le fait que les décisions de l’évaluation éthique sont indépendantes de la nature des paradigmes qui délimitent le processus de recherche. Voici un premier exemple : ? D’une fa?on générale, les CéR ne devront pas demander à des pairs d’évaluer les projets en sciences humaines et sociales entra?nant tout au plus un risque minimal ? (EPTC, 1998, p. 1.6). On pourrait supposer que la recherche qui présente un risque minimal ne doit pas nécessairement être consi-dérée comme valant la peine d’être examinée par des pairs, et que la recherche en sciences sociales et humaines pré-sente un risque minimal. Cette affirmation montre que la recherche en sciences sociales et humaines est mal com-prise et témoigne de la forte influence qu’exercent les para-digmes et les méthodologies connexes sur la nature du processus d’évaluation éthique. Ce compromis peut ame-ner les chercheurs à accorder la préférence à des sujets que les comités d’éthique de la recherche considèrent comme étant à risque minimal et qui feraient donc l’objet d’un examen accéléré. Deuxième exemple : ? Les CéR peuvent ... approuver une procédure de consentement qui ne comprend pas ou qui modifie un ou tous les éléments du processus de consentement éclairé… s’ils ont admis, pièces justificatives à l’appui, ce qui suit : i) la recherche expose tout au plus les sujets à un risque minimal… (EPTC, 1998, p. 2.1). De plus, on lit dans l’EPTC que : ? Les CéR adopteront une méthode proportionnelle d’évaluation éthi-que reposant sur le principe général voulant que plus la recherche risque d’être invasive, plus celle-ci doit être soi-gneusement évaluée ? (EPTC, 1998, p. 1.7). L’interpréta-tion médicale clinique joue un r?le de premier plan ici puis-que le degré d’? invasivité ? est considéré principalement comme une invasion physique, sous la forme de traite-ments médicaux et de pharmacothérapie. Des sujets déli-cats à caractère plus social ou psychologique sont moins reconnus dans cette politique sur l’éthique. Ces sujets délicats peuvent être abordés dans les contextes suivants [traduction] ? a) lorsque la recherche concerne la vie privée ou explore une quelconque expérience personnelle pro-fonde; b) lorsque l’étude porte sur la déviance et le contr?le social, c) lorsque l’étude empiète sur les intérêts acquis de personnes puissantes ou l’exercice de coercition ou de domination et d) lorsque l’étude porte sur des ques-tions sacrées pour les personnes qui y sont soumises… ?(Lee et Renzetti, 1990, p. 512).

La politique énoncée dans l’EPTC diffère considérable-ment des anciennes lignes directrices sur l’éthique du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) qui conseillaient aux comités d’éthique d’être particuliè-rement prudents dans le cas de recherche où les risques étaient difficiles à évaluer avant le début de celle-ci. [tra-duction] ? Nous réalisons que les lésions psychologiques peuvent revêtir de nombreuses formes : perte de dignitéou d’estime de soi, embarras sur le plan social, création de sentiments de culpabilité ou de remords ou sentiment d’être exploité ou abaissé. Ce n’est pas toujours facile d’évaluer les torts éventuels causés, mais nous recom-mandons que cette maxime soit adoptée et que plus il est difficile d’établir le mal pouvant être fait, plus le chercheur et le Comité d’examen doivent être prudents ? (CRSH, 1997, p. 12-13). Par contraste, la politique sur l’éthique contenue dans l’EPTC ne s’attarde pas suffisamment au fait que le ? risque normal ? d? aux stress de la vie quoti-dienne peut être très difficile à supporter pour une per-sonne et que sa capacité d’adaptation peut être assez fragile. En d’autres termes, les risques surviennent tous les jours, mais cela ne signifie pas que la personne qui y fait face les interprète comme étant normaux.

L’EPTC établit un lien entre le risque et les avantages. Le comité d’éthique de la recherche constitue un puissant mécanisme d’interprétation des avantages. Donc, en in-cluant l’étude des avantages dans le processus d’éva-luation éthique, on renforce le r?le du comité d’éthique de la recherche comme contr?leur appelé à juger la valeur de la recherche du point de vue du risque, plut?t que d’ac-corder une plus grande importance au consentement éclairé lorsque le participant éventuel à la recherche peut décider de son propre chef s’il souhaite participer à la recherche. Lee et Renzetti (1990) nous rappellent que l’une des difficultés que présente l’approche utilitaire, consistant à déterminer ce qui est le plus avantageux pour le plus grand nombre, lorsque appliquée à des décisions d’éthique, est le manque de consensus quant à ce qui constitue un ? avantage ?. L’utilité et la valeur de la re-cherche est une ? décision subjective ? et est un ? cons-truit social ? (Marshall, 1990, p. 191-192). De plus, en ce qui concerne la valeur ou les avantages, il faut poser la question suivante : ? Qui en profite? ? Il s’agit d’une ques-tion particulièrement cruciale lorsqu’on considère que le public, par le biais des gouvernements qu’il élit, contribue considérablement à la recherche. Les constatations et conclusions de celle-ci peuvent menacer des positions établies dans le monde politique ou menacer les sour-ces de financement. Dans les efforts visant à tenir compte de l’intérêt sociétal, le concept de la proportionnalité est posé comme principe pour déterminer comment le cri-tère des avantages influe sur le processus décisionnel de l’examen d’éthique. Les CéR doivent ? … assurer que [ces inconvénients] sont proportionnels aux avantages pouvant découler des nouvelles connaissances escomp-tées ? (EPTC, 1998, p. 1.5). Cela signifie que l’on va

au-delà de la personne qui participe à la recherche pour déterminer si celle-ci offre des avantages pour la société en général. Un aspect implicite de la déci-sion du comité d’éthique de la recherche relativement aux avantages est [traduction] ? qu’il doit aussi ac-cepter le blame pour des résultats négatifs éventuels ?(Lage, 1998, p. 20). De même, ? les découvertes scientifiques aboutissent inévitablement à des bon-nes et à des mauvaises conséquences… ? (p. 21). Un processus d’évaluation éthique reposant sur un paradigme positiviste a assumé des r?les difficiles et hautement discutables. Par exemple, un participant peut être exposé à un risque au nom d’avantages pour la société, comme l’illustre une décision récente de la National Academy of Sciences : [traduction] ? il est acceptable sur le plan éthique de tester des pes-ticides et des polluants sur des volontaires humains, afin de déterminer si les normes de sécuritéenvironnementale peuvent être réduites ? et ainsi ? d’encourager l’industrie à procéder à de nouveaux essais ? (Vedantam, 2004).

Le paradigme interprétatif donne une interprétation différente à la nature du risque (Sanders, 2003). Lage (1998) montre qu’il comprend le paradigme interpré-tatif lorsqu’il affirme que le risque est une ? décision personnelle et idiosyncratique ?. [traduction] ? C’est le sujet individuel qui est le mieux placé pour détermi-ner s’il y a un rapport acceptable entre les risques et les avantages… ce n’est pas le comité d’éthique ou les lignes directrices sur l’éthique qui constituent les principaux moyens de protection du sujet; c’est plut?t l’obligation morale et juridique d’obtenir le consente-ment du sujet ? (p. 65-66). Toujours du point de vue du paradigme interprétatif, le comité d’éthique de la recherche n’est pas obligé de prendre une décision se fondant sur les risques et avantages. Lorsque la recherche est menée selon un paradigme interpréta-tif [qualitatif], les fonctions de contr?le social telle la création d’un équilibre entre les avantages et les ris-ques deviennent inutiles. Le positivisme [traduction]? [a] mis l’accent sur la recherche exogène –c’est-à-dire la recherche ou tous les aspects de celle-ci, allant de la définition du problème au choix des instruments, à l’utilisation des constatations en passant par la collecte et l’analyse des données, sont décidés par le chercheur – à l’exclusion virtuelle de la recherche endogène – c’est-à-dire la recherche oùles répondants bénéficient de droits égaux de déter-mination. Il a mis l’accent sur la recherche étique –c’est-à-dire la recherche menée selon une perspec-tive extérieure (objective) – à l’exclusion virtuelle de la recherche émique – c’est-à-dire la recherche menée selon une perspective interne (subjective) (Lincoln et Guba, 1985, p. 27). Dans un examen d’éthique, les décisions ayant trait aux risques et aux avantages ont un sens différent lorsqu’on applique un paradigme interprétatif. Sauf durant l’évaluation initiale du sujet de recherche proposé, comment une personne autre que celle qui effectue la recherche peut-elle détermi-ner le risque? Dans le cadre du paradigme interpré-tatif, l’évaluation du risque s’inscrit dans les interac-tions sociales quotidiennes entre le chercheur et les partici-pants à la recherche.

S’il est fait mention dans l’EPTC de la possibilité d’appliquer un autre paradigme dans le contexte du processus d’évaluation éthique, c’est dans la clause portant sur les exceptions. La politique sur l’éthique contenue dans l’EPTC renferme l’affir-mation suivante : ? Ces principes, qui ont pour but de guider une réflexion et une conduite éthiques… admettent certaines exceptions et [une certaine] souplesse d’application. Cepen-dant, il revient à ceux qui réclament des exceptions à un prin-cipe d’en prouver le caractère raisonnable afin de préserver les valeurs et les buts de la recherche, ainsi que la protection qu’ils essaient de promouvoir. ? (EPTC, 1998, p. i.9). [Gras ajouté] En vertu de cette politique, un chercheur qui soumet à une évalua-tion éthique une demande de recherche selon un paradigme interprétatif doit prouver pourquoi la demande ne respecte pas les caractéristiques de la conception normalisée du paradigme positiviste.

Consentement éclairé

Dans le cas de la recherche positiviste [quantitative], la ques-tion à laquelle doit répondre la recherche, la perspective théori-que, les choix d’échantillonnage et les procédures de collecte des données sont prédéterminés et ce, de fa?on indépendante, par rapport aux ? sujets ? de la recherche. [traduction] ? Si les propositions sont formulées exclusivement par un chercheur qui n’est pas impliqué dans l’expérience faisant l’objet de la recherche et qu’elles sont imposées sans consultation visant à déterminer les connaissances pratiques et l’expérience des sujets, on obtient des conclusions qui ne correspondent ni di-rectement à l’expérience du chercheur ni à celle des sujets ?(Reason, p. 326). Les sujets participant à la recherche consti-tuent les ? objets ? auxquels s’intéresse le chercheur. Les ques-tions liées au consentement éclairé sont interprétées de diffé-rentes manières.

Les lignes directrices et les procédures contenues dans l’EPTC sont clairement à caractère positiviste. Pour les respecter, tou-tes les propositions de recherche doivent se conformer à un paradigme positiviste afin d’être approuvées sur le plan éthi-que. L’un des critères à cet égard est le consentement éclairé. Le consentement éclairé, l’élément crucial permettant d’effec-tuer la recherche, est accordé par le sujet humain faisant l’objet de la recherche. Dans le paradigme positiviste, le consente-ment éclairé est distinct de la recherche proprement dite. Afin qu’il puisse obtenir un consentement éclairé, le chercheur doit présenter de l’information permettant aux personnes pressen-ties de décider, de leur propre chef, si elles souhaitent ou non participer au sujet de recherche. Par conséquent, le consente-ment éclairé n’est pas juste obtenu pour la forme, il s’agit d’un processus. Il s’agit d’un mécanisme fondamental visant à as-surer le respect des personnes en les amenant à fournir un consentement réfléchi ayant trait à un acte volontaire. Dans un même temps, le consentement éclairé, per?u couramment comme une protection pour le sujet humain à l’étude, ne sert pas juste à renforcer la position éthique du chercheur. La con-séquence plus large du consentement éclairé est qu’il fournit au chercheur une autorisation juridique de soumettre le sujet humain à sa recherche, ce qui fournit aussi une certaine

protection au chercheur contre des poursuites juridiques si jamais la recherche avait un effet néfaste sur le sujet humain.

Lorsque l’approche de la recherche est qualitative, le but de la recherche est d’améliorer la compréhension d’un aspect sélectionné au moyen d’interaction et de dialo-gue. Dans ce type de recherche, le consentement éclairéva de soi. Un chercheur qui applique une telle approche et qui participe à une étude de cas, est-il censé distribuer des formules de consentement pour demander à obtenir un consentement éclairé chaque fois? Ou doit-il même informer les participants à la recherche qu’ils participent à de la recherche? Comment une bande de motards réagirait-elle à une telle admission ou requête? Et quelle serait la réaction d’une famille en situation de crise? Dans le contexte de l’approche qualitative, le consentement éclairé fait partie du processus méthodologique. Le con-sentement est accordé à mesure durant la recherche et il n’est pas nécessaire de suivre un processus de codifi-cation ou de contr?le établi antérieurement et consistant à appliquer des critères. Les chercheurs et les ? sujets ?font tous partie du processus de recherche. Les interac-tions ont un ? effet réciproque ? et le chercheur et les participants s’influencent mutuellement (Lincoln et Guba, 1985). Le processus de consentement éclairé est con-tinu pendant la recherche. Les participants à la recher-che assurent la validation des données de recherche.

[traduction] Lorsqu’il effectue de la recherche

dans une perspective naturaliste [qualitative], N

est obligé de se rendre dans l’environnement

naturel parce qu’il lui est impossible de préciser,

sans disposer d’une théorie ou d’une hypothèse

a priori, ce qui est important de contr?ler, voire

d’étudier. Sans avoir passé plus de temps dans

cet environnement, il lui est impossible de définir

le thème à étudier (problème, évaluation ou op-

tion stratégique), sauf de fa?on rudimentaire, ou

de le délimiter. N ne peut créer une étude

artificielle (par exemple, une expérience) parce

qu’il ne sait pas ce qu’il y a lieu d’y inclure,

artificiellement (Lincoln et Guba, 1985, p. 43).

[Ajout des parenthèses]

Donc, les méthodologies qui reposent sur un paradigme interprétatif présentent de nombreux défis pour l’évalua-tion éthique menée en conformité avec les lignes directri-ces et procédures de l’EPTC. En fait, ce qu’il faut [traduc-tion] ? [s]ur le plan des principes d’éthique fondamen-taux, est un changement dans le r?le des comités d’éthi-que allant de la protection directe des sujets à la préser-vation de l’autonomie, le respect des personnes et l’auto-détermination ? (Lage, 1998, p. 67).

Complémentarité des paradigmes

On peut obtenir des descriptions plus complètes de la réalité sociale lorsqu’on accomplit de la recherche à la fois dans une perspective quantitative et dans une pers-pective qualitative (Clarke, 2003). La description est erro-née et incomplète lorsque les débats entourant le man-que d’? applicabilité ? des lignes directrices et procédu-res de l’EPTC mettent l’accent sur la recherche biomédi-cale par opposition à la recherche en sciences sociales et humaines. Or, historiquement, le positivisme est solide-ment ancré à la fois dans les disciplines biomédicales et les disciplines des sciences sociales et humaines. Dans le domaine des sciences sociales, il y a une forte tendance vers le positivisme, qui remonte à l’époque où les cher-cheurs en sciences sociales et humaines ont cherché àlégitimiser leurs activités auprès d’organismes universi-taires internes et externes et auprès de sources de finan-cement de la recherche, qui pendant des décennies, voyaient les méthodologies d’expérimentation et d’enquête comme exemplaires et comme les formes préférées de recherche des connaissances. Mais, comme les exem-ples fournis ci-après le montrent, il y a aujourd’hui une émergence de nouvelles traditions au chapitre de l’investi-gation intellectuelle dans différentes disciplines. Ainsi, il est de moins en moins acceptable et de plus en plus dé-suet de diviser la discussion sur les processus et procé-dures d’évaluation éthique en opposant les sciences bio-médicales aux sciences sociales et humaines. Il est plus approprié de se concentrer sur les paradigmes de recher-che et les méthodologies qui y sont associées. De nom-breuses activités de recherche en sciences sociales et humaines demeurent solidement ancrées dans le para-digme positiviste, et mettent l’accent sur des techniques expérimentales et d’enquête en tant que stratégies d’in-vestigation, en appliquant des méthodes accordant la pré-férence à des hypothèses, des procédures, des instru-ments et des techniques d’échantillonnage prédéterminés. La recherche en sciences sociales et humaines ne se fait pas suivant une méthodologie uniforme. [traduction] ? Glo-balement parlant, l’émergence de ces nouvelles orienta-tions en matière d’acquisition des connaissances, combi-nées à des changements émanant d’un positivisme plus divers et moins catégorique, a aidé à créer des sciences sociales plus étendues, plus complexes et plus fluides que ce qui existait il y a trois décennies ? (Tucker, Garvin et Sarri, 1997, p. 13).

Les exemples qui suivent ne sont pas exhaustifs. Ils ser-vent à montrer comment les chercheurs sont en train de découvrir l’amélioration des connaissances qui survient lorsque, dans le cadre de la recherche, ils combinent des méthodes reposant sur un paradigme positiviste [quantita-tif] et des méthodes basées sur un paradigme interprétatif [qualitatif]. Donc, il ne s’agit pas de faire un choix entre des méthodologies de recherche qui seraient basées sur un paradigme positiviste ou sur un paradigme interprétatif. Les exemples qui suivent montrent que les méthodologies sont complémentaires et ne sont pas redondantes. Par souci de brièveté, six exemples sont fournis ici. Premièrement, dans le domaine de la santé mentale, Anthony, Rogers et Farkas (2003) signalent que les essais cliniques randomi-sés étudiant les résultats liés aux taux d’hospitalisation, de symptomatologie et d’emploi sont distincts conceptuellement des études phénoménologiques du ré-tablissement qui font état de résultats liés notamment àdes aspects importants comme le rétablissement auto-nome avec le temps, le fait d’accomplir un travail utile, le soutien social et la participation dans la collectivité. [traduc-tion] ? Dans la hiérarchie des approches de recherche, la

pr值计算方法

2012谷歌pr值计算方法大揭秘(将启用新颖度算法) 一,2012年谷歌友情链接计算新方法 + 十大谷歌参数值(为了方便理解姑且定义为参数) A B N代表不同的站点 很少有SEO人员懂的这种终极算法,这种谷歌参数超级重要,就算没有友情链接,只要将参数作到极致,完全可以提高pr值.这就是量变而引起的质变,也就是说不设置一个友情链接,pr照样可以提高到5,这篇文章我会好好解答其中的奥妙,以及谷歌在2012年pr值计算方面的新改变。 二,对pr计算公式的解析 谷歌对于网站友情链接或者是页面pr的计算方式是: PR(A)=(1-d)+d(PR(t1)/C(t1)+PR(t2)/C(t2)..........PR(tn)/C(tn))+(参数) 大家不知道这个d0.85是啥意思,d为固定的常数,也就是0.85 而PR(A)则是你网站可以获得的pr值,PR(t1)是交换网站的pr值,C(t1)则表示该网站所含有的导出的友情链接数,以此类推。专业名词叫阻尼因数(damping factor),实际上是计算PR分值所设置的系数,Google 的阻尼因数一般是0.85PR(A)表示的是从一个外部链接站点t1上,依据Pagerank(tm)系统给你的网站所增加的PR分值PR(t1)表示该外部链接网站本身的PR分值;C(t1)则表示该外部链接站点所拥有的外部链接数量,很多SEO们的行家们迷信这个基础算法,而忽视了后边的参数,如果简单的利用这个基本的公式计算,发现会有一个漏洞,就是老网站获得的PR值会高,新网站即使很受欢迎仍然不能获得PR!

实则不然!大家都会发现三个怪现象, 1,有的网站刚上线没几天pr会更新到4 , 2,有的网站友情链接做的越来越多,而pr却不断的在下降 3,有的网站根本没有友情链接,pr却也很高 这就是中国式的常规猜想,而忽略了后边的后浪参数,所以搜索引擎会有很复杂的算法来解决。不要深究算法,因为你不是搜索引擎工程师,研究提高PR没有更大的意义,所谓万变不离其宗,网站要获得高的PR值,友情链接不管是质量和数量上都有优势的时候才能走向PR的巅峰。同样,光靠参数,pr也可以走向一个巅峰。 三,友情链接因参数而不同 交换友链要考虑三方面的因素: (1)pr越高越好(最好是让高PR值的网站首页链接上你的网站,这是大部分人在做的) (2)pr不太高,但是导出连接比较少(很多做友情链接都不能彻底明白这一点,但通过计算公式很多人就明白了,pr不太高,但导出链接少的,甚至比pr高的网站,但为啥pr高是首要因素呢?因为导出链接少的pr还凑合的网站比较稀少) (3)权威网站的主要页面,或者叫后浪参数比较高的页面(很多做友情链接的都忽视这一点,网站是否权威,网站权威性与网页权威性这两个概念是有所区此外。网站权威性是由一张张高质量的网页、网站声望、用户口碑等等身分形成。搜索引擎判定一张网页的主要性,可能会优先判定网站的权威性。基于网站的权威性,再判定某一网页

Premiere切换特效汇总

视频切换特效 1.( )使画面像纸一样被重复折叠从而显示另一画面。 2.( )使画面以屏幕的一边为中心从后方转出覆盖另一画面。 3.( )使画面以屏幕的一边为中心从前方转出覆盖另一画面。 4.( )使画面从屏幕的中心逐渐展开覆盖另一画面。 5.( )使画面从屏幕的中心旋转出现而覆盖另一画面。 6.( )使画面像窗帘一样被拉起出现另一画面。 7.( )使画面以立方体的两个面进行过渡转换。 8.( )使两个画面作为页面,通过翻转实现转换。 9.( )使画面从屏幕的中心旋转缩小消失,出现另一画面。 10.( )使画面以关门的方式覆盖另一画面。 11.( )使画面从中心以矩形不断放大覆盖另一画面。 12.( )使画面以十字形向外移动显示另一画面。 13.( )使画面以圆形逐渐放大覆盖另一画面。 14.( )使画面以一个或多个形状打开覆盖另一画面。 15.( )使画面以星形不断放大覆盖另一画面。 16.( )使画面以交叉点擦除显示另一画面。 17.( )使画面以菱形逐渐放大覆盖另一画面。 18.( )画面从屏幕中心逐渐向四角撕开并卷起显示另一画面。 19.( )画面以翻页的形式从一角卷起显示另一画面(背面为灰色)。 20.( )画面以卷纸的形式从一边卷起显示另一画面(卷轴)。 21.( )画面以透明翻页的形式从一角卷起显示另一画面。 22.( )画面在中心分成四块分别卷起显示另一画面。 23.( )淡入淡出效果。 24.( )画面以点的方式叠加后逐渐显示另一画面。 25.( )画面逐渐变白后,由白色逐渐显示另一画面。 26.( )两画面以加亮模式交叉叠加后逐渐显示另一画面。 27.( )画面以随机反色显示的形式消失,逐渐显示另一画面。 28.( )两画面以亮度叠加消融的方式切换。 29.( )画面逐渐变为黑色后,由黑色逐渐显示另一画面。 30.( )画面从不同方向挤压显示另一画面。 31.( )一个画面淡出,另一个画面放大流入。 32.( )一个画面在另一个画面中心横向伸展开来。 33.( )一个画面从一边以伸缩状展开覆盖另一个画面。 34.( )画面沿着“Z”字形交错扫过另一画面。 35.( )画面从中央以开关门的方式转到另一画面。 36.( )画面以棋盘状消失过渡到另一个画面。 37.( )画面从水平、垂直或者对角线的方向以条状覆盖另一画面。 - 1 -

PR特效的应用

1.Brightness & Contrast(亮度与对比度) 本视频滤镜效果将改变画面的亮度和对比度。类似于电视中的亮度和对比度的调节,但在这里调整则是对滑块的移动, 2.Channel Mixer(通道合成器) 使用本视频滤镜效果,能用几个颜色通道的合成值来修改一个颜色通道。使用该效果可创建使用其他颜色调整工具很难产生的颜色调整效果,通过从每个颜色通道中选择其中一部分就能合成为高质量的灰度级图像,创建高质量的棕褐色或其他色调的图像,已经交换或复制通道, 3.Color Balance(色彩平衡) 本视频滤镜效果利用滑块来调整RGB颜色的分配比例,使得某个颜色偏重以调整其明暗程度。本过滤属于随时间变化的特技, 4.Convolution Kernel(回旋核心) 本视频滤镜效果使用一道内定的数学表达式,通过矩阵文本给内定表达式输入数据,来计算每个像素的周围像素的涡旋值,进而得到丰富的视频效果。可以从提供的模式菜单中选择数据模式进行修改,也可以重新输入新的值(只要效果认为在Convolution Matrix(回旋矩阵)文本框中,中心的数字为该像素的亮度计算值(所输入的数字会乘以像素的亮度值),周围的数字是该像素周围的像素所需要的计算值,在此框内所输入的数值会乘以周围像素的亮度值。 在Misc(杂项)框架中的Scale文本框中输入的数将作为除数,像素点包括周围像素点的像素点与输入给“环境中心像素点的数据矩阵”对应点的乘积之和为被除数。Offset文本框是一个计算结果的偏移量(与所得的商相加)。 所有数值允许的输入范围很大,可从-99999~999999,但实际使用的没有这么大,要根据演示效果而定。 假如发现定义的一套数据很实用,并且以后还要使用,可单击Save按钮将其存储起来,并记住文件夹和文件名(或存储到软盘上)。下次通过单击Load按钮将其装载到当前的数据定义格式中,即可使用。 假如想使用内定的图像转换数据格式,应该单击图7-20中间上方的按钮,从弹出的菜单中选择相应的选项。内定的图像转换数据格式是十分有用的工具,它可让图像变得模糊或清楚。为能充分说明问题,图7-21列出了几种典型的效果供参考。这是从图7-20中选择的典型代表。这些视频效果在制作静态图片的特别节目时非常有用。它类似于Adobe Photoshop 中的过滤效果,只是在这里用于电影制作方面。假如不了解Premiere这个绝活,可能还会想到使用Photoshop进行处理。而假如将一幅照片通过Photoshop加工后再用于电影制作,势必会造成磁盘空间上的浪费和时间浪费。在此可看出Premiere的高效能力。5.Extract(提取) 当想利用一张彩色图片作为蒙板时,应该将它转换成灰度级图片。而利用此视频滤镜效果,可以对灰度级别进行选择,达到更加实用的效果。图7-22是提取视频片断的蒙板成分的对话框。 有2个滑块,带有图线的2个黑3角的滑块用来选定原始画面中的被转换成白色的灰度,Softness滑块用来调节画面的柔和程度。通过Invert复选框可以将已定的灰度图片进行反相。左下角的黑色梯形图(反相时为白色)随着Softness的滑动而变化,当变为三角形时,表明已达到原始画面的效果;当为梯形时,表明对原始画面的明暗分界进行了改动。6.Levels(色彩级别) 本视频滤镜效果将画面的亮度、对比度及色彩平衡(包括颜色反相)等参数的调整功能组合在一起,更方便地用来改善输出画面地画质和效果。图7-23是其调整对话框。

premiere视频转场特效全讲讲课稿

视频转场特效 在Adobe Premiere Pro中,根据功能可分为10大类多达73种的转场特效。每一种转场特效都有其独到的特殊效果,但其使用方法基本相同。 如果根据转场影响边数,转场方式可以两大类:单边转场和双边转场。单边转场方式只影响相邻编辑点的前一个或后一片断,其空白区域会透出低层轨道画面,但低层画面只是被动透出而已;而双边转场则需要两个片断的参与。 单边转场的添加需要先用鼠标选中一种转场方式然后再按下CTRL键,将其拖至某一片断的开头或结尾。双边转场只需左键拖至片断相邻处。其转场的标志有差异,注意区分。双连转场有三种对齐方式,左、中、右,但左、右对齐与单边转场有差异。 本节就转场特效的具体内容以分组的形式予以详尽的分析与论述。 1.1 3D Motion转场特效 1.Cube Spin(立方体旋转)特效 这种特效用来产生类似于立方体转动的过渡效果,但是该效果中的立方体转动使得图像会产生透视变形,立体感非常强烈,如图1-1所示。 2.Curtain(舞台拉幕)特效 这种特效用来产生一段素材像被拉起的幕布一样消失,同时另一段素材显露出来的效果,如图1-2所示。 图1-1 Cube Spin特效图1-2 Curtain特效 3.Doors(开关门)特效 这种特效用来产生一段素材位于门后,随着位于门上的另一段素材的开关而显示的效果,如图1-3所示。 4.Flip Over(翻转)特效 这种特效用来产生一段素材像一块板一样翻转,并显示出另一段素材的效果,如图1-4所示。

图1-3 Doors特效图1-4 Flip Over特效 5.Fold Up(折叠)特效 这种特效用来产生一段素材像一张纸一样被折叠起来,逐渐显露另一段素材的效果,如图1-5所示。 6.Spin(旋转)特效 这种特效用来产生一段素材旋转出现在另一段素材上的效果,如图1-6所示。 图1-5 Fold Up特效图1-6 Spin特效 7.Spin Away(变形旋转)特效 这种特效与上述的旋转特效类似,不同之处在于另一段素材旋转出现时画面有透明变形,如图1-7所示。 8.Swing In(摆入)特效 这种特效用来产生一段素材如同摆锤一样摆入,逐渐遮住另一段素材的效果,如图1-8所示。 图1-7 Spin Away特效图1-8 Swing In特效

pr视频特效 转场中英对照表

premiere pro2.0视频转场特效英汉对照 1、3D过渡(3D motion) 英文名中文名备注 Cube spin 立方体旋转立方体旋转切换 Curtain 窗帘图像A呈拉起的链子状消失,图像B出现 Doors 关门图像A、B呈开门状切换 Flip over 翻页图像A翻转到图像B Fold up 折叠图像A像纸一样折叠到图像B Spin 翻转中心向左右扩展图像B旋转出现在图像A上Spin away 旋转中心旋转出图像A旋转离开 Swing in 内关门图像B像摆钟一样摆入 Swing out 外关门与上面一样,方向相反 Tumble away 筋斗翻出图像A像筋斗云一样翻出 2、溶解(Dissolve) 英文名中文名备注 Additive Dissolve 附加溶解图像A溶为图像B,有亮度叠加 Cross Dissolve 交叉溶解图像A与图像B同时淡化溶合 Dip to Black 加入暗场溶解 Dither Dissolve 淡入淡出图像A以点的形式逐渐淡化到图像B Non-Additive Dissolve 无附加溶解亮度映像的图像溶合 Random Invert 随机颠倒附加上了颗粒溶解图像A以随机板块反转消 失,图像B以随机板块反转出现 3、圈入(Iris) 英文名中文名备注 Iris Box 盒装圈出中心点在画面中央 Iris Cross 十字形圈出图像B呈十字形在图像A上展开 Iris Diamond 菱形圈出图像B呈钻石形在图像A上展开 Iris Points 四点圈出从四个角圈出整个画面 Iris Round 圆形圈出图像B呈圆形在图像A上展开 Iris Shapes 形状圈出可以设置菱形、椭圆形或者矩形 Iris Star 五角星圈出图像B呈星形在图像A上展开 4、映射(Map) 英文名中文名备注 Channel Map 通道映射可以设置三基色、alpha、灰度等通道 Luminance Map 亮度映射画面1亮度降低 5、卷页(Page Peel) 英文名中文名备注 Center Peel 中心卷页图像A从中心分裂成四块卷开,显露出图像B Page Peel 翻页图像A带背景色卷走,显露出图像B Page Turn 页面翻转类似上一个,不过图像A卷走时,背景仍然是图像A Peel Back 由中心依次向四个角翻页图像A由中心呈四块分别卷走,显露出图像B Roll Away 滚轴卷出图像A像一张纸一样卷走,显露出图像B 6、滑行(Slide) 英文名中文名备注

pr转场特效中英翻译

1、3D过渡(3D motion) Cube spin 立方体旋转 Curtain 窗帘 Doors 关门 Flip over 翻页 Fold up 折叠 Spin 翻转 Spin away 旋转 Swing in 内关门 Swing out 外关门 Tumble away 筋斗翻出 2、溶解(Dissolve) Additive Dissolve 附加溶解 Cross Dissolve 交叉溶解 Dip to Black 加入暗场溶解Dither Dissolve 淡入淡出 Non-Additive Dissolve 无附加溶解Random Invert 随机颠倒 3、圈入(Iris) Iris Box 盒装圈出 Iris Cross 十字形圈出 Iris Diamond 菱形圈出 Iris Points 四点圈出 Iris Round 圆形圈出 Iris Shapes 形状圈出 Iris Star 五角星圈出 4、映射(Map) Channel Map 通道映射 Luminance Map 亮度映射 5、卷页(Page Peel) Center Peel 中心卷页 Page Peel 左上角卷页 Page Turn 页面翻转 Peel Back 由中心依次向四个角翻页Roll Away 滚轴卷出 6、滑行(Slide) Band Slide 带状滑行 Center merge 向中心收缩至消失Center split 十字形撕开画面 Multi-Spin 多图旋转 Push 推出 Slash slide 斜线滑行 Slide 滑行 Sliding Bands 带状滑行 Sliding Boxes 移动带状滑行Split 撕开画面 swap 滑行交换 Swirl 盘旋 7、特技 Direct 硬切 Displace 替换 Image Mask 图片遮罩 Take 硬切 Texture 贴图 Three—D 三维 8、伸展(Stretch) Cross Stretch 交叉伸展 Funnel 漏斗收缩 Stretch 伸展 Stretch In 伸展进入 Stretch Over 伸展覆盖 9、擦除 Band Wipe 带状擦除 Barn Doors 左右推开 Checker Wipe 方格擦除 Checkerboard 积木碎块 Clock Wipe 时钟擦除 Gradient Wipe 渐进擦除 Inset 插入 Paint Splatter 泼溅油漆 Pinwheel 转轮风车 Radial Wipe 射线擦除 Random Wipe 随机擦除 Random Blocks 随机碎片擦除 Spiral Boxes 旋转擦除消失 Venetian Blinds 百叶窗 Wedge Wipe 楔形擦除 Wipe 擦除 Zig-Zag Blocks Z字形擦除 10、变焦(Zoom) Cross Zoom 交叉变焦 Zoom 变焦放大 Zoom Boxes 方格放大 Zoom Trails 拖尾缩小 1

seo中pr值什么意思

Seo中pr值的意思 Seo中pr值的意思?这是seo学习过程中必须了解的一个常识,pr值越高说明该网页越受欢迎。pr值是什么。影响网页PR值的因素有很多,但主要的有: 一、网站被三大知名网络目录DMOZ,Yahoo和Looksmart收录 众所周知,Google的PageRank系统对那些门户网络目录如DMOZ 、Yahoo和Looksmart尤为器重。特别是对DMOZ。一个网站上的DMOZ链接对Google的PageRank来说,就好象一块金子一样有价值。如果你的网站为ODP收录,则可有效提升你的页面等级。 如果你的网站为Yahoo和Looksmart所收录,那么你的PR值会得到显著提升。如果你的网站是非商业性质的或几乎完全是非商业性质的内容,那么你可以通过https://www.doczj.com/doc/586320202.html, 使你的网站为著名的网络目录Looksmart所收录。 如果你是一个网站管理员,而你的网站又已经收录在三大知名的开放目录DMOZ、Yahoo和Looksmart中,我想你的网站的PR值一定比较高,而且搜索排名也不会差。 二、Google抓取您网站的页面数量 让搜索引擎尽量多的抓取你网站的网页,这样搜索引擎才会认为你网站的内容非常丰富,因为搜索引擎喜欢内容丰富的网站,才会认为你的网站很重要。而且这些内容最好是原创的文章,因为搜索引擎同样喜欢原创的东西。 三、网站外部链接的数量和质量 Google在计算PR值时,会将网站的外部链接数量考虑进去,但并不是说一个网站的外部链接数越多其PR值就越高,因为网页的PR值并不是简单地由计算网站的外部链接数来决定的,还要考虑外部链接的质量,与相关网站做交换链接的分值要比与一般网站做敛接的分值高。让我们来看一下PR值的计算公式: PR(A)=(1-d)+d(PR(t1)/C(t1)+…+PR(tn)/C(tn)) 其中PR(A)表示的是从一个外部链接站点t1上,依据PageRank系统给你的网站所增

Premiere特效翻译对照

Distort扭曲特效 --Bezier warp贝赛尔曲线弯曲 --Bulge凹凸镜 --CC Bend It 区域卷曲效果 --CC Bender 层卷曲效果 --CC Blobbylize 融化效果 --CC Flo Motion 两点收缩变形 --CC Griddler 网格状变形 --CC Lens 鱼眼镜头效果,不如Pan Lens Flare Pro --CC Page Turn 卷页效果 --CC Power Pin 带有透视效果的四角扯动工具,类似Distort/CornerPin --CC Ripple Pulse 扩散波纹变形,必需打关键帧才有效果 --CC Slant 倾斜变形 --CC Smear 涂抹变形 --CC Split 简单的胀裂效果 --CC Split 2 不对称的胀裂效果 --CC Tiler 简便的电视墙效果 --Corner pin边角定位 --Displacement map置换这招 --Liquify像素溶解变换 --Magnify像素无损放大 --Mesh warp液态变形 --Mirror镜像 --Offset位移 --Optics compensation镜头变形 --Polar coordinates极坐标转换 --Puppet木偶工具 --Reshape形容 --Ripple波纹 --Smear涂抹 --Spherize球面化 --Transform变换 --Turbulent displace变形置换 --Twirl扭转 --Warp歪曲边框 --Wave warp波浪变形 Expression Controls表达式控制特效 --Angel control角度控制 --Aheckbox control检验盒控制 --Color control色彩控制 --Layer control层控制 --Point control点控制 --Slider control游标控制

黑龙江省外贸发展历程与现状分析

黑龙江省外贸发展现状、技术评析与优化研究 目录 摘要1 1 近十年黑龙江省外贸发展现状2 1.1 黑龙江省外贸现状简介3 1.2 黑龙江省外贸商品的优劣势分析3 1.3 黑龙江省的对外贸易条件分析6 1.4 黑龙江省外贸比较优势和贸易条件的关系10 2 黑龙江省外贸比较优势与GDP贡献率的相关性评析11 2.1 黑龙江GDP的贡献率11 2.2 比较优势和GDP 贡献率的相关分析12 3 黑龙江对外贸易发展存在的优势分析14 3.1黑龙江对外贸易优势原因分析16 3.2 黑龙江省对外贸易发展方式转变的结果进行评价16 3.3 黑龙江省对外贸易发展方式转变的原因分析17 3.4 黑龙江省对外贸易发展方式转变的主要指标评价18 4 黑龙江对外贸易发展中存在的问题22 4.1 对外开放程度不足,外贸对经济增长的贡献率低22 4.2 没有良好的环境进行外资吸引,过低的外资流入22 4.3 区位优势发挥不健全,自身的特色贸易并未彻底形成22 4.4 外贸结构与产业结构为了促进良性机制的发展并未形成基本的模式23 5黑龙江对外贸易发展优化措施23 5.1 开拓市场23 5.2 调整结构25 5.3商业贸易多元化发展26 参考文献28

黑龙江省外贸发展现状、技术评析与优化研究 摘要:通过对黑龙江省2004-2013年间外贸进出口数据的分析,对黑龙江省的外贸发展进行简要的分析,建设和发展黑龙江省的经贸区,进行多元建设来进行对外贸易,将会对黑龙江省外贸经济的发展产生极大地促进作用。 关键字:外贸发展黑龙江分析优化 大卫·李嘉图这位英国古典经济学派集大成者在1817年的代表作《政治经济学及赋税原理》中提取出比较优势理论,并在未来百年内将此优势理论称之“国际贸易理论的基石”。在这样的理论指导下,英国顺利完成产业革命,并在19世纪成功成为全球的第一个“世界工厂”。在整个贸易实践中,发展中国家若只是遵循比较优势理论来推动社会的发展,很容易陷入到比较优势陷阱当中。初级产品和劳动密集产品的发展主要集中在发展中国家,从比较优势理论的角度上分析,相比于发达国家的资本和技术密集型产品为主要出口产品的贸易相比处于相当不利位置,甚至有可能会出现贸易利益流失的情况。 现阶段国内对于比较优势理论的研究还不是很多,但是实证研究确实不少,对其研究方法也是角度方法各一。国内主要代表研究作品主要有:张鸿(2006)采用RCA指数和NEPR(纯出口比较优势指数),

英文版PR常用特效及翻译

Video Effects 【视频效果】 一. Adjust【调整】 1. Lighting effects【照明效果】 2. Levels【色阶】 二. Blur&Sharpen【模糊&锐化】 1. Fast blur【快速模糊】 2. Directional blur【方向模糊】 3. Gaussian blur【高斯模糊】 三. Channel【通道】 1. Set matte【设置蒙版】 四. Color Correction【色彩校正】 1. RGB Curves【RGB曲线】

2. Change color【更改颜色】 3.Color balance HLS【色彩平衡HLS】 4. Change to color【转换颜色】 5. Luma curve【亮度曲线】 五.Distort【扭曲】 1. Offset【偏移】 2. Wave warp【波形弯曲】 3. Magnify【放大】

4. Twirl【旋转扭曲】 5. Spherize【球面化】 6. Corner pin【边角固定】 7. Lens distortion【镜头扭曲】 六.Generate【生成】 1. Circle【圆】 2. Ramp【渐变】 3. Grid【网格】 4. Lens flare【镜头光晕】 5. Lighting【闪电】

七. Generate【键控】 1. Four-Point Garbage Matte【四点蒙版键】 2. Luma【亮度键】 3. Image Matte Key【图像遮罩键】 4. Chroma Key【色度键】 5. Color Key【颜色键】 6. Blue Screen Key【蓝屏键】 7. Track Matte Key【轨道蒙版键】 8. Non Red Key【非红色键】 八. Noise&Grain【噪波与颗粒】 1. Noise【噪波】 2. Noise Alpha【通道噪波】 九. Perspective【透视】 1. Basic 3D【基本3D】 2. Drop Shadow【投影】 3. Bevel Edges【斜角边】

发电效率PR计算公式

光伏电站发电效率的计算与监测 1、影响光伏电站发电量的主要因素 光伏发电系统的总效率主要由光伏阵列的效率、逆变器的效率、交流并网效率三部分组成。 1.1光伏阵列效率: 光伏阵列的直流输出功率与标称功率之比。光伏阵列在能量转换与传输过程中影响光伏阵列效率的损失主要包括:组件匹配损失、表面尘埃遮挡损失、不可利用的太阳辐射损失、温度的影响以及直流线路损失等。 1.2逆变器的转换效率: 逆变器输出的交流电功率与直流输入功率之比。影响逆变器转换效率的损失主要包括:逆变器交直流转换造成的能量损失、最大功率点跟踪(MPPT)精度损失等。 1.3交流配电设备效率: 即从逆变器输出至高压电网的传输效率,其中影响交流配电设备效率的损失最主要是:升压变压器的损耗和交流电气连接的线路损耗。 1.4系统发电量的衰减: 晶硅光伏组件在光照及常规大气环境中使用造成的输出功率衰减。 在光伏电站各系统设备正常运行的情况下,影响光伏电站发电量的主要因素为光伏组件表面尘埃遮挡所造成太阳辐射损失。 2、光伏电站发电效率测试原理 2.1光伏电站整体发电效率测试原理 整体发电效率E PR公式为: E PDR PR PT = —PDR为测试时间间隔(t?)内的实际发电量;—PT为测试时间间隔(t?)内的理论发电量;

理论发电量PT 公式中: i o I T I =,为光伏电站测试时间间隔(t ?)内对应STC 条件下的实际有效发电时间; -P 为光伏电站STC 条件下组件容量标称值; -I 0为STC 条件下太阳辐射总量值,Io =1000 w/m 2; -Ii 为测试时间内的总太阳辐射值。 2.2光伏电站整体效率测试(小时、日、月、年) 气象仪能够记录每小时的辐射总量,将数据传至监控中心。 2.2.1光伏电站小时效率测试 根据2.1公式,光伏电站1小时的发电效率PR H i H i PDR PR PT = 0I I i i T = —PDRi ,光伏电站1小时实际发电量,关口计量表通讯至监控系统获得; —P ,光伏电站STC 条件下光伏电站总容量标称值; —Ti ,光伏电站1小时内发电有效时间; —Ii ,1小时内最佳角度总辐射总量,气象设备采集通讯至监控系统获得; —I 0=1000w/m 2 。 2.2.2光伏电站日效率测试 根据气象设备计算的每日的辐射总量,计算每日的电站整体发电效率PR D D PDR PR PT = 0I I T = —PDR ,每日N 小时的实际发电量,关口计量表通讯至监控系统获得; —P ,光伏电站STC 条件下光伏电站总容量标称值; —T ,光伏电站每日发电有效小时数

PR内置特效合集

PR 内置特效一览表 1.预置 A.卷积内核:查找边缘、模糊、模糊更多、浅浮雕、浮雕、 锐化、锐化更多、锐化边缘、高斯模糊、高斯锐化 B.斜角边:厚斜边、薄斜边 C.旋转扭曲:旋转扭曲入、旋转扭曲出 D.曝光过度:曝光入、曝光出 E.模糊:快速模糊入、快速模糊出 F.画中画:25%画中画 G.马赛克:马赛克入、马赛克出 2.音频特效 A.5.1:选频、多功能延迟、Chorus、DeClicker、DeCracker、 DeEsser、DeNoiser、Dynamics、EQ、Flanger、 MultibandCompressor、低通、低音、Phaser、PitchShifter、Reverb、Spectral NoiseReduction、去除指定频率、参数 平衡、反相、声道音量、延迟、音量、高通、高音 B.立体声:选项、多功能延迟、Chorus、DeClicker、 DeCracker、DeEsser、DeHummer、DeNoiser、Dynamics、EQ、Flanger、MultibandCompressor、低通、低音、Phaser、PitchShifter、Reverb、平衡、Spectral NoiseReduction、 使用右声道、使用左声道、互换声道、去除指定频率、参

数平衡、反相、声道音量、延迟、音量、高通、高音 C.单声道:选项、多功能延迟、Chorus、DeClicker、 DeCracker、DeEsser、DeuHummer、DeNoiser、 Dynamics、EQ、Flanger、MultibandCompressor、低通、低音、Phaser、PitchShifter、Reverb、Spectral NoiseReduction、去除指定频率、参数平衡、反相、声道 音量、延迟、音量、高通、高音 3.音频过度:交叉渐隐:恒定功率、恒定增益、指数型淡入淡 出 4.视频特效 A.CPU特效:卷叶折射、波纹(圆形) B.变换:垂直保持、垂直翻转、摄像机视图、水平保持、水 平翻转滚动、羽化边缘、裁剪 C.噪波与颗粒:中间值、噪波、噪波Alpha、噪波HLS、自 动噪波HLS、蒙版与刮痕 D.图像控制:灰度系数(Gamma)校正、色彩传递、色彩匹 配、颜色平衡、(RGB)、颜色替换、黑白 E.实用:Cineon转换 F.扭曲:偏移、变换、弯曲、放大、旋转、波形弯曲、球面 化、紊乱置换、边角固定、镜像、镜头扭曲 G.时间:抽帧、时间偏差、重影 H.模糊与锐化:复合模糊、定向模糊、快速模糊、摄像机模

4-5 对流传热系数关联式

知识点4-5 对流传热系数关联式 【学习指导】 1.学习目的 通过本知识点的学习,了解影响对流传热系数的因素,掌握因次分析法,并能根据情况选择相应的对流传热系数关联式。理解流体有无相变化的对流传热系数相差较大的原因。 2.本知识点的重点 对流传热系数的影响因素及因次分析法。 3.本知识点的难点 因次分析法。 4.应完成的习题 4-11 在一逆流套管换热器中,冷、热流体进行热交换。两流体进、出口温度分别为t1=20℃、t2=85℃;T1=100℃、T2=70℃。当冷流体流量增加一倍时,试求两流体的出口温度和传热量的变化情况。假设两种情况下总传热系数不变,换热器热损失可忽略。 4-12 试用因次分析法推导壁面和流体间自然对流传热系数α的准数方程式。已知α为下 列变量的函数: 4-13 一定流量的空气在蒸汽加热器中从20℃加热到80℃。空气在换热器的管内湍流流动。压强为180kPa的饱和蒸汽在管外冷凝。现因生产要求空气流量增加20%,而空气的进出口温度不变,试问应采取什么措施才能完成任务,并作出定量计算。假设管壁和污垢热阻可忽略。 4-14 常压下温度为120℃的甲烷以10m/s的平均速度在列管换热器的管间沿轴向流动,离开换热器时甲烷温度为30℃,换热器外壳内径为190mm,管束由37根ф19×2的钢管组成,试求甲烷对管壁的对流传热系数。

4-15 温度为90℃的甲苯以1500kg/h的流量流过直径为ф57×3.5mm、弯曲半径为0.6m的蛇管换热器而被冷却至30℃,试求甲苯对蛇管的对流传热系数。 4-16 流量为720kg/h的常压饱和蒸汽在直立的列管换热器的列管外冷凝。换热器的列管直径为ф25×2.5mm,长为2m。列管外壁面温度为94℃。试按冷凝要求估算列管的根数(假设列管内侧可满足要求)。换热器的热损失可以忽略。 4-17 实验测定列管换热器的总传热系数时,水在换热器的列管内作湍流流动,管外为饱和蒸汽冷凝。列管由直径为ф25×2.5mm的钢管组成。当水的流速为1m/s时,测得基于管外表面积的总传热系数为2115W/(m2.℃);若其它条件不变,而水的速度变为1.5m/s时,测得系数为2660 W/(m2.℃)。试求蒸汽冷凝的传热系数。假设污垢热阻可忽略。 对流传热速率方程虽然形式简单,实际是将对流传热的复杂性和计算上的困难转移到对流传热系数之中,因此对流传热系数的计算成为解决对流传热的关键。 求算对流传热系数的方法有两种:即理论方法和实验方法。前者是通过对各类对流传热现象进行理论分析,建立描述对流传热现象的方程组,然后用数学分析的方法求解。由于过程的复杂性,目前对一些较为简单的对流传热现象可以用数学方法求解。后者是结合实验建立关联式,对于工程上遇到的对流传热问题仍依赖于实验方法。 一、影响对流传热系数的因素 由对流传热的机理分析可知,对流传热系数决定于热边界层内的温度梯度。而温度梯度或热边界层的厚度与流体的物性、温度、流动状况以及壁面几何状况等诸多因素有关。 1.流体的种类和相变化的情况 液体、气体和蒸汽的对流传热系数都不相同,牛顿型流体和非牛顿型流体也有区别。本书只限于讨论牛顿型流体的对流传热系数。 流体有无相变化,对传热有不同的影响,后面将分别予以讨论。 2.流体的特性

pr音频特效用法

关于premiere中音频特效的翻译和使用方法介绍 1.Balance(平衡):改变左右声道的音量大小。 Bypass (旁路) 2.Bandpass(带通滤波器) center(中心频率) Q值:Q= center / bandwidth,主要用来限定某些频率音频的输出 3.Bass(低音):调节音频中的低音部分,消弱高频部分的影响 boost(推子):增大音频中低音(低频)部分的影响(音量) 4.Channel Volume(通道音量):用来调节左右声道的音量的大小,参数只有Left和Right 5.Chorus(合唱):用来模拟产生大环境合唱的效果。模拟很多声音和乐器同时工作,带有一定的延迟和回声 6.Declicker(消音器):去除喀嚓声 7.Decrackler(消音器):去除爆破音 8.Deesser:去除唇齿音,去咝咝音 9.DeHummer:去除嗡嗡声 10.Denoiser:去或降低噪音 11.Delay(延迟) delay:设置延迟时间 feedback:设置回响 Mix:设置延迟声音的混合度 12.Dynamics(动态调整):以不同的模式调整音频 13.EQ(均衡器):通过控制音频中的频率成分在调整音频输出效果。 主要将音频的频率分成五个段落来调节。 14.Fill right/Fill left:向左或者向右填充音频声道。 立体声中,利用左(右)声道去填充或覆盖右(左)声道里的音频。 15.flanger:声音的延迟和叠加(就是产生一个与原音频一样的音频带有一定的延迟与原音频混合)。 16.Hightpass(高通滤波器):控制在一个数值之上的所有频率能够输出。 Cutoff设置一个频率值。 17.Invert(倒置):将音频所有通道的相位(Phase)倒转。 18.Lowpass(低通滤波器):与HP相对 19.Multibandcompressor(多频带压缩):把音频中的频率分成多段,通过改变某一段或者多段,从而来影响音频的输出效果。 ~ 1 / 2 ~ 可以使用该效果模拟电话中的人声等。 20.Multitap Delay(多重延迟):对音频添加多个级别Delay的效果。 21.Notch(V形滤波器):类似于Bandpass 22.Parameticra EQ(参数均衡器):类似于EQ,但是功能和参数都比EQ少,只控制某一频段的音频。 23.Phaser(相位器):将音频某部分频率的相位发生反转,并与原音频混合。(sin & rect& Tri等低频震荡方式) 24.Pitch Shifter(声音变调):改变声音的音调。可以模拟卡通鼠等声音 25.Reverb(混响):模拟声音在房间里的效果和氛围。 26. Spectral Noise Reduction (频谱降噪):使用特殊的算法来消除素材片段中的噪声。

直方图统计及均衡化matlab代码

自己编的代码 Matlab中自带的函数 clc;clear all; %用自己编的函数 pic1=imread('188_2.jpg');%修改数字可以看到另一幅图片的效果pic1=rgb2gray(pic1); subplot(221);imshow(pic1);title('均衡化前的图像'); subplot(222);imhist(pic1);title('均衡化前的直方图'); L=256;%设置灰度级为256 [width,height]=size(pic1); %求nk nk=zeros(1,L); for i=0:L-1 num=find(pic1==(i+1)); nk(i+1)=length(num);

end %求pr(rk)=nk/MN pr=zeros(1,L); for i=1:L pr(i)=nk(i)/(width*height); end %pc存储的就是累计的归一化直方图 pc=zeros(1,L); for i=1:L for j=1:i pc(i)=pc(i)+pr(j); end end sk=zeros(1,L); for i=1:L sk(i)=round((L-1)*pc(i)); end %求pr(sk),即计算现有每个灰度级出现的概率并显示在屏幕上for i=0:L-1 pr(i+1)=sum(pc(find(sk==i))); end pr %显示pr值 %替换原有图片 pic2=pic1; for i=1:L pic2(find(pic2==(i-1)))=sk(i); end subplot(223);imshow(pic2);title('均衡化后的图像'); subplot(224);imhist(pic2);title('均衡化后的直方图'); %用matlab自带的函数 pic1=imread('188_2.jpg');%先把要处理的图像读入 pic1=rgb2gray(pic1);%转化成灰度图像 %显示灰度图像与直方图 figure;

premiere视频特效--17风格化类视频特效

风格化类视频特效 风格化视频效果主要是对素材进行艺术化处理的效果。【风格化】文件夹中包含13个视频效果,分别是: 【Alpha发光】:使素材Alpha通道产生发光效果。 参数详解: 发光:设置素材发光的大小。 亮度:设置素材发光明亮的程度。 起始颜色:设置素材发光开始的颜色。 结束颜色:设置素材发光结束的颜色。 淡出:勾选选项,产生发光颜色逐渐衰减的平滑过渡效果。 【复制】:可以在画面中创建多个图像副本。 【彩色浮雕】:使素材在不去除颜色的基础上产生立体浮雕效果。 参数详解: 方向:设置浮雕效果的方向。 起伏:设置浮雕效果的尺寸大小。 对比度:设置浮雕效果的对比度。 与原始图像混合:设置与原始素材的混合程度。 【抽帧】:通过改变素材的颜色层次,从而调整素材的颜色效果。 【曝光过度】:模拟相机曝光过度的效果。 【查找边缘】:利用线条效果将素材对比高的区域勾勒出来。 【浮雕】:使素材产生立体浮雕效果。

【画笔描边】:使素材模拟出笔触绘画的效果。 参数详解: 描边角度:设置画笔描边的角度。 画笔大小:设置画笔尺寸的大小。 描边长度:设置每个描边笔触的长度大小。 描边密度:设置描边的密度。 描边浓度:设置描边笔触的随机性。 绘画表面:设置笔触与画面的位置和绘画的进行方式,包括【在原始图像上绘画】、【在透明背景上绘画】、【在白色上绘画】和【在黑色上绘画】4种方式。 与原始图像混合:设置与原始素材的混合程度。 【粗糙边缘】:使素材边缘变得粗糙。 【纹理化】:在当前图层中创建指定图层的浮雕纹理的效果。 【闪光灯】:在素材中创建有规律时间间隔的闪光灯效果。 【阈值】:可以调整素材为黑白效果。 【马赛克】:可以调整素材为马赛克效果。

AePr视觉特效和转场BCC插件包Continuum插件中英文对照表

BCC插件中英文对照表 一、BCC 3D Objects三维物体 BCC Extruded EPS 内置图形挤压成3D图形BCC Extruded Spline挤压样条曲线 BCC Extruded Spline Curves挤出的样条曲线BCC Extruded Text挤压文本 BCC Extrusion Bevel Curves挤压锥曲线BCC Extrusion Side Curves挤压边曲线BCC Extrusion T ext Paths挤压文本路径BCC Layer Deformer层变形 BCC Title Studio 文字标题效果插件BCC Type On Text类型文本 二、BCC Art Looks视觉艺术 BCC Artist's Poster招贴画 BCC Bump Map凹凸贴图 BCC Cartoon Look漫画 BCC Cartooner艺术画效果 BCC Charcoal Sketch木炭画 BCC Halftone中间色 BCC Median中间的

BCC Pencil Sketch素描 BCC Posterize色调分离 BCC Spray Paint Noise喷漆噪声BCC Tile Mosaic马赛克瓷砖 BCC Water Color水彩画 三、BCC Blur滤镜 BCC Directional Blur方向模糊滤镜BCC Fast Lens Blur快镜头模糊BCC Gaussian Blur高斯模糊BCC Lens Shape透镜 BCC Motion Blur动态模糊 BCC Pyramid Blur金字塔模糊BCC Radial Blur径向模糊滤镜BCC Spiral Blur旋转模糊 BCC Unsharp Mask反锐化模糊BCC Z-Blur 四、BCC Color & Tone色彩与色调BCC 3 Way Color Grade色彩分级BCC Brightness-Contrast亮度对比BCC Color Balance色彩平衡BCC Color Correction色彩校正BCC Color Match色彩搭配 BCC Colorize着色

Premiere全部内置视频特效解析汇报

Premiere 置视频特效解析 一、变换类特效 1.垂直保持:【垂直保持】特效可以使图像在垂直方向上滚动,但滚动速度速度将要快。 2.垂直翻转:运用该特效可以将画面沿中心翻转180度,产生垂直翻转效果。 3.摄像机视图:该特效可以模拟摄像机在不同的角度对图像进行拍摄所产生的视图效果。 单击该特效右侧【设置】按钮,将弹出摄像机视图设置对话框。该对话框中的参数与特效控制中的参数相同。

【经度】设置摄像机拍摄时的垂直角度 【纬度】设置摄像机拍摄时的水平角度 【垂直滚动】让摄像机绕自身中心轴转动,使图像产生摆动的效果【焦距】设置摄像机的焦距,焦距越短视野越宽 【距离】设置摄像机与图像之间的距离 【缩放】设置对图像的放大或缩小程度 【填充】设置图像周围空白区域填充的色彩 【填充Alpha通道】:勾选该复选框,使图像产生一个Alpha通道【复位】单击该按钮,将所有设置恢复到默认 4.水平保持:该特效可以使图像在水平方向上产生倾斜 【偏移】用来设置图像的水平偏移程度

5.水平翻转:该特效可以将画面沿垂直中心翻转,产生水平翻转效果 6.羽化边缘:该特效可以使图像边缘产生羽化效果 【数量】用来设置边缘羽化的程度 7.裁剪:该特效根据指定的数值对图像进行修剪,但裁剪可以使剪切后的图像进行放大处理 【左侧】、【顶部】、【右侧】、【底部】:分别指图像左、上、右、下4个边界,用来设置4个边界的裁剪程度 【缩放】勾选该复选框,在裁剪时将同时对图像进行缩放处理 二、图像控制类特效 1.灰度系数(Gramma)校正:该特效可以通过改变图像中间色调的亮度,实现在不改变图像高亮区域和低暗区域的情况下,让图像变得更明亮或更暗 【灰度系数(Gramma)】用来修正颜色的Gramma值,值越大,图像越暗;越小图像越亮 2.色彩传递:该特效可以将图像中指定颜色保留,而其他颜色转化成灰度效果

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